Quel rôle la culture joue-t-elle dans la libération palestinienne ?

Quel rôle la culture et en particulier la littérature joue-t-elle au sein du mouvement de libération palestinien ? Bien qu’en soi la question n’ait rien de subversif, c’est pourtant l’impression qu’elle donne. On peut considérer la chose sous bien des angles, mais il est malaisé d’imaginer ce qu’un poème pourrait faire dans le canon d’un fusil.

 

Ghassan Kanafani

Ghassan Kanafani

 

Mohammed El-Kurd, 5 septembre 2023

On me demande souvent, lors d’interviews et sur les campus universitaires, quel rôle, selon moi, joue la littérature au sein du mouvement de libération palestinien. Et, bien qu’en soi la question n’ait rien de subversif, c’est pourtant l’impression qu’elle donne effectivement : Quel est le rôle de la littérature ? À qui sert-elle, ici, dans le monde anglophone, dans les halls des hôtels chics et dans les auditoires de l’Ivy League (1), à des planètes de distance des armes artisanales des camps de réfugiés ? C’est difficile à dire. Il est malaisé d’imaginer ce qu’un poème pourrait faire dans le canon d’un fusil.

Généralement, je propose mon anecdote habituelle : Rashid Hussein a rédigé son poème ironique, Dieu est un réfugiéafin de protester contre la « Loi foncière » israélienne de 1960, qui interdit la vente ou le transfert de terres « propriétés de l’État » (comme c’est le cas avec 93 pour 100 de toutes les terres saisies en 1948) et contre la « Loi sur les propriétés des absents » de 1950, qui permettait au gouvernement israélien de s’approprier les propriétés des réfugiés palestiniens dépossédés au cours de la Nakba.

Non seulement son poème parlait du vol de terre par les sionistes, mais il contribuait à pousser les fermiers et les propriétaires de terres à la grève générale. Je fournis les réponses faciles : Les artistes élèvent la conscience au niveau mondial et encouragent les masses au niveau local. Mais parfois je suis tenté de m’exprimer autrement. Je suis tenté de dire que tout cela n’est que fumée et miroirs et qu’après tous les poèmes, articles et discours, il n’y a rien qui change dans le statu quo.

Il devient de plus en plus difficile de résister à cette tentation. Plus on m’honore d’adjectifs et de platitudes pour mes écrits, plus il me vient à l’esprit que ces distinctions sont exagérées et vides de sens, surtout quand d’autres ne bénéficient pas d’une telle reconnaissance pour avoir souffert – et ils continuent de souffrir – derrière des barreaux et dans des lits d’hôpital, pour avoir sacrifié leurs membres, quand ce n’est pas leur vie.

Et surtout quand le sentiment superficiel disant que « existence égale résistance » reste en vogue (à ne pas confondre ‘Exister c’est résister’ – l’organisation). Ne vous y trompez pas : L’existence de Mahfoutha Shtayyeh, quand elle s’accroche à ses oliviers face aux bulldozers, c’est de la résistance. L’existence des Palestiniens confrontés à l’expulsion à Silwan, Sheikh Jarrah et Masafer Yatta, confrontés à l’oblitération dans les camps de réfugiés du Liban, etc., c’est de la résistance.

Mais qu’en est-il de ceux parmi nous qui disposent de plus de mobilité et d’accès ? Comment nos contributions peuvent-elles transcender des gestes identitaires symboliques ? Encore une fois, il est malaisé d’imaginer ce qu’un poème pourrait faire dans le canon d’un fusil.

Le sentiment de culpabilité est la réponse évidente, ici, mais ce sentiment est inactif ; il est bien plus productif de parler d’obligation, de l’obligation attachée au fait d’être des artistes et des producteurs de savoir dans le domaine public.

Les propos de Basel Al-Araj me reviennent souvent à l’esprit :

« Si vous voulez être un intellectuel, vous devez être engagé » – bien que je sois enclin à prétendre que le mot arabe pour « engagé », mushtabik, porte des connotations bien plus militantes – « Si vous ne voulez pas vous engager, vous ne voulez pas affronter l’oppression, votre rôle en tant qu’intellectuel est futile. »

Ces quelques derniers mois, j’ai entraîné mes amis dans d’énervants débats concernant mon dilemme. Quel est le rôle de la production culturelle dans une lutte de libération, dans notre lutte de libération, pour être exact ?

Un de mes amis, membre du Mouvement de la jeunesse palestinienne, m’a dit que « l’art ne peut pas exister pour l’art », qu’il doit servir un but plus grand dans la lutte.

Un autre ami – un chanteur – prétendait que les artistes sont plus efficaces quand ils abordent des récits individualisés plutôt que ce qu’il appelait « les mots d’ordre abstraits de la cause ».

D’autres ont fait mention de certains des grands poètes et écrivains qui forgeaient le discours que je régurgite aujourd’hui, et m’ont demandé comment je pouvais être cynique et faire le perroquet en même temps.

L’un de ces noms, naturellement, est Ghassan Kanafani, qui, non seulement, a exemplifié ce que signifie être un « intellectuel engagé », mais qui a également compris intimement à quel point nos ennemis n’ont jamais cessé de transformer les arts en armes « faisant partie de façon cruciale et indivisible de leur mouvement ».

Dans On Zionist literature (De la littérature sioniste), son livre de 1967 qui a été récemment traduit en anglais (il n’en existe toujours pas de traduction en français, NdT), il écrit :

« Le sionisme politique a utilisé extensivement la littérature non seulement pour ses efforts de propagande, mais aussi pour ses campagnes politiques et militaires. »

Bien que tous mes amis aient eu l’air de croire que l’art et la culture jouent un rôle intrinsèque – tous, sauf un seul ami qui ne croit que dans le fusil – aucun n’a été d’accord sur la nature de ce rôle ou sur la façon dont il devrait systématiquement se manifester.

Nos débats n’ont débouché sur aucun consensus. Et ils étaient énervants et non vivifiants parce que, au-delà des réponses faciles (conscientisation, encouragement, etc.), prévalaient des questions de suivi tenaces : Les artistes devraient-ils être inféodés aux institutions nationales ou culturelles (quelles institutions ?) qui gouvernent leur pratique artistique ? Qui, dans le contexte d’une société civile blessée par la criminalisation, la corruption et la limitation des ressources, peut fournir les outils nécessaires à une renaissance révolutionnaire ? Est-ce que je saborde la liberté artistique si je suggère que les artistes sont des atouts de notre lutte ? Qui, en l’absence d’une direction politique, dispose de l’autorité qu’il faut pour répondre à ces questions ?

Je suis conscient de ne pas disposer de l’expertise nécessaire pour résoudre les questions susmentionnées – qui ont été posées par bien des gens avant moi, et bien des fois – pas plus que je ne tenterai de le faire dans ce bref article. Je suis simplement intéressé par l’idée de l’obligation morale de l’artiste et par la façon dont cette obligation peut être assumée.

Quand j’ai rencontré Jeremy Corbyn en avril dernier à Londres, je voulais qu’il me parle des sanctions, des sanctions et encore des sanctions. En lieu et place, j’ai été surpris de l’entendre parler des promesses de ma génération, celle des jeunes Palestiniens qui chantent, écrivent des poèmes et font des films et qui, à ses yeux, semblent constituer le futur inévitable de la cause palestinienne.

Il sous-entendait qu’il existe une qualité intrinsèquement messianique dans la production culturelle et qui fait écho, involontairement peut-être, à la notion selon laquelle « la troisième Intifada sera une Intifada culturelle », une citation attribuée à Juliano Mer Khamis, qui avait fondé le Théâtre de la liberté de Jénine en compagnie de l’évadé et ancien dirigeant des Brigades des Martyrs d’al-Aqsa, Zakaria Zubeidi, et d’autres activistes.

Je considère ce point de vue comme romantique et réducteur pour des raisons que j’ai expliquées plus tôt. Toutefois, s’il y avait en effet un ange dans le marbre, sa reproduction sculptée n’en sortirait pas d’elle-même, sans qu’on l’y aide. Une prétendue Intifada culturelle ne se déclenchera pas au hasard, certainement pas sans une infrastructure gigantesque et un soutien organisationnel énorme.

Une chose obligée, à mes yeux, c’est qu’il y ait un espace réservé pour l’institution. En tant qu’écrivain avec une plate-forme publique, je devrais au moins acquérir une éducation politique et chercher de préférence un conseil politique si j’ai l’intention de traiter de la Palestine dans mon travail.

Je ne suggère pas que nos contributions doivent nécessairement être didactiques ou militantes. Je ne demande pas non plus qu’un patronage contrôlé par l’État soit instauré dans notre bien-aimé et dysfonctionnel État de Palestine (je ne m’étais pas rendu compte, avant l’assassinat de Shireen Abu Akleh, qu’un ministère des médias existait à Ramallah).

Je suggère simplement que notre situation – qui a été mystifiée par des décennies d’obscurcissement et de nuances falsifiées – devrait être traitée avec prudence. En l’absence de ressources politiques et médiatiques, les déclarations publiques concernant notre combat collectif devraient émaner de l’ensemble de la collectivité.

En bref, elles devraient être loyales envers les gens des rues palestiniennes.

Une amie avait qualifié cette position d’« injuste ». J’avais partagé cette opinion sous la forme de critiques dirigées contre Mo (2) à propos de ce qui avait été dit sur Netflix (je m’abstiendrai de m’étendre sur la question pour une question de longueur).

« Il est injuste d’attendre d’une série télévisée qu’elle porte la Palestine sur son dos », avait-elle dit. Et je suis d’accord : Charger nos artistes de responsabilités non assumées par d’autres artistes est injuste. Mais les choses étant ce qu’elles sont, il est si rare de rencontrer le peuple palestinien dans les médias traditionnels, particulièrement dans le monde anglophone, à tel point qu’une série comme Mo est probablement la première interaction d’un spectateur américain moyen avec notre sort – du moins en dehors de nos brèves et médiocres apparitions sur CNN ou dans The New York Times. Mo, bien sûr, n’est qu’un exemple et, à mon avis, il n’y en a pas beaucoup.

Il ne m’a pas échappé que je cours le risque de verser dans le populisme en utilisant des mots comme « loyal envers les rues palestiniennes », voire le risque de souscrire à la même politique identitaire que je dénonce d’ordinaire.

C’est cette même politique identitaire qui permet aux publications sionistes de bénéficier d’une crédibilité accrue en embauchant des sténographes palestiniens pour présenter leur propagande. L’identité palestinienne de Mo Amer n’est pas ce qui m’a poussé à considérer de façon critique son émission télévisée (je n’encourage pas le célèbre DJ palestinien Khaled à enregistrer un album célébrant le Lions’ Den).

Mais c’est plutôt parce que la Palestine, intentionnellement, entre pour une part importante dans la série télévisée. La contrainte, dans ce cas, n’est pas tant de présenter exclusivement un ou plusieurs artistes palestiniens, mais elle porte sur l’art même, si la Palestine constitue le point focal choisi.

Le manque de représentation qui fait qu’une série comme Mo ou un film comme Farha sont remarqués signifie que les organisations sionistes sont plus susceptibles de bondir chaque fois qu’il y a une nouvelle chanson, un nouveau film ou un nouveau cours universitaire qui jette tout simplement un nouvel éclairage sur le sort des Palestiniens ou qui le considère un tant soit peu avec sympathie.

Et rien n’échappe au tollé sioniste ; ni le plus innocent des livres pour enfants, ni les assiettes en céramique peinte créées par des enfants à Gaza, ni même les nouvelles histoires témoignant de la sympathie envers les Palestiniens tout en reprenant les déclarations officielles israéliennes comme si elles étaient une doctrine permettant d’éviter la controverse. Avec cela en tête, comment peut-on, en toute conscience, produire une analyse critique de quelque chose qui subit déjà de telles attaques ?

Mais notre légitime souci de protection de l’art palestinien – outre le sentiment à la mode, « existence égale résistance » – signifie que toute notre production culturelle dans le monde anglophone court le risque d’être traitée de la même façon.

Le radical y est regroupé avec le libéral, le non-intimidé avec le désespérément persuasif. La norme pour que l’art palestinien soit de qualité se limite tout simplement à son identité. Mais, sans critique – une critique intelligente, non pas une critique qui cherche des mines dans chaque terrain – il ne peut y avoir de progression.

Ou, pour dire les choses autrement, sans critique ou contestation, la relation dialectique entre l’artiste et la « rue » ne peut se maintenir ni non plus être mise en question, et le rôle de l’artiste devient uniquement cérémoniel.

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On pourrait prétendre que je coupe les cheveux en quatre en disant qu’une telle obligation morale ne concerne pas les artistes palestiniens mais plutôt tous ceux qui choisissent de représenter la Palestine dans leur travail.

Pourtant, malgré des distinctions sémantiques, le fait reste que bien des Palestiniens se trouvent dans l’obligation de représenter leurs communautés, qu’il y aille ou pas de leur responsabilité. Nos hommes politiques sont incompétents et complaisants, voire complices. Des décennies de déstabilisation, ou de violence coloniale et d’oblitération, nous ont placés au centre de cette situation amère.

Chaque Palestinien quel qu’il soit, mais spécialement s’il s’agit d’un artiste, et plus particulièrement dans le courant dominant, peut être amené à assumer la tâche de porte-parole de la communauté et, bien souvent, cela arrive sans qu’on s’y attende. En fait, cela vaut pour quasiment chaque domaine, et pas uniquement le domaine des arts.

Alors que nous sommes tous intrinsèquement racialisés en raison de notre localisation (et de notre délocalisation), nous ne nous engageons pas tous dans l’activisme – et c’est d’ailleurs le cas pour chaque société.

Certains d’entre nous, si pas la plupart, sont appelés sur le ring à un moment ou l’autre de leur vie – presque toujours en réaction à une urgence profondément personnelle.

J’avais 11 ans quand je me suis retrouvé en train de faire campagne, avec mon anglais heurté, pour sauvegarder ma maison à Sheikh Jarrah de la dépossession par la violence, alors que Ru’a Rimawi venait de terminer ses études de médecine quand elle fut plongée dans le monde de la revendication en réclamant justice pour ses deux frères martyrs, Jawad et Thafer.

Nous fûmes tous deux transformés en ministères des médias à une seule personne, nous démenant en tous sens pour créer une crise autour de ce que le cycle médiatique se contente de traiter comme un phénomène quotidien. Et nous ne sommes ni des cas uniques, ni rares non plus : les exemples sont innombrables.

Quand je parle à la télévision de nettoyage ethnique dans ma maison et plus largement à Jérusalem, je ne me prends pas pour un ambassadeur du peuple palestinien pas plus que je n’ai été élu pour l’être (en toute honnêteté, l’Autorité palestinienne ne l’a pas été non plus). Mais, en ce moment, je représente le peuple palestinien – contre ma volonté et probablement aussi contre la sienne. Résoudre cette tension, me suis-je souvent dit, est possible en se transformant en vaisseau au service de la collectivité. Aussi regrettable et injuste que cela puisse paraître, je dois m’y préparer. C’est cela, l’obligation morale, ai-je toujours pensé.

Mais tout le monde ne prend pas cette décision. Dans une interview récente, Shabjdeed, un rappeur populaire de Jérusalem, expliquait pourquoi il avait sorti un disque apolitique suite au succès massif de sa chanson de 2021, Inn Ann, qui entre facilement dans le genre de la musique révolutionnaire.

Il a déclaré : « Je peux vous garantir que je ne libérerai pas ma patrie en faisant du rap. » Il a non seulement refusé de souscrire à l’obligation, il a également satirisé cette obligation. Je respecte cette position, particulièrement quand elle reconnaît les limites de toute forme donnée d’art opérant indépendamment, en dehors des limites d’un mouvement organisé.

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Un matin, dans le living-room d’un ami à Haïfa, le voisin de mon ami – un artiste, en fait – m’a tapoté sur l’épaule alors que je répondais à des courriels (« jouer sur mon téléphone », avait-il dit.)

« Tu veux savoir comment nous pouvons ressembler davantage aux juifs ? » « Non », avais-je répondu. « Chaque Israélien en particulier », poursuivit-il quoi qu’il en soit, « tous servent dans l’armée pendant trois ans, puis une autre levée fait pareil. Nous, nous n’avons pas cela. » Il avait raison. En l’absence d’une armée, il n’y a pas de devoir national défini, pour les Palestiniens. Si, en effet, la révolution devait être télévisée, cela ne devrait-il pas être un peu plus systémique ?

La proposition avancée par l’artiste, voisin de mon ami, m’a rappelé un discours similaire : Ruth Wisse, professeure émérite de littérature yiddish à Harvard, s’adressait aux « Juifs américains » en disant :

« Chacun d’entre nous doit servir deux ans dans l’armée, deux ans dans l’armée et certains d’entre nous cinq ans… Vous devez servir deux ou trois ans dans l’armée des mots. Vous devez appendre à livrer le combat politique, qui importe davantage, en ce moment, que le combat militaire… Vous devez apprendre comment riposter sur les campus, comment faire valoir des arguments. »

Il y a quelque chose de vibrant, je le crains, à propos de ce sentiment exacerbé de Wisse. Une « armée de mots », c’est là où l’obligation suppose notre participation à la lutte comme étant calculée, et non déclenchée au hasard d’une réaction.

Je ne dis pas que l’art et la culture vont remplacer le fusil – je dirais plutôt qu’il conviendrait de ne rien laisser au hasard.

Même s’il y a eu 75 ans d’érudition palestinienne et de production de savoir et si chaque journaliste, diplomate et député à accès à des preuves visuelles et matérielles des atrocités commises contre le peuple palestinien, je crois, du moins pour l’instant, que nous n’avons pas encore dépassé le temps de la persuasion.

Des artistes peuvent influencer – et ils l’ont fait aussi – l’opinion publique internationale en de nombreuses occasions au cours de l’histoire. C’est certainement vrai pour le sionisme.

« La « marche disciplinée » de la littérature sioniste vers le rythme du mouvement politique »,

a écrit Kanafani,

« en allant crescendo d’un roman à l’autre et d’une histoire à l’autre »,

a certainement servi le projet colonial sioniste en Palestine.

Récemment, je réalisais une interview de l’actrice et dramaturge Raeda Taha. Quand j’ai partagé avec elle ma révélation bouleversée disant que si j’allais lire un poème en face de la barrière militaire de Qalandiya, elle ne s’écroulerait pas ni ne prendrait feu, elle a invoqué le même crescendo :

« [La libération] est une question d’accumulation. Tout ce qui a été fait et est fait maintenant pour la cause ne l’aura pas été en vain. C’est une accumulation de tant de petites victoires qui nous conduira quelque part un jour. Je ne suis pas d’accord avec vous quand vous dites qu’un poème ne libérera pas, ou qu’une chanson ne libérera pas, ou qu’une pièce de théâtre ne libérera pas. Tous, plus un très grand nombre d’autres choses, vont faire bouger quelque chose, au fil des années. Nous bâtissons sur ce que nous avons fait depuis 1948, et même avant ça. »

Dans ce contexte, le rôle de l’artiste au sein d’un mouvement de libération est le même que celui de n’importe quel membre de ce mouvement. Il faut accepter l’obligation de participer à l’escalade.

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Notes

(1) L’Ivy League regroupe les huit universités privées les plus cotées des EU : les universités Brown, Columbia, Cornell, Dartmouth College, les universités de Harvard, Princeton, Pennsylvanie et Yale.

(2) Série télévisée américaine lancée sur Netflix en août 2022. Mo Amer, un réfugié palestinien vivant à Houston (Texas) en est le personnage principal et y raconte son histoire. (NdT, d’après Wikipédia)

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Publié le 5 septembre 2023 sur Mondoweiss
Traduction : Jean-Marie Flémal, Charleroi pour la Palestine

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