Les sanctions entravent l’aide et les secours en Syrie sinistrée

Mardi 7 février, le directeur du Croissant-Rouge arabe syrien, Khaled Hboubati, a demandé que les pays occidentaux, et en particulier les EU et leurs alliés, de lever leur embargo et leurs sanctions contre la Syrie de sorte que les secours et le travail humanitaire puissent se dérouler sans entrave, après que le pays a été dévasté par un énorme tremblement de terre ce lundi..

 

 

« Nous avons besoin d’équipements, d’ambulances et de véhicules de lutte contre les incendies afin de continuer de secourir les gens et de dégager les décombres et ceci requiert que soient levées dès que possible les sanctions contre la Syrie »,

a déclaré Hboubati mardi, lors d’une conférence de presse, comme le rapporte la Syrian Arab News Agency (SANA).

Un puissant tremblement de terre d’une magnitude de 7,8 a frappé la Turquie et la Syrie ce lundi. On rapporte que plus de 5 000 personnes sont mortes, jusqu’à présent (7 février au matin, NdT).

Pour la seule Syrie, le nombre de morts était déjà de 1.602 un peu plus tard dans la journée de lundi. Ces chiffres ne pourront que s’aggraver puisqu’on soupçonne que de très nombreuses personnes sont encore sous les décombres des maisons qui se sont effondrées lors du séisme et de ses répliques.

Kahramanmaraş, une ville de Turquie, est citée comme l’épicentre du tremblement et la ville toute proche de Gaziantep – dans laquelle vivent des millions de réfugiés syriens – a été, paraît-il, la plus durement touchée. Les opérations de secours et d’aide humanitaire en Turquie ont été affectées par le mauvais temps du fait que, ce lundi et ce mardi, plusieurs des zones touchées ont subi de très fortes pluies et chutes de neige.

Les provinces du nord de la Syrie, comme Idlib, Lattaquié, Hama et Alep ont elles aussi été durement touchées par le tremblement de terre. Certaines des zones affectées d’Idlib et d’Alep sont sous le contrôle des rebelles et elles sont densément peuplées de réfugiés originaires d’autres parties du pays.

Bien que plusieurs pays, dont les EU et leurs alliés, aient étendu leur soutien à la Turquie sur le plan des secours et de l’aide, ils ont refusé de faire la même chose pour la Syrie.

Le département d’État américain a fait savoir clairement, lundi, qu’il ne soutiendrait que certain travail fourni en Syrie par des ONG, mais qu’il ne traiterait en aucun cas avec le gouvernement de Bashar al-Assad.

« Ce serait tout à fait ironique – sinon contreproductif – pour nous de nous adresser à un gouvernement qui a brutalisé son peuple pendant une douzaine d’années à ce jour »,

a déclaré Ned Price, le porte-parole du département d’État, rapporte Al Jazeera.

Lundi, le gouvernement syrien a adressé un appel à l’aide à la communauté internationale. Le ministre syrien des Affaires étrangères, Faisal Mekdad, est cité dans Al-Mayadeen pour avoir dit que son gouvernement voulait

« fournir toutes les installations nécessaires aux organisations internationales pour qu’elles puissent apporter de l’aide humanitaire aux Syriens ».

 

Les sanctions entravent le secours et l’aide

Lundi, prétendant que les actuelles sanctions américaines restreignaient sévèrement l’assistance à des millions de Syriens », le Comité américano-arabe contre la discrimination (ADC) a demandé au gouvernement américain de lever ses sanctions.

Après avoir déclaré que les ONG travaillant sur le terrain accomplissaient un travail louable, il a également dit que

« le fait de lever les sanctions ouvrira les portes à l’aide additionnelle et supplémentaire censée fournir un soulagement immédiat aux personnes dans le besoin ».

Le Congrès américain a adopté la fameuse Loi César en 2020, en vertu de laquelle toute organisation ou société faisant des affaires avec le gouvernement syrien sera confrontée à des sanctions.

La loi étend sa portée aux sanctions contre la Syrie existant déjà précédemment et imposées par les EU et leurs alliés européens depuis le début de la guerre dans le pays, en 2011.

L’impact des sanctions contre les secteurs de la santé et autres secteurs sociaux de la Syrie, ainsi que contre sa relance économique générale, a été critiqué par l’ONU à diverses occasions, par le passé. L’ONU a également demandé que soient levées toutes les mesures punitives unilatérales contre la Syrie.

Pendant ce temps, des pays comme la Chine, l’Iran, la Russie, Cuba et les EAU, entre autres, ont exprimé leur désir de fournir le soutien nécessaire à la Syrie et ils lui ont déjà envoyé du matériel de secours.

Al-Mayadeen a toutefois fait savoir que la livraison d’aide internationale, ainsi que la vitesse des opérations de secours et d’aide en Syrie, continuent d’être entravées du fait que l’aéroport international de Damas n’est pas pleinement opérationnel pour l’instant.

En effet, l’aéroport a été frappé par un missile israélien le 2 janvier et les travaux de réparation ne sont pas encore terminés.

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Publié le 7 février 2023 sur People’s Dispatch
Traduction : Jean-Marie Flémal, Charleroi pour la Palestine

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Comme nous l’avons signalé dans une publication récente, des réfugiés palestiniens en Syrie ont également perdu la vie lors de cette catastrophe.

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