Martyre du cheikh Khader Adnan, après 86 jours de grève de la faim : dernière cible de la politique d’assassinat sioniste
Khader Adnan, prisonnier palestinien, gréviste de la faim et leader de la résistance, est mort en martyr au petit matin du mardi 2 mai 2023 après 86 jours de grève de la faim pour réclamer sa liberté. Âgé de 45 ans, il était marié à Randa Musa et père de neuf enfants. Leader du mouvement du Jihad islamique palestinien, il est devenu l’un des symboles les plus importants du mouvement des prisonniers palestiniens et de la résistance en cours après avoir obtenu sa libération de la détention administrative à quatre reprises grâce à des grèves de la faim en 2012, 2015, 2018 et 2021.
Tout au long de sa grève de la faim, qu’il a entamée le 5 février 2023, dès son arrestation par les forces d’occupation, il a refusé d’interrompre sa grève malgré d’immenses pressions. Lorsque les forces d’occupation l’ont inculpé d’appartenance au Jihad islamique et de discours politiques (“incitation”) devant leurs tribunaux militaires, il a refusé de mettre fin à sa grève. L’administration pénitentiaire israélienne a refusé de le transférer dans un hôpital civil et de le libérer sous caution la semaine dernière, déclarant qu’il fallait davantage d’informations sur son état de santé. Hier encore, une autre audience du tribunal militaire sur son cas a été reportée, ce qui constitue une politique claire visant à garantir sa mort derrière les barreaux de l’occupation.
Le martyre du cheikh Khader Adnan, symbole de dignité, de liberté et de fermeté, est un assassinat israélien, perpétré avec prévoyance et préméditation. Il est clair depuis des mois que l’occupation est déterminée à éliminer ce symbole de la résistance des prisonniers et du sacrifice, de l’engagement et de l’amour des Palestiniens pour leur peuple et leur terre. Cependant, il est également clair que l’héritage du Cheikh Khader Adnan ne sera jamais éliminé par cette pratique d’assassinat sioniste. Au contraire, comme ses compagnons de la révolution et de la résistance palestiniennes, il est un exemple de la volonté inflexible du peuple palestinien qui ne s’incline pas devant le colonialisme, le sionisme et l’exploitation.
Il est également clair que tous ceux qui sont complices et soutiennent le colonialisme sioniste sont coresponsables dans l’assassinat de Khader Adnan, depuis les États-Unis et leurs 3,8 milliards de dollars d’armes livrées chaque année au régime israélien jusqu’aux gouvernements canadien, britannique et européen qui continuent à louer et à saluer le projet colonial tout en dénonçant ceux qui y résistent comme des “terroristes”. Nous soulignons aussi la complicité de l’Autorité palestinienne qui continue d’arrêter et d’emprisonner ceux qui résistent, comme Khader Adnan, plutôt que de relayer leurs cas et leurs appels à la liberté dans les arènes officielles et internationales où elle est présente. Au cours des 86 derniers jours, Samidoun, ainsi que son épouse Randa Musa, ses camarades de la résistance et beaucoup d’autres, ont averti que l’occupation israélienne avait l’intention de l’assassiner.
Selon l’administration pénitentiaire de l’occupation, Sheikh Khader Adnan a été retrouvé inconscient dans sa chambre d’isolement à la prison de Ramle et a ensuite été déclaré mort à l’hôpital Assaf Harofeh. 237e martyr du mouvement des prisonniers palestiniens, il a passé 8 ans derrière les barreaux de l’occupation, la plupart en détention administrative, et a été arrêté 12 fois par l’occupation, ainsi que par les forces collaborationnistes de l’Autorité palestinienne pratiquant la “coordination sécuritaire”.
Défenseur infatigable de la résistance, véritablement dévoué au peuple palestinien, il a refusé d’abandonner sa résistance et sa grève de la faim jusqu’au dernier moment, s’engageant dans son approche de la liberté ou du martyre. Son martyre doit devenir un cri de rage et un engagement à poursuivre ses grands sacrifices et son dévouement au peuple palestinien et à la libération totale de la terre de Palestine de la mer au Jourdain. À chaque grève, à chaque discours, à chaque mobilisation en faveur des prisonniers, le cheikh Khader Adnan a symbolisé la volonté de résistance des Palestiniens et leur capacité à se sacrifier pour une grande et juste cause, en dépit des circonstances apparemment les plus désespérées.
Il n’a jamais hésité à exprimer sa solidarité avec les prisonniers qui luttent contre l’injustice, comme il l’a fait dans son message aux prisonniers californiens en grève de la faim en 2012, et dans son message aux républicains irlandais qui l’ont soutenu pendant sa propre grève de la faim.
Le réseau de solidarité avec les prisonniers palestiniens Samidoun pleure le martyre de Khader Adnan avec une profonde tristesse et une grande rage, et adresse ses plus sincères condoléances à son épouse, Randa Musa, qui a défendu sans relâche non seulement sa liberté mais aussi celle de tous les prisonniers et de toute la Palestine, à ses neuf enfants, qui ont organisé un sit-in sur la place Manara à Ramallah, à ses compagnons de lutte et au peuple palestinien, ainsi qu’aux mouvements arabes et internationaux pour la justice et la libération.
La seule réponse à son martyre doit être la poursuite et l’intensification de l’action, de la résistance, de la protestation et de la lutte. Pour les peuples du monde entier et les communautés palestiniennes et arabes en exil et en diaspora, il est urgent de descendre dans la rue pour faire comprendre que Khader Adnan, grand symbole de la liberté, ne sera jamais éliminé par la politique d’assassinat sioniste. Il doit vivre en chacun de nous et dans nos actions, en l’honneur de son sacrifice, de son engagement et de sa volonté de mettre son corps et sa vie en jeu, non seulement pour sa propre liberté, mais aussi pour la libération de la Palestine. Le grand crime de l’assassinat de Cheikh Khader Adnan ne doit pas être autorisé sans une réelle responsabilité imposée par le peuple.
Gloire au martyr, le cheikh Khader Adnan. Liberté pour les prisonniers, la cause pour laquelle il a donné sa vie. Libération de la Palestine de la mer au Jourdain.
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Publié le 2 mai 2023 sur Samidoun
Trouvez ICI, l’intervention de son épouse, Randa Musa, lors d’un webinaire organisé par Samidoun le 24 avril.