Fadwa Tuqan : « Les martyrs de l’Intifada »
Les martyrs de l’Intifada
Ils ont tracé la route vers la vie
l’ont pavée de corail et de forces jeunes
Ils ont levé leurs cœurs comme des pierres de braise,
des brûlots dans leurs mains et lapidé la bête du chemin.
Ils ont crié :
c’est le temps de se battre, lève-toi !
Leur voix a retenti aux oreilles du monde,
son écho a retenti aux oreilles du monde,
son écho s’est déployé jusqu’aux confins du monde.
C’est le temps de se battre , ils se sont battu, et ils sont
morts debout
astres scintillants
embrassant la vie sur la bouche.
Regarde-les au loin enlacer la mort pour exister encore …
S’élever jusqu’au plus haut devant les yeux de l’univers,
monter,
à leur sang encordé monter monter monter …
La mort traîtresse ne prendra pas leurs cœurs
car la résurrection, l’aube nouvelle, comme des songes les
accompagne sur le sentier du sacrifice.
Regarde-les, faucons, dans leur Intifada, ils attachent le
sol, la sainte patrie au ciel.
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Traduit de l’arabe par Marianne Weiss
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Fadwa Touqan est née à Naplouse le 1er mars 1917. Elle est considérée comme une des premières poétesses palestiniennes et a reçu de nombreux prix littéraires tels que le Prix International de Poésie à Palerme (Italie), le Prix Jérusalem pour la Culture et le Prix des Lettres par l’OLP en 1990, le Prix des Emirats Arabes Unis la même année ainsi que le Prix d’Honneur Palestinien pour la Poésie en 1996. Elle fut le sujet d’un documentaire filmé dirigé par la romancière Liana Badr en 1999 avant de mourir à Naplouse le 12 décembre 2003 suite à une attaque cérébrale. Son autobiographie en deux volumes a été traduite en français sous les titres : « Le Rocher et la peine » et « Le Cri de la Pierre ».
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