Asa Winstanley, 10 mai 2017
En Grande-Bretagne, plus de 21.000 personnes ont déjà signé un engagement à boycotter la société, dont le siège se trouve aux États-Unis.
Kevin Courtney, secrétaire général de la National Union of Teachers (NUT – Syndicat national des enseignants), a fait savoir que « la NUT n’achètera ni n’utilisera plus les produits ou services HP par solidarité avec le peuple palestinien ».
Le syndicat a déclaré ses bureaux « zones sans HP », a ajouté Courtney, expliquant que la firme est « complice dans l’occupation illégale de la Cisjordanie ».
HP joue un rôle actif et permanent dans le soutien de l’armée israélienne. Cela comprend la fourniture de services au système d’identification biométrique utilisé aux check-points israéliens dans toute la Cisjordanie et permettant à Israël d’appliquer aux Palestiniens un système dictatorial de contrôle de leurs déplacements.
Prisons, colonies, blocus…
HP a également un contrat lui permettant de fournir des services IT aux prisons et colonies israéliennes en Cisjordanie.
Et la firme fournit également des services et des applications technologiques à l’armée israélienne, y compris sa marine de guerre, qui applique depuis dix ans un blocus sur la bande de Gaza.
L’occupation israélienne de la Cisjordanie et de la bande de Gaza est illégale, aux yeux des lois internationales, comme le sont également toutes les colonies israéliennes.
Des détails du rôle de HP dans l’occupation ont été répertoriés et vérifiés par l’association Who Profits.
Ben Jamal, directeur de la Campagne de solidarité avec la Palestine, a déclaré que l’engagement en faveur du boycott signé par des dizaines de milliers de personnes constituait un « signal d’alarme » pour HP. Il a ajouté que les conseils, firmes et associations confessionnelles allaient suivre la direction empruntée par le syndicat des enseignants.
« Irrémédiablement »
« HP devrait prendre la peine de faire attention – être complice de violations des droits de l’homme ternit irrémédiablement votre réputation », a-t-il déclaré.
Et d’expliquer que « le racisme facilité par la technologie et le fait de tirer imprudemment profit de l’oppression du peuple palestinien n’étaient pas bien perçus par les clients ».
C’est l’an dernier que HP est devenu une cible clé du mouvement BDS dirigé par les Palestiniens. Et ce, après de longues campagnes similaires et menées à bien contre Veolia et Orange, deux sociétés françaises qui avaient également cherché à tirer profit de l’occupation israélienne.
Une campagne internationale lancée contre HP fin 2016 a incité une église californienne à décider que tous les produits de la firme devaient être dédaignés.
Un premier vote de l’Église méthodiste unie proposant de désinvestir de HP avait été condamné par Hillary Clinton durant sa campagne infructueuse à la présidence des États-Unis. Clinton elle-même est méthodiste.
Plus récemment, les sénats estudiantins de deux collèges américains ont choisi de désinvestir de HP et d’autres sociétés impliquées dans l’occupation israélienne.
Publié le 10 mai 2017 sur The Electronic Intifada
Asa Winstanley est un journaliste freelance installé à Londres et qui a vécu en Palestine occupée, où il a réalisé des reportages. Son premier ouvrage : Corporate Complicity in Israel’s Occupation (La complicité des sociétés dans l’occupation israélienne) a été publié chez Pluto Press. Sa rubrique Palestine is Still the Issue (La Palestine constitue toujours la question) est publiée chaque mois. Son site Internet est le suivant : www.winstanleys.org