Gaza face aux « jours les plus dangereux » du génocide

Les Palestiniens de Gaza ont franchi une nouvelle étape sombre avec l’entrée dans son 10e mois du génocide perpétré par Israël et dont la fin n’est toujours pas en vue. De plus, les spécialistes de la santé publique ont mis en garde contre une vague massive de mortalité secondaire et ce, même dans le cas d’un cessez-le-feu immédiat.

 

Gaza face aux jours les plus dangereux du génocide. Photo : Un Palestinien pleure un garçon tué lors d'une attaque israélienne à Deir al-Balah, dans la partie centrale de Gaza, le 9 juin.

Un Palestinien pleure un garçon tué lors d’une attaque israélienne à Deir al-Balah, dans la partie centrale de Gaza, le 9 juin. (Photo : Ali Hamad / APA images)


Maureen Clare Murphy,
10 juillet 2024

Mardi, des frappes aériennes israéliennes ont touché des personnes qui avaient cherché refuge à l’extérieur d’une école de la partie est de Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza. Au moins 29 personnes ont été tuées.

Via cette frappe meurtrière, Israël prétend avoir ciblé un combattant du Hamas avec une « munition de haute précision », mais une vidéo diffusée par Al Jazeera montre qu’au moment même de l’attaque, la zone est remplie de civils en train de se passionner pour une partie de football.

Dans le centre de Gaza, des frappes israéliennes ont tué 60 Palestiniens et en ont blessé des dizaines d’autres, selon le bureau gouvernemental des médias dans le territoire.

Mardi, suite à de nouvelles attaques intenses, les chars israéliens ont pénétré dans la ville de Gaza déjà passablement pilonnée. Le Croissant-Rouge palestinien a dit qu’il avait reçu des dizaines d’appels de détresse, mais l‘intensité des bombardements l’a totalement empêché d’intervenir.

Les ailes armées du Hamas et du Djihad islamique, des organisations de la résistance palestinienne, ont fait savoir qu’elles combattaient

« les forces israéliennes avec des mitrailleuses, des tirs de mortier et des missiles antichars et qu’elles avaient tué et blessé des soldats israéliens »

sur les lignes de front de la ville de Gaza, a rapporté Reuters.

Les toutes dernières attaques israéliennes contre la ville de Gaza ont provoqué une nouvelle vague de déplacements forcés et le Hamas a déclaré que cela pouvait faire dérailler les longues négociations en vue d’un cessez-le-feu et d’un échange de prisonniers.

Ces derniers jours, dit-on, le Hamas a atténué sa position disant que l’obligation pour Israël de mettre un terme à la guerre constituait une condition préalable au moindre accord, mais qu’il (le Hamas) cherchait des garanties de ce que les négociations aboutiraient à un cessez-le-feu permanent.

Une fois de plus, Israël a fait savoir qu’il rejetterait tout arrangement qui laisserait de fait le Hamas comme autorité gouvernante à Gaza. Dimanche, le Premier ministre Benjamin Netanyahou a réitéré sa position, disant qu’il n’accepterait qu’un accord qui

« permettrait à Israël de retourner au combat jusqu’à ce que les objectifs de la guerre seraient atteints ».

Si son intention n’est pas explicite, cette position garantit qu’aucun arrangement ne sera possible.

Entre-temps, la chaîne d’information israélienne Channel 12 a fait état d’une récente évaluation de l’armée selon laquelle

« une grande partie du réseau de tunnels du Hamas était toujours dans ‘un bon état de fonctionnement’ et ce, en de nombreux endroits de Gaza ».

L’organisation de résistance est toujours en mesure de lancer des raids à proximité de la frontière avec Israël, « voire de la franchir », selon cette même évaluation, comme le rapporte The Times of Israel. Les chefs de l’armée auraient recommandé dans leur évaluation qu’Israël dégage un arrangement négocié avec le Hamas, même si cela met fin à la guerre, afin de « récupérer les otages ».

Dans sa toute première apparition sur vidéo depuis des semaines, Abu Obeida (pseudonyme), le porte-parole de l’aile armée du Hamas, a déclaré dimanche que la totalité des 24 bataillons des Brigades Qassam étaient intacts et qu’ils avaient recruté des milliers de nouveaux combattants.

 

Pas de soulagement après la mort de journalistes

Alors que les pourparlers de cessez-le-feu semblent voués à une nouvelle impasse, il y a peu de signe de soulagement pour les Palestiniens de Gaza qui ont subi des attaques incessantes et sont la proie de traumatismes et d’un profond chagrin et qui, aujourd’hui, sont de plus en plus exposés à la faim et aux maladies.

Entre le 4 et le 6 juillet, six journalistes palestiniens, dont une femme, ont été tués lors de trois incidents survenus dans la ville de Gaza et à Deir al-Balah, portant à 158 le nombre de journalistes tués depuis le 7 octobre, d’après le bureau gouvernemental des médias dans le territoire.

Le 6 juillet, une frappe aérienne israélienne a tué six policiers palestiniens à Rafah, dans le sud de Gaza.

Le lendemain, les corps de trois Palestiniens qui avaient apparemment été exécutés les mains menottées ont été retrouvés dans la zone du passage de Kerem Shalom, dans le sud de Gaza.

« Abdel-Hadi Ghabaeen, l’oncle de l’un des trois morts, a dit qu’ils travaillaient pour assurer la livraison de l’aide humanitaire et des expéditions commerciales via le passage »,

a rapporté l’agence d’information AP.

« Il a déclaré qu’il avait vu des soldats les arrêter samedi et que les corps portaient des marques de coups. L’un des trois avait une jambe brisée. »

Le bureau gouvernemental des médias à Gaza a annoncé qu’Ihab Ribhi al-Ghussein, un ingénieur et ministre adjoint du Travail, avait été tué samedi, lors d’une frappe aérienne israélienne contre une école de la ville de Gaza.

Le bureau des médias a expliqué que l’épouse et la fille d’al-Ghussein avaient été tuées précédemment par une frappe israélienne visant la maison dans laquelle elles s’étaient réfugiées après avoir été déplacées de leur propre maison à Gaza.

Samedi également, Israël a effectué une frappe aérienne contre une école gérée par les Nations unies dans le camp de réfugiés de Nuseirat, dans la partie centrale de Gaza, en prétendant qu’elle servait de centre de commandement des agents du Hamas.

On ne voit pas très bien pourquoi Israël pense qu’il s’agirait d’une excuse crédible alors que son armée elle-même admet que le Hamas opère depuis de larges infrastructures souterraines qui sont restées fonctionnelles, en grande partie intactes et hors de portée de l’armée israélienne.

Le bureau gouvernemental des médias a déclaré qu’au moins 16 Palestiniens avaient été tués et plus de 75 blessés lors de l’attaque contre l’école de Nuseirat, dont l’ONU a dit qu’elle était utilisée comme refuge par près de 2 000 personnes déplacées.

L’UNRWA, l’agence de l’ONU pour les réfugiés de Palestine, a déclaré que 190 de ses sites à Gaza « avaient été touchés, certains à plusieurs reprises, certains directement » depuis le 7 octobre, et que 520 personnes avaient été tuées et 1 600 blessées.

L’Euro-Med Human Rights Monitor (Euro-Med) a déclaré qu’en ciblant des écoles de l’ONU utilisées comme refuges, Israël faisait la preuve

« de sa politique délibérée d’empêchement de la sécurité dans toute la bande de Gaza et de refus aux Palestiniens déplacés de toute stabilité ou d’abri, même si cet abri n’est que temporaire ».

 

Les ordres d’évacuation portant sur la ville de Gaza

L’armée israélienne a ordonné à des dizaines de milliers de Palestinien des parties centrale et occidentale de la ville de Gaza d’évacuer immédiatement samedi et dimanche.

Dimanche, Israël a ordonné aux résidents de cinq blocs à Gaza même d’évacuer vers la partie occidentale de la ville, juste avant que cette même partie occidentale ne reçoive le lendemain l’ordre d’évacuer, avec comme instruction de la part d’Israël que, cette fois, les gens se rendent à Deir al-Balah, dans la partie centrale de Gaza.

Les zones affectées par les nouveaux ordres d’évacuation

« comprennent 13 sites de soins de santé encore fonctionnels tout récemment, dont deux hôpitaux, deux centres de soins de première ligne et neuf antennes médicales »,

a fait savoir le Bureau de l’ONU pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA).

« En outre, quatre hôpitaux sont situés à proximité étroite des zones d’évacuation », a ajouté l’OCHA.

Deux sites de soins de santé – l’hôpital baptiste al-Ahli et l’hôpital de l’Association des amis des patients – ont évacué

« par crainte de l’intensification d’activités militaires qui les rendraient inaccessibles ou non fonctionnels »,

d’après l’ONU.

Des patients dans un état critique ont été transférés vers l’hôpital indonésien et l’hôpital Kamal Adwan, dans le nord de Gaza, dont le directeur de l’Organisation mondiale de la Santé a dit

« qu’ils souffrent d’une pénurie de carburant, d’un manque de lits et de fournitures médicales contre les traumatismes ».

Le manque de carburant a forcé la mise à l’arrêt des services de dialyse rénale à l’hôpital Kamal Adwan, a annoncé son directeur dimanche, et a

« mis en danger la vie des nouveau-nés dans le département néonatal et celle des patients critiques dans l’unité des soins intensifs »,

a déclaré l’OCHA.

À la suite de l’évacuation précipitée de l’hôpital européen de Gaza à Khan Younis, le 2 juillet, trois hôpitaux ont cessé de fonctionner depuis le début du mois,

« ce qui réduit à 13 (sur 36) le nombre d’hôpitaux de la bande de Gaza en état de fonctionnement partiel actuellement »,

selon l’OCHA.

Médecins sans frontières (MSF) a prévenu vendredi que ses équipes au Complexe médical Nasser à Khan Younis avaient atteint un point de rupture et qu’elles

« fonctionnaient sur les stocks médicaux d’urgence »

pour traiter un nombre surabondant de patients.

L’ONG médicale a déclaré que le Complexe était

« le principal site où les hôpitaux de campagne stérilisaient leurs équipements ».

Si le Complexe devait perdre l’électricité,

« la stérilisation deviendrait difficile et les soins fournis à plusieurs hôpitaux de campagne tomberaient à l’arrêt ».

MSF a ajouté que, le 3 juillet, Israël avait refusé l’entrée des camions transportant les fournitures médicales de l’organisation. L’ONG a déclaré qu’elle n’avait pas été en mesure

« de faire venir les moindres fournitures médicales à Gaza depuis fin avril ».

Entre-temps, Euro-Med a prévenu que la fermeture présente des passages de Gaza équivalait à une sentence de mort pour plus de 26 000 personnes malades et blessées ayant besoin de soins vitaux en provenance de l’extérieur du territoire.

Seuls 21 patients malades et blessés ont été évacués de Gaza depuis qu’Israël a fermé le passage de Rafah le 7 mai.

 

Les efforts en vue d’accroître l’aide ont été « anéantis »

Un haut responsable de l’ONU a déclaré la semaine dernière qu’un récent ordre israélien d’évacuation affectant un tiers du territoire de Gaza au sud de Rafah et de Camp Younis avait « anéanti » les efforts en vue d’améliorer la situation humanitaire dans l’enclave.

Entre-temps, à Gaza, « l’insécurité, les routes détruites et l’effondrement de la loi et l’ordre » ont également entravé la livraison du carburant et de l’aide nécessaires pour épauler les opérations humanitaires, fait savoir l’OCHA. De ce fait, d’énormes quantités de nourriture et autres fournitures ont été gâchées en raison des températures extrêmement élevées.

Le manque de carburant a forcé les boulangeries à fermer une fois de plus, y compris la plus grande boulangerie de Gaza, située à Gaza même. Seules sept des dix-huit boulangeries soutenues par ses partenaires humanitaires, toutes situées à Deir al-Balah, restent opérationnelles, fait savoir l’OCHA.

Les cuisines communautaires elles aussi luttent pour rester ouvertes malgré le manque de carburant et de denrées alimentaires.

« Il en résulte une réduction du nombre de repas chauds partout à Gaza »,

a ajouté l’OCHA.

Pas un camion commercial n’est entré dans le nord de Gaza depuis des mois, ce qui se traduit par

« un manque quasi total de sources de protéines (par exemple, viande et poulet) sur les marchés locaux, où l’on trouve à peine quelques types de légumes produits localement et qui ne sont disponibles qu’à des prix inabordables ».

 

Des Palestiniens fuient les quartiers est de la ville de Gaza suite aux ordres d'évacuation notifiés par l'armée israélienne le 7 juillet.

Des Palestiniens fuient les quartiers est de la ville de Gaza suite aux ordres d’évacuation notifiés par l’armée israélienne le 7 juillet. (Photo : Hadi Daoud / APA images)

 

Entre-temps, les opérations militaires en cours ont poussé les gens à laisser leurs terres agricoles sans surveillance et la destruction des serres a anéanti la capacité des Palestiniens de Gaza à produire leur propre nourriture.

Des évaluations entreprises par l’OCHA et d’autres organisations autour de 10 sites ayant accueilli des nouvelles vagues de déplacés internes

« révèlent des niveaux critiques de besoins dans tous les secteurs »,

a déclaré l’agence de l’ONU, en faisant remarquer

« un besoin particulièrement dramatique d’eau garantie potable »

et la nécessité d’un accès à des services d’aide urgente.

Vendredi, Euro-Med a accusé Israël d’utiliser l’eau comme arme de guerre via

« le ciblage permanent, systématique et généralisé des sources d’eau et des sites de désalinisation de la bande de Gaza ».

L’organisation a dit que,

« suite au génocide, la part d’eau par tête dans l’enclave avait diminué, passant à entre 3 et 15 litres d’eau par jour, alors qu’en 2022, elle était approximativement de 84,6 litres par jour ».

L’Organisation mondiale de la Santé dit qu’

« entre 50 et 100 litres d’eau par personne et par jour sont nécessaires pour faire en sorte que la plupart des besoins élémentaires soient assurés et qu’il n’y ait que peu de problèmes de santé ».

Les personnes déplacées dans le nord de Gaza, y compris en provenance de Shujaiya et d’autres zones autour de la ville de Gaza, manquent de refuges sûrs.

L’OCHA (ONU) a dit que

« bien des gens avaient été découverts en train de dormir parmi des déchets solides et des débris, sans matelas ni literie suffisante ; certains avaient cherché refuge dans des sites de l’ONU et dans des bâtiments résidentiels partiellement détruits ».

Avec neuf personnes de Gaza sur dix actuellement déplacées, et la plupart obligées de le faire à plusieurs reprises, les gens sont

« forcés de recommencer leur vie maintes fois sans aucun de leurs biens ou sans la moindre perspective de trouver la sécurité ou quelque accès fiable à des services élémentaires »,

ajoutait l’OCHA.

« Ce qui se passe à Gaza depuis la nuit dernière est un retour au premier mois du génocide »,

a écrit lundi sur X (anciennement Twitter) le Dr Mustafa Elmasri, un psychothérapeute de Gaza.

« Sous des bombardements incessants, les gens sont forcés d’errer sans but, poussés vers le sud pour s’y faire massacrer. Ce sont les journées les plus sombres et les plus dangereuses de la guerre »,

a ajouté le Dr Elmasri.

Sally Abi Khalil, la directrice pour le Moyen-Orient de l’ONG mondiale Oxfam, a déclaré que

« pousser des centaines de milliers de personnes supplémentaires dans ce qui n’est essentiellement rien d’autre qu’un piège mortel, dépourvu de toutes installations, est barbare et constitue une infraction aux lois internationales humanitaires ».

Et d’ajouter que les zones unilatéralement déclarées zones sûres par Israël se situent en fait

« aux antipodes, laissant les familles face au choix horrible entre rester dans une zone active de combat ou s’en aller vers un endroit déjà désespérément surpeuplé, dangereux et impropre à l’existence humaine ».

 

Les morts de Gaza grandement sous-évalués

The Lancet, un journal médical indépendant édité à Londres, a publié un article rédigé par trois sommités de la santé publique et disant que le nombre des victimes à Gaza étaient grandement sous-évalué.

« Collecter des données devient de plus en plus difficile pour le ministère de la Santé de Gaza, en raison de la destruction d’une grande partie des infrastructures »,

explique l’article du Lancet, qui fait remarquer que le ministère

« est la seule organisation qui dénombre les morts ».

« Le ministère a dû augmenter ses rapports habituels, s’appuyant sur les gens mourant dans ses hôpitaux ou qu’on y a amenés morts, avec des informations en provenance de sources médiatiques fiables et de premiers intervenants. Inévitablement, ce changement a dégradé les données détaillées enregistrées précédemment »,

ont ajouté les auteurs.

Toutes les victimes identifiables des frappes aériennes et autres formes de violence directe ne sont pas reprises dans la liste des décès du ministère de la santé. Les quelque 10 000 personnes portées manquantes sous les décombres des bâtiments détruits au beau milieu de la destruction généralisée à Gaza ne sont pas toutes reprises dans le chiffre officiel des décès – près de 37 500 – du 19 juin.

Dimanche, Euro-Med a demandé qu’on mette internationalement la pression sur Israël pour

« faire entrer des camions, des équipements spéciaux et suffisamment de carburant, étant donné le besoin urgent de déblayer les débris, de localiser les corps et de les récupérer à l’aide de procédures spéciales afin de les identifier et de les enterrer dans des tombes à leur nom ».

L’organisation a déclaré que la présence de corps en décomposition

« posait une menace pour la sécurité publique »,

au milieu d’une propagation d’épidémies, mettant en danger

« la santé environnementale à long terme »

de l’enclave côtière

« au point de déclencher un écocide et de rendre la bande de Gaza impropre à l’habitation humaine ».

Plus élevé même que le nombre des victimes de la violence directe, il y a celui des personnes qui ont perdu la vie

« pour des causes telles que des maladies reproductives, transmissibles et non transmissibles »

résultant du conflit, d’après les auteurs de l’article du Lancet.

Ces morts résultent de la destruction des infrastructures de santé et d’assainissement, de la malnutrition et du manque d’accès à de l’eau potable, des déplacements répétés et de la perte de financement de l’UNRWA, l’organisation à l’empreinte humanitaire la plus forte à Gaza.

« Il continuera d’y avoir de nombreuses morts indirectes dans les mois et les années à venir »,

estiment les auteurs de l’article du Lancet, qui, avec prudence, estiment «

que jusqu’à 186 000 morts, voire davantage, pourraient être attribuables à l’actuel conflit à Gaza ».

Cela représente approximativement 8 pour 100 de la population de Gaza d’environ 2,3 millions de Palestiniens.

Le journaliste Hossam Shabat, installé dans le nord de Gaza, a dit qu’il savait, de par son expérience personnelle, que

« les morts sont toujours bien plus nombreux »

que ce que l’on rapporte.

L’objectif d’Israël « est l’annihilation et c’est ce qu’il est en train de faire », a dit Shabat.

 

Les experts de l’ONU déclarent la famine généralisée

Mardi, un groupe d’experts indépendants des droits de l’homme travaillant pour l’ONU a prévenu que

« les décès récents d’un plus grand nombre d’enfants palestiniens, dus à la faim et à la malnutrition, ne laissent planer aucun doute que la famine s’est propagée dans la totalité de la bande de Gaza ».

Au moins trois enfants dans la partie centrale de Gaza, où des traitements médicaux sont disponibles, sont morts au cours des toutes dernières semaines, ne laissant planer

« aucun doute sur le fait que la famine s’est répandue depuis le nord de Gaza jusqu’au centre et au sud de Gaza »,

ont déclaré les experts.

Et d’ajouter que

« la campagne d’affamement intentionnelle et ciblée d’Israël contre le peuple palestinien est une forme de violence génocidaire et a résulté en une famine dans tout le territoire de Gaza ».

Les experts ont réclamé la priorité pour la livraison de l’aide humanitaire via les passages terrestres « par tous les moyens nécessaires ». Ils ont également réclamé la fin du siège par Israël et la proclamation d’un cessez-le-feu.

 

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Maureen Clare Murphy est rédactrice en chef de The Electronic Intifada.

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Publié le 10 juillet 2024 sur The Electronic Intifada
Traduction : Jean-Marie Flémal, Charleroi pour la Palestine

 

 

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