Quelque chose est en train de se produire dans la diaspora palestinienne

Le 29 octobre, la Marche pour le Retour et la Libération, organisée par Masar Badil, a été un véritable succès. Un message clair a été adressé au cœur de l’Union européenne. Les Palestiniens de la diaspora s’unissent pour la libération de la Palestine et pour actualiser leur droit au retour.

 

La Marche de Masar Badil, portée par de jeunes Palestiniens de la diaspora. Photo : Al Falasteniyeh

Photo : Al Falasteniyeh

Un reportage d’Al Falasteniyeh (*)

Le message s’appuyait sur des principes clairs adoptés par tous, sans oublier leurs alliés internationalistes.

Si ce message avait été une flèche, sa pointe aurait constitué un fier soutien de la résistance palestinienne et particulièrement de la résistance armée qui décrète son droit inaliénable, envers et contre tout, face à l’occupation sioniste et à ses appuis coloniaux.

Le soutien aux prisonniers politiques et à ceux qui se dressent fermement contre la normalisation avec le régime d’occupation. Le soutien aux thawabet (**). Le corps de la flèche serait dans ce cas les masses.

La large participation populaire d’organisations estudiantines, ouvrières féministes et de gauche palestiniennes, arabes et internationales qui ont poussé ce message vers l’avant.

Les nombreuses personnes des classes populaires, les réfugiés et les gens qui ont parcouru de très longues distances pour y participer.

Enfin, la force propulsive, l’intention, le but dans lequel cette flèche a été tirée, serait la Voie révolutionnaire alternative palestinienne, Masar Badil.

De jeunes Palestiniens de la diaspora manifestent, symbolisant le soutien à la résistance palestinienne armée. Photo : Al Falasteniyeh

Des jeunes Palestiniens manifestent, symbolisant le soutien à la résistance palestinienne armée. Photo : Al Falasteniyeh.

L’action directe qui a mobilisé des milliers de Palestiniens et de leurs camarades en vue de manifester devant le Parlement européen a été le point culminant d’une semaine d’organisation révolutionnaire dans la capitale européenne.

Les événements ont été facilités par les collectifs antifascistes locaux alignés sur la mission internationaliste de Masar et ils avaient été accueillis auprès de diverses coopératives, librairies et centres communautaires des quartiers populaires de Bruxelles.

Le lundi 24, on a pu assister à une présentation par Luk Vervaet, éditeur, de l’anthologie Sumud : Paroles de résistance des prisonnières palestinienne, de même qu’une discussion autour du refus de l’entité sioniste de restituer les corps des prisonniers palestiniens décédés en prison.

Mardi comprenait une soirée de discussion autour de la vie du combattant algérien pour la liberté, Mohamed Boudia, qui avait combattu pour la libération du régime colonial français, avant de rejoindre la révolution palestinienne en 1965 et de se faire assassiner un peu plus tard (en 1975) par le Mossad israélien à Paris.

Mercredi a donné lieu à la présentation d’un rapport de La Grue collective répondant à l’invitation émise par les Palestiniens de la patrie à venir découvrir sur place les conditions de l’occupation et la détermination des Palestiniens mêmes face à cette situation.

Il y a également eu l’ouverture d’une exposition de l’œuvre de Jihad Mansour (anciennement, Marc Rudin) comprenant nombre d’affiches qu’il a dessinées pour le Front populaire pour la libération de la Palestine et qui était accueillie par Revolutionäre Jugend Zürich.

Photo : Al Falasteniyeh

Photo : Al Falasteniyeh.

 

Dans cette expo, les jeunes présents pouvaient entrer en contact avec l’art ainsi qu’avec des personnes faisant elles-mêmes partie du FPLP et occupant l’espace révolutionnaire autour du mouvement en cours pour la libération.

Jeudi, des membres de diverses sections mondiales du Réseau Samidoun des prisonniers palestiniens, de collectifs locaux de réfugiés, de Collectif Palestine Vaincra, de la jeune direction d’Étudiants pour la justice en Palestine et d’Al Falasteniyeh Media Network (AFMN), ont occupé un local de l’Union européenne pour y tenir une conférence des peuples.

De jeunes Palestiniens de la diaspora prennent la parole dans la conférence à l'intérieur même du parlement européen. Photo : Al Falasteniyeh.

De jeunes Palestiniens de la diaspora prennent la parole dans la conférence à l’intérieur même du parlement européen. Photo : Al Falasteniyeh.

L’intention de cette réunion n’était pas de demander quoi que ce soit à l’Union européenne mais, au lieu de cela, de déclarer de vive voix, à l’intérieur des salles du bastion colonial, que les réfugiés palestiniens retourneraient, que le peuple palestinien soutenait la résistance armée, et qu’aucune solution en dehors d’une Palestine libre du fleuve à la mer ne serait acceptée. AFMN a dirigé une discussion sur le rôle du futur réseau indépendant palestinien et a demandé aux participants de quelle façon l’on pouvait le mieux servir les tâches de libération dans le monde entier.

Dans la soirée, un autre forum des peuples a été organisé par Samidoun. Le sujet en était la solidarité internationale et le public était présent en nombre.

Photo : Al Falasteniyeh

Photo : Al Falasteniyeh

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Vendredi soir, un débat s’est tenu. En guise d’ouverture, il y a eu un discours d’un ancien membre de la Faction Armée rouge allemande qui avait activement participé à la collaboration avec les factions de la résistance palestinienne dans les années 1970, lors de discussions sur la façon dont la libération de la Palestine avait émergé en tant que lutte de front contre l’impérialisme après l’invasion du Vietnam par les EU. Le débat fut suivi par une contribution de la résistance kurde et d’un camarade iranien qui avait rallié les mouvements palestiniens de libération des années 1970.

Le message retentissant de ces combattants expérimentés de la liberté a été que la soirée n’avait rien d’un cours d’histoire mais qu’elle était un appel à analyser les situations du passé afin de comprendre et appliquer la connaissance de ce que l’impérialisme a ses faiblesses et qu’il convient de les exploiter au profit de la résistance.

Tout au long de la semaine, entre deux événements, des jeunes Palestiniens et Arabes ont été en contact avec la communauté arabe et musulmane de Saint-Gilles et ont opéré des échanges à propos des événements de la semaine ainsi que des luttes en cours, qui sont interconnectées, contre le colonialisme israélien, américain et européen. Des ateliers ont été mis sur pied, sur l’organisation des jeunes, les mouvements féminins, l’organisation des réfugiés et la solidarité avec la résistance internationale. Durant ces ateliers, les conversations concernaient les événements ou allaient au-delà. À bien des égards, ce n’a pas été une semaine de petits événements discrets, mais une espèce de groupe de travail continu comparant et utilisant les tactiques et les expériences nécessaires pour accomplir les tâches de libération.

Le jour de la Marche pour la Libération et le Retour, des milliers de personnes (***) sont descendues sur le principal cœur commercial de Bruxelles, ébranlant le calme de la routine bourgeoise via une vision de la libération palestinienne et de son soutien internationaliste. Le public était venu de toute l’Europe et du monde avec des messages de soutien émanant du spectre complet des factions de la résistance palestinienne et dans le but non équivoque d’une libération et d’un retour à part entière.

Les masses ont déambulé dans les rues du cœur du capitalisme et ont gagné le square du parlement européen où des discours, des chants de résistance et toute une solidarité au sens large ont envahi les lieux. Au même moment, à 3 271 km de là, à Gaza, des Palestiniens de toutes les factions politiques, du travail et de la résistance ont manifesté en unisson avec ceux de Bruxelles. À Beyrouth s’est tenue une conférence et, à Vancouver, en Colombie-Britannique, des gens ont également défilé dans les rues.

 

 

Quelque chose est en train de se produire, dans la diaspora palestinienne

Depuis des décennies, les Palestiniens en dehors de la patrie, ainsi que leurs alliés, se font l’écho de développements qui ont lieu en Palestine en réaction à certains événements.

Cette fois, il semble que ce soit moins d’un écho, puisqu’il s’agit d’une résistance en unisson, nécessaire par tous les moyens. La résistance palestinienne a toujours poursuivi sa défense de principe, infatigable de la terre palestinienne et des gens restés dans leurs foyers. Et ils sont de plus en plus nombreux dans la diaspora à leur manifester leur soutien, à s’organiser et à agir sans interruption et par principe, créant de la sorte une nouvelle voie.

Une photo de Dalal al-Maghrébi portée par les jeunes de la diaspora. Photo : Al Falasteniyeh.

Une photo de Dalal al-Mughrabi était portée par de jeunes Palestiniens. Photo : Al Falasteniyeh

 

 

Des rabbins du mouvement Neturei Karta ont pris la parole devant le parlement européen. Photo : Al Falasteniyeh

Des rabbins du mouvement Neturei Karta ont pris la parole devant le parlement européen. Photo : Al Falasteniyeh.

 

Photo : Al Falasteniyeh

Photo : Al Falasteniyeh

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Notes

(*) A propos d’Al Falasteniyeh, lisez : Al Falasteniyeh : Un nouveau réseau médiatique palestinien engagé envers le retour et la libération

(**) « Pluriel de thabet, mot arabe signifiant littéralement ‘constante’. Pour les Palestiniens, le mot fait généralement référence aux lignes rouges de la lutte, à ces revendications et exigences autour desquelles il ne peut y avoir de compromis, tel que le droit au retour des réfugiés, le droit à la résistance dans toutes ses formation, et le droit à l’autodétermination dans toute la Palestine historique, de la Méditerranée au Jourdain  » – Extrait de : Hazem Jamjoun, « Palestine’s Red Lines of Struggle », The Electronic Intifada, 7 octobre 2010

(***) Plus de 1.500 participants selon les organisateurs

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Publié sur Al Falasteniyeh, novembre 2022 sous le titre : “A global united front”
Traduction : Jean-Marie Flémal, Charleroi pour la Palestine

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Si la Marche de Masar Badil est attaquée aujourd’hui par l’ambassade d’Israël en Belgique, la droite et l’extrême droite, c’est qu’elle était un succès et que le message politique était inacceptable pour les sionistes et leurs soutiens.

Lisez et voyez plus sur la Marche du Retour et de la Libération ici :

Mohammed Khatib à la Marche pour le Retour et la Libération de la Palestine (vidéo)

Succès de la Marche pour le Retour et la Libération de la Palestine à Bruxelles !

En photos, la Marche pour le Retour et la Libération dans les rues de Bruxelles

Message de Bachir Ben Barka à l’occasion de la Marche pour le Retour et la Libération

Khaled Barakat : Masar Badil et l’incubateur populaire international de la résistance

La Plate-forme Charleroi-Palestine était présente à la Marche de Masar Badil

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