De Charleroi à Gaza : Résistance ! Luttons contre le racisme, le colonialisme, l’enfermement et l’apartheid !
Une douzaine de membres de la Plateforme Charleroi-Palestine étaient présents ce mercredi à un rassemblement contre la création d’un nouveau centre fermé à Jumet. Comme nous le disions dans notre flyer : Pas de centre fermé à Jumet ! Enfermement, double peine, apartheid, racisme : De Belgique en Palestine, nos luttes sont liées !
Enfermement, double peine, apartheid, racisme : De Belgique en Palestine, nos luttes sont liées !
Ce 10 avril, les Carolos se réunissent pour dire « Non ! » à la création d’un centre fermé. Non aux centres fermés parce qu’ils sont des prisons pour étrangèr·es. Pour tou·tes celles et ceux qui défendent l’égalité entre humains, sans distinction de nationalité, d’origine ou autre, c’est inacceptable.
Il y a quelques années, les autorités communales de Charleroi rejetaient l’idée de l’établissement d’une telle prison sur le territoire de la ville. Aujourd’hui, le bourgmestre de Charleroi se réjouit de l’avancement du projet, en affirmant : « Quand il y a des personnes en séjour illégal sur notre territoire qui commettent des actes criminels, il faut exécuter les ordres de quitter le territoire ».
Cette rhétorique est discriminante et raciste :
-Elle induit l’idée que les centres fermés accueilleraient exclusivement des migrant·es condamné·es pour des délits ou des crimes. C’est faux, n’importe quelle personne ne disposant pas d’un titre de séjour légal peut être enfermée et expulsée – sans aucun lien avec un quelconque crime ou délit.
-Elle contribue à associer migration et criminalité, adoptant la position chère à l’extrême droite.
-Elle défend la double peine : pour un même délit ou crime, deux régimes légaux distincts sont amenés à s’appliquer – peine de prison pour les un·es, enfermement et expulsion pour les autres.
En Palestine aussi, différents régimes légaux s’appliquent aux un·es et aux autres, sur une base raciste, selon qu’on est israélien·ne ou palestinien·ne : c’est l’apartheid vécu par la population palestinienne en Cisjordanie, à Gaza ou dans les territoires de 1948. Cet apartheid est l’une des facettes de la colonisation israélienne de la Palestine :
-Différents régimes juridiques et tribunaux ;
-Restrictions d’accès à l’eau, aux infrastructures, aux transports, entrave à la liberté des circulation pour les Palestinien·nes ;
-Enfermement dans les prisons coloniales : 9100 prisonniè·res politiques actuellement détenu·es dans les prisons israéliennes, dont environ 200 enfants et adolescent·es.
-Nettoyage ethnique, comme l’illustre la campagne génocidaire en cours.
-…
Dans les deux cas, une même idéologie préside et permet ces discriminations : une gestion coloniale et raciste des populations non blanches.De Charleroi à Gaza : Résistance ! Luttons contre le racisme, le colonialisme, l’enfermement et l’apartheid !
Comme lors de chacune de nos actions, nous étions présent.e.s avec un drapeau pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah, communiste libanais impliqué dans la résistance palestinienne, détenu depuis 40 ans en France. Georges Abdallah est le plus ancien prisonnier politique en Europe : poursuivons la lutte pour sa libération !
Ce samedi 13 avril, la Plateforme Charleroi-Palestine sera présente sur la Place Verte avec une tonnelle en hommage à Walid Daqqah, pour la libération de Georges Abdallah et pour l’arrêt du génocide à Gaza.
Walid Daqqah est un révolutionnaire palestinien, écrivain renommé, détenu depuis 1986 dans les prisons sionistes et assassiné le 7 avril 2024 par l’état colonial.
Dans une déclaration diffusée le 7 avril, le FPLP a déploré la perte de l’écrivain révolutionnaire, du théoricien et de l’animateur et a écrit :
« Au moment où le Front populaire pour la libération de la Palestine dit adieu à son camarade le dirigeant, le penseur, l’écrivain, la source d’inspiration et le grand théoricien, il s’engage à être loyal envers son héritage national et intellectuel de première ligne, via lequel il a fait son objectif de la Palestine et de la cause de sa libération. Jusqu’au moment de son départ, il est resté hanté par la Palestine, la Palestine tout entière, du fleuve à la mer. Gloire au grand martyr de la Palestine et de l’humanité. »
Pour Asim Ka’abi, prisonnier libéré du FPLP, Walid était « un grand penseur, un grand homme et un grand leader ». Au moment de sa mort, « il attendait l’accord d’échange de prisonniers mais n’a pas eu de chance. Il a été martyrisé alors qu’il attendait de pouvoir embrasser sa fille Milad »
« À travers toutes les étapes de sa vie en prison, Walid n’a jamais renoncé au rôle prépondérant qu’il tenait au sein du mouvement des prisonniers (…) Il a toujours été engagé dans son rôle dans la lutte nationale en tant qu’activiste à la conscience élevée, au contraire de la poignée de dirigeants qui ont choisi de jouer le rôle de « kapo ». Walid n’a jamais arrêté sa production intellectuelle pointue, ni sa production littéraire à l’usage des adolescents ni la mise sur pied de la fraternité et de la camaraderie parmi ses compagnons prisonniers qui, tous, peuvent témoigner de son caractère. »
Rejoignez-nous avec vos drapeaux palestiniens, de 15 h à 17 h : De la Mer au Jourdain, la Palestine vaincra !