La souffrance d’un prisonnier palestinien, torturé avant sa sortie (vidéo)

Nabil Rajoub a passé les derniers jours de sa détention en confinement solitaire et dans des conditions épouvantables. Voyez sa souffrance et celle de sa famille dans cette vidéo.

 

 

Un prisonnier palestinien a perdu la mémoire suite aux tortures que lui a infligées Israël

Awad Rajoub*, 18 décembre 2021

RAMALLAH, Palestine Les derniers jours de la rétention administrative du prisonnier palestinien Nabil Rajoub en Israël ont été insupportables, au point qu’il en a perdu la mémoire.

Même sa libération a été humiliante. Directement après sa sortie de la prison du Néguev, dans le sud d’Israël, Nabil Rajoub, 40 ans et père de quatre enfants, a été largué par les autorités carcérales israéliennes près du carrefour de Sabaa, dans le sud de la Cisjordanie.

Il a ensuite été pris en charge par une ambulance palestinienne et transporté à l’hôpital de Hébron, après que des photos le montrant gisant désespérément au sol ont fait abondamment le tour des médias sociaux.

S’adressant à Anadolu Agency depuis son domicile d’Al-Koum, un village situé à l’ouest de Hébron, Nabil Rajoub a rappelé les conditions très dures auxquelles il a été soumis jusqu’aux derniers jours de sa rétention administrative, qui aura duré huit mois.

Nabil Rajoub déclare avoir été placé en confinement solitaire du 5 au 9 décembre, sans rien à manger ni à boire jusqu’au jour de sa libération.

« J’ai été traîné de parmi les prisonniers, emmené dans une cellule de confinement solitaire avec les pieds enchaînés »,

dit-il, ajoutant que ses fers et chaînes étaient attachées à un petit lit tout près de lui.

De plus, a-t-il expliqué, il avait les mains liées derrière le dos, ce qui le faisait hurler de souffrance. « Ils ne m’ont même pas donné de l’eau à boire. »

Nabil Rajoub déclare qu’il a été laissé dans cette situation pendant cinq jours.

Et d’expliquer que ses geôliers piétinaient fréquemment les fers qu’il avait aux pieds, ce qui explique les marques toujours très apparentes à ses mains et à ses pieds.

La politique de l’arrestation administrative permet aux autorités israéliennes de retenir des Palestiniens jusqu’à six mois sans accusation ni procès.

 

Dépression

Lors de son confinement solitaire, les gardiens israéliens lui ont menti en lui disant que ses enfants avaient péri dans un accident de voiture, ce qui a encore exacerbé sa souffrance.

De plus, il a été privé de soins médicaux et on ne lui a pas laissé prendre ses doses quotidiennes de médicaments, bien qu’il ait fait voir ses rapports médicaux aux autorités de la prison.

Après cinq journées de conditions horribles en confinement solitaire, Nabil Rajoub explique qu’il avait souffert d’une « dépression nerveuse », comme on le voit très bien dans les vidéos qui ont circulé dans les médias sociaux, et ce, au point qu’à sa sortie, il n’a même pas reconnu ses enfants, sa mère, ses proches ou ses amis.

La détresse de Nabil Rajoub soulève de vives inquiétudes à propos des traitements endurés par les Palestiniens dans les prisons israéliennes.

Maintenant qu’il est libre, Nabil Rajoub a adressé un appel aux hauts responsables palestiniens et au monde libre « afin d’intervenir pour sauver les prisonniers et soumettre leur cas à la Cour pénale internationale » avant qu’il ne soit trop tard.

Sa mère, Sarah Rajoub, craint que son fils ne puisse retrouver toute sa santé. « Je lui souhaite de recouvrer la santé et la mémoire et de reconnaître enfin ses enfants »,

a-t-elle déclaré à Anadolu Agency.

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(*) Rédaction finale : Ibrahim Mukhtar.

Publié le 18 décembre sur Anadolu Agency
Traduction : Jean-Marie Flémal, Charleroi pour la Palestine

Traduction et sous-titrage de la vidéo en français  : Ahmed Frassini.

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