Des entreprises d’armement liées à Israël bloquées en Belgique

Depuis 6 h du matin, dans une action coordonnée, des collectifs bloquent les entrées de plusieurs entreprises d’armement. Deux entreprises sont complètement bloquées en Belgique : OIP-Elbit à Audenarde et Thalès à Herstal. Un siège d‘OIP-Elbit a aussi été tagués à Tournai.

Des entreprises d’armement liées à Israël bloquées en Belgique.

 

Bruxelles Dévie,  4 mars 2024

D’autres actions ont également lieu en Suède contre les mêmes entreprises. Les collectifs expliquent : ces deux entreprises

« produisent des armes, des technologies militaires ou de surveillance utilisées par le régime d’apartheid israélien et sont complices du génocide en cours à Gaza ».

Chez OIP (Audenarde), près d’une centaine de personnes ont bloqué l’entrée, se sont enchaînées aux portes et occupent le toit de l’entreprise ; chez Thalès (Herstal), 60 personnes bloquent totalement les portes et les accès logistiques de l’entreprise. Le personnel est dans l’impossibilité d’entrer sur les sites et les entreprises sont à l’arrêt. Les activistes rappellent que

« OIP est détenu à 100 % par le producteur d’armes israélien Elbit Systems, qui est le plus grand fabricant d’armes privé d’Israël. Elbit fournit 85 % des drones et la plupart des équipements militaires terrestres utilisés par l’armée israélienne. La multinationale de l’armement française Thalès entretient quant à elle des relations de longue date avec Israël et collabore avec Elbit System ».

 

 

Les collectifs cherchent à empêcher l’exportation de matériel militaire vers Israël, comme le souligne un participant :

« Sans les envois d’armes par les pays occidentaux, les bombardements et le génocide à Gaza s’arrêteraient au bout de 3 jours. Ces actions directes s’inscrivent dans un vaste mouvement international de solidarité qui vise à imposer un cessez-le-feu et à couper les vivres à l’armée israélienne ».

L’objectif est aussi d’interpeller le gouvernement belge sur sa complicité avec les massacres en cours :

« La Belgique ne peut pas appeler de manière crédible à un cessez-le-feu tout en soutenant l’industrie militaire israélienne ».

Sur place, un participant ajoute :

« Ces actions sont à la fois un appel à notre gouvernement et un appel à l’action pour nos concitoyens: dans l’immédiat, il faut un cesser le feu et un embargo militaire, mais aussi demander la fin de la colonisation, de l’occupation, de l’apartheid en Palestine. Nous vivons un moment critique. Nous devons intensifier nos efforts. Nous avons tous et toutes un rôle à jouer pour changer cette période historiquement sombre.»

Une nouvelle journée d’action internationale contre le commerce des armes avec Israël est prévue lundi prochain, le 11 mars.

Les collectifs précisent également :

« Les employés d’OIP prétendent souvent qu’ils produisent principalement des composants et des technologies pour l’exploration spatiale. Cependant, seuls 18 % des composants qu’ils produisent sont destinés à l’espace, tandis que 82 % sont destinés à un usage militaire. Le bénéfice d’OIP augmente de 15 % chaque année, dont 72 % proviennent de la vente de composants militaires. »

Au sujet de Thalès, ils expliquent que l’entreprise

« a notamment travaillé avec le géant de l’armement israélien Elbit Systems afin de développer le drone de surveillance Watchkeeper. A la pointe de la technologie, celui-ci permet notamment de fournir « des données exactes de localisation des cibles pour permettre des frappes de précision et marquer des objectifs pour les forces terrestres », peut-on lire sur le site de l’entreprise française. Ce drone, utilisé par les pays occidentaux dans de nombreux conflits, a déjà été utilisé à Gaza. Thalès participe également à la construction des drones Hermes 900 et 450 que l’armée israélienne utilise également au large de Gaza en Palestine ».

 

 

Des entreprises d’armement liées à Israël bloquées en Belgique.

Sources : Témoignages et communiqué de presse

 

Pour plus d’informations sur les liens entre Thalès, Elbit et Israël :

Pourquoi nul ne devrait se réjouir de la position de la Belgique à propos de Gaza (David Cronin)

La vaillante petite Belgique n’a jamais vraiment été solidaire avec les Palestiniens.

Tant que le pays n’aura pas cessé de commercer avec l’industrie israélienne de l’armement, il restera dans le camp des oppresseurs des Palestiniens.

 


OIP

Bien que OIP se présente comme une société belge, l’entreprise est possédé à 100 % par le producteur d’armes israélien Elbit Systems1. Tout l’argent que gagne OIP à Oudenaarde (10 947 238 euros en 2022) va à la société mère Elbit, principale entreprise israélienne qui profite du génocide. Elbit ne cache pas qu’elle fournit la plupart des armes (85 %) pour le génocide actuel.

OIP joue un rôle important dans l’expansion mondiale d’Elbit, notamment au niveau européen. Cependant, OIP n’est pas transparent à ce sujet. Par exemple, lors du Salon du Bourget (une grande foire aux armes), OIP avait un stand dans le pavillon belge au lieu de l’israélien, où la société mère Elbit était représentée2.

Les employés d’OIP prétendent souvent qu’ils produisent principalement des composants et des technologies pour l’exploration spatiale. Cependant, seuls 18 % des composants qu’ils produisent sont destinés à l’espace, tandis que 82 % sont destinés à un usage militaire. Le bénéfice d’OIP augmente de 15 % chaque année, dont 72 % proviennent de la vente de composants militaires3.

OIP affirme que l’entreprise est contrôlée par le gouvernement belge. Néanmoins, il semble que l’entreprise bénéficie avantageusement de la manière dont le gouvernement la supervise:

Freddy Versluys, PDG d’OIP, affirme à plusieurs reprises qu’il n’a pas obtenu de permis d’exportation vers Israël depuis 15 ans. Cependant, le Rapport annuel sur le commerce des armes 202211 du gouvernement flamand indique que la Flandre a accordé 10 permis d’expédition d’armes vers Israël, dont 5 ne spécifient pas le pays d’utilisation finale. Lorsque vous consultez les articles de la liste4, il s’agit précisément du type de composants que produit OIP. À notre connaissance, aucune autre entreprise en Flandre ne produit ces composants.
L’Institut flamand pour la paix soutient que le gouvernement flamand ne contrôle pas suffisamment les exportations d’armes en raison d’un manque de collaboration entre les départements concernés (local, régional et fédéral)5.
De plus, OIP produit principalement des composants destinés à l’intégration dans des systèmes d’armement plus importants, ce qui les rend les contrôles plus difficile. La région flamande utilise la nature de ces productions comme argument pour éviter un examen excessif et interprète les réglementations européennes de manière à laisser des lacunes significatives dans le contrôle des exportations6. L’utilisateur final effectif des produits était peu clair dans 40 % des cas en 20227.


Thalès

La multinationale française Thalès, spécialisée dans la production d’armes, entretient des relations de longue date avec Israël. Elle a notamment travaillé avec le géant de l’armement israélien Elbit Systems afin de développer le drone de surveillance Watchkeeper. A la pointe de la technologie, celui-ci permet notamment de fournir « des données exactes de localisation des cibles pour permettre des frappes de précision et marquer des objectifs pour les forces terrestres », peut-on lire sur le site de l’entreprise française. Ce drone, utilisé par les pays occidentaux dans de nombreux conflits, a déjà été utilisé à Gaza.

Thales participe également à la construction des drones Hermes 900 et 450 que l’armée israélienne utilise également au large de Gaza en Palestine.

4“Belgische wapenexport naar Israël. De speling tussen woord en daad in het exportcontrolebeleid.” rapport Vredesactie & IPIS, 2024

6 “Belgische wapenexport naar Israël. De speling tussen woord en daad in het exportcontrolebeleid.” rapport Vredesactie & IPIS, 2024

 

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