Canada. Cessez de harceler les partisans anti-génocidaires de la Palestine !

La déclaration ci-dessous a été diffusée le 2 mai par l’Association Canada Palestine (CPA). Les soutiens organisationnels à cette déclaration peuvent être envoyés à l’adresse cpavancouver@gmail.com

 

Charlotte Kates

Charlotte Kates

 

La répression contre les Palestiniens et leurs partisans s’est intensifiée, ces tout derniers mois au Canada. Dans chaque ville importante, se présentent des cas d’accusations fallacieuses (qu’on laisse souvent tomber un peu plus tard) contre des activistes qui osent défier clairement le discours sioniste.

La dernière en date de ces accusations à motivation politique a eu lieu voici quelques jours à Vancouver, en Colombie-Britannique, où Charlotte Kates, la coordinatrice internationale de Samidoun a été brièvement arrêtée et accusée du délit supposé de « discours haineux ». Elle a été libérée à condition – et c’est une honte ! – de ne plus assister aux moindres « protestations, rassemblements ou assemblées » jusqu’à la date de sa comparution au tribunal, le 8 octobre prochain (dans cinq mois). Tout cela, apparemment, pour avoir soutenu le droit de la résistance palestinienne de riposter à l’oppression militaire sioniste et pour avoir scandé « Longue vie au 7 octobre » dans un discours de ralliement le 26 avril.

Depuis plusieurs années, le lobby sioniste mène une chasse aux sorcières contre Samidoun, Charlotte Kates et son mari Khaled Barakat. Il a poussé le gouvernement fédéral à ajouter Samidoun à la liste canadienne des « terroristes » et le CIJA (Centre for Israel and Jewish Affairs) a même intégré cette demande à sa toute dernière plate-forme électorale. Toutefois, le fait que Kates demande pourquoi les organisations palestiniennes de résistance figurent déjà sur la même liste est en quelque sorte considéré comme inadmissible.

Nous sommes profondément écœurés par les deux poids et deux mesures qui sont en jeu ici. Les organisations sionistes sont libres de faire venir des soldats israéliens en chair et en os afin qu’ils proposent leur « points de vue depuis le terrain » ; leurs partisans déclarent publiquement qu’ils « s’arment », mais toute personne qui ose ne serait-ce que témoigner un soutien verbal au droit palestinien de résister à une occupation étrangère et à ses agressions est accusée de tenir « un discours haineux » !

Nos dirigeants politiques n’ont-ils pas honte de la façon dont ils s’alignent tous pour concentrer leurs attaques sur toute personne dont les principales organisations pro-israéliennes prétendent qu’elle est actuellement persona non grata ? Et qu’ils le font tous comme un seul homme en l’espace de quelques heures à peine ? Depuis les maires jusqu’aux Premiers ministres des provinces, c’est à de multiples reprises que nous avons assisté à ce modèle de ruée en vue de condamner l’un ou l’autre protestataire ou organisation spécifique. Nos dirigeants politiques ainsi qu’un grand nombre de médias traditionnels semblent n’éprouver aucune honte une fois qu’il s’agit de faire étalage de leur loyauté au projet sioniste.

Discutons de cette façon de censurer toute personne qui parle du 7 octobre (à moins que cela n’aille dans le sens du discours sionistes, évidemment). Cela n’a rien à voir avec la préoccupation de « racisme » ou de « délits de haine » supposés. Cela a plutôt trait à la façon dont Israël tente de protéger son vernis d’invincibilité militaire ainsi que sa cybersécurité et ses renseignements dont il se vante tellement. Tel est le véritable point crucial de toute cette désinformation et cette propagande flagrante (généralement démystifiée après coup) sur ce qui s’est passé le 7 octobre. Ce démantèlement bref mais décisif de la dissuasion militaire israélienne est ce qui motive aujourd’hui la campagne vengeresse de génocide en cours contre Gaza.

Nous soutiendrons et défendrons tous les activistes de notre communauté. Ceci n’est pas le premier cas d’accusations frauduleuses formulées contre des partisans de la Palestine et ce ne sera pas le dernier non plus. Même si nombre de ces charges seront abandonnées en cours de route, les organisations du lobbying sioniste engagée dans ces activités du type « guerre juridique » ont un autre agenda… faire perdre du temps et des ressources, semer la confusion au sein du mouvement de solidarité et créer un « froid » et une atmosphère de crainte et d’autocensure.

Nous ne resterons pas les bras croisés ni ne plierons. La Palestine sera libre !

Canada Palestine Association (CPA), Vancouver

 

Soutenu par :
Al-Jamia Masjid Vancouver
BDS Vancouver/Coast Salish Territories
Canadian BDS Coalition
Canadian Foreign Policy Institute
Greater Toronto 4 BDS (GTA4BDS)
Just Peace Advocates/Mouvement Pour Une Paix Juste
Ontario Palestinian Rights Association (OPRA)
Palestinian and Jewish Unity Montreal
Niagara Movement for Justice in Palestine Israel
The Regina Peace Council
The International League of Peoples’ Struggle in Canada (ILPS)

 

Informations de contexte et les propos calomnieux du Premier ministre de la Colombie-Britannique (*),  David Eby

Le nettoyage ethnique et le génocide organisés par les sionistes ont débuté par la Nakba de 1948, lorsque deux tiers de la population palestinienne a été chassée de sa patrie et que plus de cinq cents villes et villages ont été rayés de la carte du monde. À l’instar de ce qui se passe aujourd’hui, ces événements ont été accompagnés de dizaines de massacres horribles, et 80 pour 100 de l’actuelle population de Gaza est constituée de réfugiés de la Nakba originelle de 1948, lesquels attendent toujours de retourner dans leurs maisons et propriétés.

En 1956, Israël a occupé Gaza et a perpétré maints massacres parmi une population civile sans armes et l’un de ces massacres, à Khan Younis, a fait l’objet d’un compte rendu de l’ONU.

En 1967, Gaza a de nouveau subi une occupation israélienne en même temps que la Cisjordanie et d’autres terres arabes ; depuis lors, Israël n’a cessé de violer deux résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU (les résolutions 242 et 338) qui lui demandaient de se retirer de tous ces territoires occupés et qui réclamaient « d’en arriver à une solution juste du problème des réfugiés ».

En janvier 2006, le Hamas a été élu et a remporté 74 des 132 sièges (alors que le Fatah suivait péniblement avec 45 sièges) lors des élections législatives palestiniennes. Depuis près de vingt ans, Gaza subit un siège israélien très sévère et est la scène de nombreuses agressions brutales et fascistes de la part d’Israël.

Le 7 octobre 2023 n’a en aucun cas marqué le commencement du conflit mais est la résultante d’un apartheid, d’un nettoyage ethnique et d’un génocide israéliens non interrompus et de la non-reconnaissance par Israël et l’Occident des droits humains et nationaux des Palestiniens.

Le 7 octobre a été une opération militaire légitime contre l’une des occupations les plus brutales et les plus longues de l’histoire moderne. En fait, la résolution de l’ONU A/RES/43/106 du 8 décembre 1988

« réaffirme la légitimité de la lutte des peuples pour leur indépendance, leur intégrité territoriale, leur unité nationale et leur libération de la domination coloniale, de l’apartheid et de toute occupation étrangère, et ce, par tous les moyens disponibles, y compris la lutte armée ».

Dans une tentative de couvrir les dérives de l’armée israélienne, Israël, son lobby et ses apologistes essaient de diffamer le peuple palestinien et son mouvement de résistance.

Ils essaient également de criminaliser ceux qui reconnaissent ce que l’inspecteur de l’armement envoyé par l’ONU en Irak, Scott Ritter, a appelé « le raid militaire le plus abouti de ce siècle ».

Dans un article récent, il détaillait les mensonges d’Israël (et de ses apologistes), ses affabulations et sa propagande ; bien d’autres interviews et articles ont également démystifié ce discours fallacieux d’Israël, spécialement ceux des journalistes de The Grayzone et The Electronic Intifada.

Néanmoins, les médias traditionnels et les dirigeants politiques canadiens à tous les niveaux de gouvernance et dans tous les partis politiques se sont précipités pour répéter servilement et amplifier ces allégations fabriquées de toutes pièces. Le niveau de complicité et l’absence de tout jugement critique sont profondément choquants et prouvent tout simplement l’alliance indéfectible entre l’État sioniste et l’agenda impérialiste mondial quand il s’agit de contrôler la région et ses ressources.

Le Premier ministre de la Colombie britannique, David Eby, a adopté le discours sioniste dès le début, sans le moindre égard pour les victimes palestinienes de ce mouvement colonialiste de peuplement. Le 17 octobre 2023, il a dit ceci :

« Il ne peut y avoir de justification à la brutalité et à la terreur infligées par le Hamas à des victimes innocentes. Aucune… Ils sont les avocats du génocide », a déclaré Eby. « Toute personne qui tente de contredire cette vérité fondamentale devrait être dénoncée à juste titre (…) Mais soyons clairs à propos d’autre chose. Le Hamas ne représente pas le peuple palestinien, ni à Gaza, ni en Cisjordanie. Il ne représente pas nos amis et voisins palestiniens qui vivent ici, en Colombie-Britannique. »

Primo, M. Eby, il est scandaleux et absolument déraisonnable d’accuser des personnes qui soutiennent la libération palestinienne d’être les « avocats du génocide ». Par contre, votre silence à propos du génocide commis par Israël indique bien votre complicité dans ce même génocide. Le peuple palestinien est la victime d’un GÉNOCIDE israélien depuis 76 ans.

Secundo, le Hamas et, plus exactement, le mouvement de la résistance palestinienne ne se sont pas engagés dans « la brutalité et la terreur » ; il s’agissait d’une opération militaire en vue de rompre les chaînes de leur esclavage et de leurs tourments.

Tertio, bien sûr que le Hamas représente le peuple palestinien. Il a été élu par le peuple palestinien en 2006, et ce, par une majorité plus large que celle de votre propre gouvernement NDP. Et, NON, les Palestiniens qui vivent ici, en Colombie-Britannique, n’ont pas envie d’être les amis d’un raciste anti-palestinien et d’un sectaire de ce genre.

Finalement, votre ignorance en confondant le génocide israélien et ses atrocités avec le peuple juif fait la promotion d’un racisme anti-juif.

Plus récemment, le 30 avril, M. Eby a doublé la mise sur le plan de son ignorance et il a déclaré, à propos du discours de ralliement du 26 avril :

« Célébrer le meurtre, le viol de personnes innocentes présentes à un festival de musique, c’est horrible (…) C’est répréhensible et cela ne devrait pas avoir lieu en Colombie-Britannique. »

Cette accusation calomnieuse de viol est dénuée de tout fondement, elle est semblable à l’accusation disant que des employés de l’UNRWA ont participé à la révolte du 7 octobre. Combien de temps allons-nous devoir attendre que M. Eby condamne publiquement et reconnaisse les violences (y compris les violences sexuelles) infligées aux femmes et filles palestiniennes et que les soldats israéliens continuent de commettre en ce moment même à Gaza ?

Si M. Eby croit que son déchaînement contre les partisans de la libération palestinienne va porter ses fruits et jeter un froid au sein du mouvement de soutien à la Palestine, il devrait revoir sa copie. Tout ce qu’il fait, c’est se profiler comme un sioniste convaincu et un RACISTE anti-palestinien.

M Eby, nous nous souviendrons de votre racisme envers le peuple palestinien lors des prochaines élections provinciales et bien au-delà encore.

(*) Province du Canada

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Publié le 4 mai 2024 sur Samidoun
Traduction : Jean-Marie Flémal, Charleroi pour la Palestine

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