L’Autorité palestinienne intensifie la « coordination sécuritaire » via des arrestations et des attaques contre la résistance palestinienne
Chaque fois que l’on assiste à un effort sérieux vers l’unité palestinienne afin d’affronter l’occupation, conformément aux besoins du peuple – et, partant, de la résistance – les forces de la « coordination sécuritaire » de l’Autorité palestinienne, de mèche avec les occupants sionistes, lancent des arrestations et des attaques contre la résistance palestinienne.
Samidoun, 5 décembre 2024
Alors que les factions palestiniennes se rencontrent au Caire, manifestement pour défendre le peuple palestinien de Gaza contre le génocide et le protéger des plans du régime sioniste et des puissances impérialistes en vue d’imposer leurs souhaits pour « le jour d’après » dans l’enclave assiégée, l’Autorité palestinienne à Ramallah arrête – ce qu’elle a toujours fait, d’ailleurs, depuis sa création suite aux accords d’Oslo – des Palestiniens dans le cadre de la « coordination sécuritaire » avec l’occupation, abat des combattants de la résistance et démantèle des armes de la résistance.
Manifestement, cette politique cherche à empêcher la résistance en Cisjordanie de se lancer dans une confrontation à grande échelle contre l’occupation, de prendre fait et cause pour Gaza et les gens de toute la Palestine et de défendre leur terre et leur peuple contre le colonialisme de peuplement. Naturellement, elle cherche également à empêcher l’unité palestinienne, puisqu’il est impossible d’obtenir une unité nationale avec des forces qui sont activement engagées dans une alliance avec le régime d’occupation contre la résistance.
Dès les toutes premières heures du 4 décembre 2024, les forces « sécuritaires » de l’AP ont enlevé Raheeb et Mohammed Daraghmeh après avoir assiégé leurs domicile dans le quartier d’Al-Jisr à Tubas, et ce, dans le cadre des attaques en cours de l’AP contre la résistance à Tubas et son berceau populaire (ce faisant, elles agissent de concert avec les assassinats et intrusions sionistes). Tout cela a impliqué le démantèlement à maintes reprises d’engins explosifs fabriqués par la résistance afin d’affronter les intrusions des forces d’occupation et de faire face aux multiples menaces dont fait l’objet la résistance.
Un peu plus tard, ce même mercredi 4 décembre, les forces de l’AP ont enlevé deux jeunes hommes de plus, Abdel-Salam al-Masri et Mutaib Khaled Abu Hamad, d’Aqaba, dans le district de Tubas, le même village où l’occupation sioniste avait enlevé plusieurs personnes la veille et fait sauter une voiture, provoquant ainsi la mort de deux combattants de la résistance palestinienne et blessant un troisième homme, palestinien lui aussi.
À Naplouse, les forces de l’AP ont arrêté Mohammed Jawad al-Bari dans la rue de Jérusalem durant la journée du 4 décembre. Al-Bari est un prisonnier libéré, sorti des prisons de l’occupation il y a moins d’un mois. Quelques heures plus tard, l’AP enlevait son frère, Mahmoud Jawad, en face de sa maison à Balata.
Plus tard, le même jour, à Bethléem, cette fois, les forces sécuritaires de l’AP arrêtaient Salahat Abayat au moment où il quittait la mosquée après la prière de midi. L’arrestation s’inscrivait dans la campagne d’arrestations en cours un peu partout dans les villes et villages de Palestine.
Pour les étudiants palestiniens, les prisons de l’AP sont une « porte tournante » communiquant avec l’occupation. Quand ils sont libérés par l’occupation, ils se font arrêter par l’AP, et vice versa. Au moins cinq des étudiants arrêtés la semaine dernière ont séjourné récemment dans les tristement célèbres prisons de l’Autorité palestinienne. Le mardi 3 décembre, la « sécurité » de l’AP arrêtait également l’étudiant de Birzeit Hudhayfa Ammar Abu Zneid dans sa chambrette au dortoir de l’université.
Le lendemain, les services de renseignement de l’AP à al-Khalil enlevaient l’étudiant de l’Université polytechnique Muhannad Mahmoud Amr, de Dura, après l’avoir convoqué en vue d’un interrogatoire au QG des renseignements de l’AP, à al-Khalil.
Le 3 décembre également, les services de renseignement de l’AP ont enlevé Imad Abu al-Haija, prisonnier libéré et fils du dirigeant emprisonné Jamal Abu al-Haija, lui-même frère du martyr Hamza Abu al-Haija et frère également des prisonniers Asem et Abdel-Salam Abu al-Haija.
Les forces « sécuritaires » de l’AP ont arrêté le journaliste palestinien Hammam Attili sur son lieu de travail à Attil, au nord de Tulkarem, au moment même où le régime sioniste menait une campagne d’arrestations et d’assassinats contre les journalistes palestiniens.
À peine deux semaines après sa libération de détention par l’AP à Naplouse, Rami Dweikat a été arrêté de nouveau par l’AP le 30 novembre. Il a aussitôt entamé une grève de la faim afin de réclamer sa mise en liberté.
Et il n’est question ici que des personnes arrêtées tout récemment par les « forces sécuritaires ».
Depuis le 7 octobre 2023, l’Autorité palestinienne a arrêté 1 800 Palestiniens pour des motifs « sécuritaires » – c’est-à-dire qu’elle les enferme comme prisonniers politiques sur des soupçons de résistance à l’occupation – tout en n’offrant absolument pas la moindre sécurité aux Palestiniens confrontés à la violence quotidienne des colons illégaux et de l’armée d’occupation.
En même temps qu’elles procédaient à ces arrestations le mercredi 4 décembre, les « forces sécuritaires » attaquaient en leur tirant dessus des membres de la Brigade de Tulkarem de Saraya al-Quds à Tulkarem même. Les hommes de la brigade parvenaient toutefois à s’échapper, mais ils ont pu clairement expliquer à la suite de l’incident qu’ils avaient perçu l’attaque comme une tentative d’assassinat. (Précédemment, les forces de l’AP avaient assassiné deux membres de la brigade : les martyrs Ahmed Abu al-Foul et Moatassem al-Arif.)
Bien sûr, il n’y a rien de neuf, là-dedans. L’AP a été instaurée en vue d’assurer la sécurité du colonisateur et de créer une agence locale agissant dans les intérêts de ce dernier plutôt que de protéger et libérer le peuple palestinien.
De Muhyi al-Din al Sharif à Ahmad Sa’adat et aux prisonniers actuels, les traîtres de l’Autorité palestinienne ont emprisonné de nombreux dirigeants de la résistance afin de servir l’occupation sioniste et ses soutiens impérialistes aux EU, au sein de l’UE, au Canada, etc. Libérez tous les prisonniers palestiniens des prisons sionistes, impérialistes et de celles de l’AP !
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Publié le 5 décembre 2024 sur Samidoun
Traduction : Jean-Marie Flémal, Charleroi pour la Palestine