Norman Finkelstein et la Cour Pénale Internationale : « J’accuse »

Norman Finkelstein, le politologue américain dénonce dans un livre qu’il vient de publier (en anglais) le refus de de Fatou Bensaouda, Procureure Générale de la Cour Pénale Internationale (CPI), d’enquêter sur les crimes israéliens.

Norman Finkelstein


Norman Finkelstein accuse la procureure générale de la Cour Pénale Internationale de vouloir « blanchir Israël de ses crimes ».

Dans un chapitre de son livre intitulé « J’accuse ! », Norman Finkelstein reproche notamment à Fatou Bensouda de couvrir la responsabilité israélienne dans l’affaire du Mavi Marmara, un raid meurtrier de la marine sur une flottille humanitaire à destination de Gaza en 2010.

Finkelstein rappelle que « la procureure générale a honteusement décrété que le crime n’était pas « suffisamment massif «  pour mériter une enquête. Il ajoute « elle a pu parvenir à cette conclusion d’une part en déformant grossièrement les faits, et d’autre part en les sortant de leur contexte, à savoir le blocus israélien illégal de Gaza et la situation humanitaire catastrophique sur place ».

« Mais bien que Fatou Bensaouda ait déclaré deux fois l’affaire close, des pressions venues de l’intérieur de la CPI l’ont contrainte à revoir sa position. Car la preuve irréfutable que la justice a été pervertie se trouve inscrite dans les archives profuses de la Cour« , explique-t-il.

L’affaire du Mavi Marmara a débuté en 2013, quand les Comores (le bateau attaqué naviguait sous leur pavillon) ont demandé l’ouverture d’une enquête auprès de la CPI. Le raid israélien sur la flottille humanitaire avait fait neuf morts et trente blessés, dont l’un décédera après quatre ans de coma.

Norman Finkelstein souligne également que la Palestine a déposé deux plaintes auprès de la Cour Pénale Internationale au sujet de la colonisation de la Cisjordanie, et de l’attaque israélienne de Gaza à l’été 2014, « mais Mme Bensaouda n’a toujours pas décidé d’ouvrir l’enquête ».

« Pourtant les quinze juges de la CPI ont unanimement déclaré les colonies israéliennes illégales il y a un peu plus de dix ans, et l’ONU a fait de même plus récemment, les déclarant sans validité légale et constituant une violation flagrante du droit international. »

« Quant à l’opération « Bordure Protectrice », c’est à dire les bombardements massifs et continus de la population palestinienne en 2014, seul un procureur songeant à sa carrière avant d’analyser les faits pourrait estimer que le meurtre de 550 enfants palestiniens, et la destruction méthodique de 18.000 habitations à Gaza (pour un enfant mort et une maison détruite en Israël) constituent « une situation légalement complexe », écrit encore Finkelstein.

« La procureure générale va probablement invoquer le principe de complémentarité, en vertu duquel la CPI ne peut ouvrir un dossier que si les tribunaux nationaux n’en ont pas eux-mêmes la capacité. » (Or on connait la justice de l’occupant israélien…)

« Si Madame Fatou Bensouda est là pour rendre la justice, elle doit choisir entre ouvrir une enquête sur les accusations de crimes israéliens, soit démissionner », conclut l’auteur.

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Carlos Latuff

Publié le 30 octobre 2019 sur https://www.middleeastmonitor.com/

Traduit pas Sarah V. pour CAPJPO-EuroPalestine

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