Trois combattants de la résistance palestinienne tués lors d’une attaque israélienne
Samedi [2 avril 2022], trois combattants de la résistance palestinienne ont été tués par les forces israéliennes lors d’un raid nocturne dans la zone de Jénine.
Tamara Nassar, 3 avril 2022
Les forces d’occupation israéliennes, dont des membres de l’unité Yamam de la Police des frontières, ont tendu une embuscade aux hommes à la jonction d’Arraba, dans le gouvernorat de Jénine, en Cisjordanie occupée.
L’agence israélienne d’espionnage intérieur et de torture, le Shin Bet, a déclaré que les Palestiniens avaient ouvert le feu sur leurs assaillants et que ceux avaient abattu mortellement trois hommes.
Les autorités israéliennes ont déclaré qu’on avait trouvé des armes dans le véhicule de ces hommes.
Ces derniers ont été identifiés comme étant Saeb Abahrah, 30 ans, Khalil Tawableh, 24 ans, tous deux de Jénine, et Saif Abu Labdeh, 25 ans, de Tulkarem. Saraya al-Quds, l’aile militaire de l’organisation de résistance du Djihad islamique, les a identifiés comme faisant partie de ses propres militants.
Des paramédicaux palestiniens ont vu les corps des hommes dans une voiture, mais les forces d’occupation israéliennes les ont empêchés d’approcher et de fournir de l’aide, a rapporté le quotidien de Tel-Aviv, Haaretz.
Les corps des hommes ont alors été transportés dans une ambulance militaire, mais on n’est pas du tout certain qu’ils aient reçu la moindre assistance médicale.
Quatre membres de l’unité paramilitaire israélienne ont également été blessés, dont un grièvement, qui est néanmoins dans un état stable.
Les autorités israéliennes ont prétendu que les hommes avaient été précédemment impliqués dans des actions armées « contre les forces de sécurité israéliennes », rapporte The Jerusalem Post, et qu’ils prévoyaient de mener une opération la nuit même où ils ont été tués.
Selon les lois internationales, les Palestiniens ont le droit de recourir à la résistance armée contre l’occupation militaire israélienne. Toutefois, Israël taxe de « terrorisme » toute résistance, sous quelque forme que ce soit, à son occupation militaire.
Dans un effort visant à justifier les homicides présentant toutes les caractéristiques d’exécutions extrajudiciaires, le Premier ministre israélien Naftali Bennett a affirmé que ces hommes étaient une « bombe à retardement sur le point d’exploser ».
Ces meurtres ont lieu au moment où les autorités israéliennes tentent d’assurer une fois de plus à leur public qu’elles répriment sévèrement les Palestiniens à la suite de la vague d’agressions de ces dernières semaines, qui ont coûté 11 vies israéliennes – une rare recrudescence du nombre d’Israéliens tués dans la violence se rapportant au conflit.
Les meurtres du week-end portent à 29 le nombre de Palestiniens tués par les tirs des forces d’occupation israéliennes et des colons depuis le début de l’année.
Ce nombre inclut cinq enfants palestiniens, dont le plus jeune avait 13 ans.
Les tensions se sont accrues durant les jours précédant le Ramadan. L’appareil militaire et policier israélien sont au niveau d’alerte le plus élevé.
Voici vingt ans, presque jour pour jour, l’armée israélienne opérait une invasion du camp de réfugiés de Jénine, laquelle allait durer près de deux semaines.
L’armée israélienne allait massacrer au moins 52 Palestiniens et en blesser des dizaines d’autres, avait révélé un rapport établi par le secrétaire général des Nations unies de l’époque.
Les forces israéliennes avaient également bombardé 150 bâtiments, laissant 450 familles sans toit. Toujours selon le rapport, 23 soldats israéliens avaient également perdu la vie au cours de l’opération.
Depuis lors, Israël et l’Autorité palestinienne ont travaillé main dans la main dans un effort en vue d’empêcher Jénine de devenir un centre de la résistance armée palestinienne à l’occupation militaire israélienne.
Vendredi dernier [1er avril 2022], les forces d’occupation israéliennes ont abattu et tué Ahmad Yunis al-Atrash, 29 ans, d’une balle dans la tête.
Les autorités israéliennes ont prétendu que, dans la ville de Hébron, en Cisjordanie occupée, un cocktail Molotov avait été lancé contre l’armée et qu’un soldat avait riposté en tirant.
On n’est pas certain qu’al-Atrash ait été impliqué (ou pas) dans le lancement supposé de ce cocktail Molotov.
La propagande israélienne dit des récentes attaques des Palestiniens qu’elles sont motivées par l’extrémisme religieux et par la haine plutôt que par la résistance à l’occupation et à l’occupation militaire.
Les assaillants palestiniens ont également été accusés par les autorités israéliennes de nourrir des liens de « sympathie » avec l’État islamique, également connu sous l’acronyme EI, ou ISIS en anglais.
Toutefois, des accusations de ce genre devraient être considérées avec la plus extrême prudence.
Précédemment, Israël avait déjà accusé un Bédouin palestinien qu’il avait tué d’avoir des liens avec l’EI, puis s’était excusé en admettant sur cette accusation était infondée.
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Publié le 3 avril 2022 sur The Electronic Intifada
Traduction : Jean-Marie Flémal, Charleroi pour la Palestine