Décès du dirigeant révolutionnaire philippin et fondateur du PCP, Jose Maria « Joma » Sison

Le 16 décembre 2022, le professeur Jose Maria Sison, président fondateur du Parti communiste des Philippines, est décédé dans un hôpital d’Utrecht, aux Pays-Bas, où il vivait en exil forcé. Il avait 83 ans.

 

Jose Maria Sison (1939-2022), révolutionnaire, internationaliste, combattant pour la liberté. (Photo : Samidoun)

Jose Maria Sison (1939-2022), révolutionnaire, internationaliste, combattant pour la liberté. (Photo : Samidoun)

 

Samidoun, 17 décembre 2022

Le réseau Samidoun de solidarité avec les prisonniers palestiniens adresse ses condoléances les plus profondes à Julie De Lima, l’éternelle compagne de Sison et sa camarade d’armes, à ses enfants et à sa famille. Nous nous joignons au peuple philippin, à ses travailleurs, à ses paysans et aux millions de camarades aux Philippines et à l’extérieur, afin de déplorer la perte de Sison en tant que professeur et guide éclairant.

Jose Maria Sison fut l’initiateur et le premier président du Parti communiste des Philippines (PCP) en 1968. Sous sa présidence, le PCP allait devenir la première force révolutionnaire des Philippines en même temps qu’un bel exemple pour le mouvement révolutionnaire international. Le PCP prenait rapidement de l’expansion dès sa fondation et il instaurait la Nouvelle Armée populaire (NPA) en 1969, laquelle mène toujours, aujourd’hui, l’une des plus longues révolutions communistes armées dans le monde et ce, dans la quasi-totalité des provinces que comptent les Philippines.

Au moment de sa mort, Sison était le principal consultant politique du Front démocratique national des Philippines (NDFP), le front uni qui regroupe des dizaines d’organisations de masse révolutionnaires aux Philippines, tels les paysans, les travailleurs, les jeunes, les femmes, les peuples autochtones et les Philippins à l’étranger. Sison était également président émérite de la Ligue internationale de la lutte des peuples (ILPS), dont Samidoun s’enorgueillit d’être membre et qui unit des centaines d’organisations anti-impérialistes de tous les continents.

Sison est toujours resté engagé dans la lutte pour la libération nationale et sociale des Philippines. Il a travaillé avec passion et sans relâche pour cette lutte jusqu’à son dernier souffle et il laisse aujourd’hui un héritage de vigueur révolutionnaire bien connu de toutes les personnes qui ont lu ou entendu ses propos et son œuvre.

En tant que révolutionnaire engagé et marxiste-léniniste-maoïste, Sison a aussi été un internationaliste prolétarien de principe soutenant pleinement la lutte de libération des Philippines. Il a écrit des dizaines d’articles et de prises de position à propos de la lutte du peuple palestinien, soutenant la résistance palestinienne et réclamant la liberté de tous les prisonniers politiques.

Lors de la Journée des prisonniers palestiniens, en 2020, Sison avait enregistré un message de solidarité :

« Nous nous joignons à vous pour célébrer la Journée des prisonniers palestiniens, pour honorer ensemble tous les prisonniers politiques palestiniens et les martyrs et héros de leur altruiste et noble combat pour la libération du peuple palestinien, pour condamner les violations de leurs droits démocratiques et libertés fondamentales et pour réclamer un traitement humain pour les prisonniers politiques et leur libération d’un emprisonnement injuste.

« Le peuple philippin et ses forces révolutionnaires partagent un puissant sentiment de solidarité avec le peuple palestinien et ses forces révolutionnaire parce qu’ils mènent une lutte commune contre l’impérialisme américain et ses marionnettes réactionnaires tels le sionisme israélien et le lourd régime des compradores-propriétaires des Philippines. Nous sommes tous inspirés par les sacrifices consentis par les prisonniers politiques et par tous les martyrs et héros dans le but de faire progresser la lutte pour la libération nationale et sociale. »

Le réseau Samidoun de solidarité avec les prisonniers palestiniens et toutes ses sections dans le monde adressent un dernier salut à Ka (camarade) Joma. Nous promettons de poursuivre dans l’esprit de Ka Joma la lutte pour la libération nationale et sociale de la Palestine, des Philippines et de tous les pays qui résistent à l’exploitation et à l’oppression de l’impérialisme, du féodalisme et du capitalisme.

Sison avait une expérience directe de la lutte des prisonniers du fait que lui-même avait été arrêté par la dictature fasciste de Marcos en 1977 et emprisonné pendant près de neuf ans. Il avait été vilainement torturé et avait passé la plupart de sa peine en confinement solitaire. Racontant ses expériences de prison, Sison expliquait comment il avait été à même de survivre au cours de ces années, en pratiquant la résilience, que les prisonniers palestiniens connaissent sous le vocable de sumud :

« Quand ces tortures carrément physiques, tels les coups de poing et l’immersion dans l’eau, étaient pratiquées sur moi, j’envisageais de résister continuellement du fait que j’estimais que j’allais tout simplement devenir inconscient dès que mon corps ne supporterait plus la douleur de la torture. En permanence, je pensais que ç’aurait été une honte de céder et de trahir les autres et moi-même à cause de la torture. Je pouvais essayer – et c’est aussi ce que je fis – de tenter de flouer l’ennemi. Naturellement, j’étais toujours conscient du devoir de tenir bon pour le peuple et pour le mouvement révolutionnaire.

« Le genre de torture le plus pénible que je subis fut la torture prolongée avec, principalement, cette forme psychologique de torture alors que la torture physique incorporée n’était que secondaire. Enchaîné à un châlit et placé en confinement solitaire dans une petite cellule sans savoir quand mes conditions allaient changer représentait un stress terrible pour mon esprit. J’avais l’impression que des tonnes de plomb me tombaient sur le cerveau à chaque seconde, chaque minute, chaque heure, chaque jour et chaque semaine.

« Mais, pour garder ma santé mentale et même aiguiser mon esprit, je ripostais en composant des poèmes, en revoyant et analysant mes expériences et réflexions et en imaginant des intrigues de romans que je n’aurais eu jamais l’occasion d’écrire. J’avais la volonté de me battre parce que je combattais non seulement pour moi-même mais pour le peuple, et particulièrement pour les masses laborieuses des travailleurs et des paysans.

« Je considérais la prison et même ma petite cellule comme une arène de la lutte pour la libération nationale et la démocratie. J’estimais alors que c’était ma tâche particulière d’afficher ma résistance aux impérialistes américains et au régime fasciste de Marcos, afin de faire se dresser le peuple plus haut encore pour qu’il s’engage dans la révolution armée. »


Après avoir été libéré en prison en 1986, Sison s’embarqua dans une tournée internationale au cours de laquelle il rencontra des camarades et des révolutionnaires du monde entier. Mais, lorsqu’il visita les Pays-Bas, son passeport fut annulé par le gouvernement philippin et il devint un exilé forcé dans un pays situé à plus de 10 000 kilomètres de chez lui. Depuis lors, il a résidé aux Pays-Bas avec sa compagne Julie De Lima et d’autres révolutionnaires philippins en exil.

En 2007, sous pression des États-Unis, la police hollandaise arrêtait Sison et l’emprisonnait pendant 16 jours, lui infligeant de mauvais traitements et lui refusant ses médicaments. Il avait été placé sur la liste des terroristes des puissances impérialistes désireuses d’affaiblir le mouvement révolutionnaire des Philippines et ses combattants internationaux. La série d’accusations sans preuve étaient finalement rejetées par le tribunal, mais Sison ne fut plus jamais en mesure de voyager en dehors des Pays-Bas. Les États-Unis, au contraire de l’Union européenne, n’ont jamais radié Sison de leur liste des terroristes. De plus, le cas Sison est une autre preuve de l’utilité des « listes de terroristes » dans les tentatives de criminalisation et de répression des mouvements révolutionnaires des peuples du monde, et en particulier les Palestiniens et leur résistance.

Aux Pays-Bas, Joma menait une existence sobre dans un petit appartement ouvrier d’Utrecht, où il travaillait quotidiennement, dès l’aube et jusqu’au soir. C’était un homme humble, mais passionné qui aimait passer son temps avec des camarades, écouter leurs expériences et partager ses conseils et avis. »

Le réseau Samidoun de solidarité avec les prisonniers palestiniens se souviendra de Jose Maria Sison, Ka Joma, comme d’un camarade dirigeant qui a dédié sa vie tout entière à la lutte pour la libération nationale et sociale des Philippines et du peuple philippin. Et nous nous souviendrons toujours de son soutien indéfectible au mouvement de libération palestinien et à la lutte des prisonniers palestiniens. Mabuhay, Ka Joma !

 

Quelques citations de Jose Maria Sison sur la lutte palestinienne et arabe

« Nous nous joignons à vous pour célébrer la Journée des prisonniers palestiniens, pour honorer ensemble tous les prisonniers politiques palestiniens et les martyrs et héros de leur altruiste et noble combat pour la libération du peuple palestinien, pour condamner les violations de leurs droits démocratiques et libertés fondamentales et pour réclamer un traitement humain pour les prisonniers politiques et leur libération d’un emprisonnement injuste.

« Le peuple philippin et ses forces révolutionnaires partagent un puissant sentiment de solidarité avec le peuple palestinien et ses forces révolutionnaire parce qu’ils mènent une lutte commune contre l’impérialisme américain et ses marionnettes réactionnaires tels le sionisme israélien et le lourd régime des compradores-propriétaires des Philippines. Nous sommes tous inspirés par les sacrifices consentis par les prisonniers politiques et par tous les martyrs et héros dans le but de faire progresser la lutte pour la libération nationale et sociale. » – 2020

Jose Maria Sison pour la libération d'Ahmad Sa'adat et Georges Ibrahim Abdallah. (Photo : Samidoun)

Jose Maria Sison pour la libération d’Ahmad Sa’adat et Georges Ibrahim Abdallah. (Photo : Samidoun)

 

« Cette croisade de l’État allemand n’a rien à voir avec la lutte contre l’‘antisémitisme’. Mais elle concerne la lutte contre la libération et l’indépendance de la Palestine et le soutien à l’entité sioniste illégale qu’est ‘Israël’. Les trois principales cibles sont la campagne BDS, l’organisation Jugendwiderstand (Résistance des jeunes) et Samidoun – toutes les forces légitimes de la lutte démocratique. » – 2019

 

« Nous devons lancer et développer un mouvement en vue d’exiger que soit mis un terme aux conditions dans lesquelles Israël peut, comme bon lui semble, attaquer Gaza et massacrer le peuple palestinien. En six ans, Israël a déclenché trois massacres sans en avoir été tenu responsable par une cour pénale internationale. Il a transformé Gaza en un camp de concentration depuis 2006. Il a soumis les Palestiniens à diverses formes de châtiment collectif. Des pêcheurs se font tirer dessus et tuer s’ils franchissent la limite de 3 kilomètres imposée unilatéralement par Israël. Des fermiers sont également tués quand ils ramassent leurs récoltes au-delà d’une limite établie arbitrairement par Israël.

« Nous entendons et soutenons l’appel du peuple de Gaza aux peuples du monde afin de mettre sur pied un mouvement qui appliquera le boycott, le désinvestissement et les sanctions. De la même façon que la campagne mondiale contre le régime d’apartheid en Afrique du Sud de l’histoire récente, les peuples du monde, leurs institutions et organisations peuvent et doivent exercer des pressions sur leurs gouvernements afin de sanctionner Israël et d’appliquer un embargo total sur les armes. Israël a été à même d’occuper la Palestine, de mettre en place un régime de terreur et d’apartheid et de commettre ses atrocités meurtrières en raison du soutien des gouvernements impérialistes, particulièrement des États-Unis et de l’Union européenne. » – 2014.

 

« Les Palestiniens luttent pour la juste cause de la libération nationale. Par conséquent, ils bénéficient d’un soutien abondant des peuples du monde. »2012, déclaration de l’ILPS.

 

« C’est avec une extrême malhonnêteté et une hypocrisie digne de criminels de guerre et de méga-terroristes que les États-Unis et Israël rejettent le blâme sur la Palestine et le peuple palestinien pour les actuels crimes d’agression et d’oppression à grande échelle commis par Israël contre ces mêmes Palestiniens et pour l’imminente invasion et réoccupation par Israël de Gaza. L’appel actuel d’Israël en faveur d’une guerre totale nous rappelle à tous l’agression israélienne de naguère contre le Liban, en totale impunité et avec les encouragements et le soutien des impérialistes américains et l’accord des autres puissances impérialistes.

 

« L’ILPS se tient solidaire avec le peuple palestinien dans sa lutte pour la salut national et l’indépendance et pour la défense de tous ses droits humains et démocratiques contre les assauts des agresseurs israéliens soutenus par les États-Unis. Nous nous joignons au peuple palestinien et à l’humanité tout entière pour condamner les crimes d’agression israéliens soutenus par les États-Unis et pour exiger qu’Israël mettre un terme à son projet de guerre d’agression totale. » – 2008, déclaration de l’ILPS.

 

« En 1948, les EU ont déclenché la guerre froide afin d’endiguer et de combattre le défi du socialisme et les mouvements de libération nationale et de contrer la tendance de l’économie américaine de glisser dans une crise de surproduction. La guerre froide, en fait, fut une série de brûlantes guerres locales. Parmi celles-ci figuraient les grosses guerres d’agression en Corée et en Indochine, les guerres israéliennes, soutenues par les EU, en Palestine et les guerres antisoviétiques en Angola, en Éthiopie, au Nicaragua et en Afghanistan.

« Nous pouvons considérer comme forces de résistance d’en bas ces États non impérialistes qui se dressent pour défendre leur indépendance nationale contre l’impérialisme. En fait, les EU ont lancé leurs guerres d’agression les plus violentes contre ces États – dont l’Irak, l’ancienne Yougoslavie et l’Afghanistan, ces derniers temps. Ils ont également encouragé et soutenu les sionistes israéliens pour qu’ils occupent la Palestine et qu’ils répriment la résistance palestinienne. Par conséquent, nous assistons à la croissance constante des formes armées et autres de résistance dans les pays qui sont directement ou indirectement agressés par les EU.

« La résurgence des protestations de masse contre la guerre et contre l’impérialisme dans les pays impérialistes reflète non seulement un sens élevé de solidarité parmi les peuples de ces pays pour d’autres peuples, mais aussi le mécontentement croissant à propos de la crise du système capitaliste mondial. Les peuples sont rétifs vis-à-vis des taux élevés de chômage, de la réduction des avantages sociaux, de la détérioration des services sociaux et de la plus grande priorité accordée aux bénéfices des sociétés et aux dépenses militaires.

« Le peuple irakien pratique pour l’instant une résistance armée à base large, composée de nationalistes, de communistes, de croyants religieux et de diverses communautés ethniques contre l’occupation et les marionnettes des EU et il pose la base d’actions de protestation plus importantes aux États-Unis et dans le monde. »2003

 

« Nous concentrons avant tout notre attention sur les EU parce que c’est la puissance la plus belliqueuse et le plus gros facteur de déstabilisation dans le monde. Leur économie est centrée sur la guerre, et leur complexe militaro-industriel pousse sans arrêt le gouvernement à dépenser plus pour la production de guerre et les guerres d’agression. Ils sont déterminés, avec l’OTAN et l’État sioniste d’Israël, à affaiblir et abattre tout régime qui soutient la lutte du peuple palestinien et la cause de l’indépendance nationale des peuples arabes. » – 2015

 

« Quant à obtenir et à garder secrètement des armes pendant des décennies et à lancer des offensives de petite portée dans les conditions les plus réduites et malaisées, les organisations révolutionnaires d’Irlande et de Palestine fournissent de bons exemples de discipline consciente, de savoir-faire, de débrouillardise et de durabilité en raison du soutien de masse apporté par des communautés entières qui s’opposent à une force occupante. »2019

 

« Dix ans après le 11 septembre, les EU se trouvent embourbés dans une crise de dette historique et une dépression mondiale de longue durée. Leurs forces armées sont disséminées et coincées sur plusieurs théâtres de guerre autour du globe. Les EU gardent plus de 150 000 hommes en Afghanistan et en Irak et sont aujourd’hui engagés avec l’OTAN dans une guerre d’agression en Libye.

« Au cours des dix dernières années, des mouvements révolutionnaires armés hostiles à la guerre et à l’impérialisme sont apparus afin de résister aux guerres américaines d’agression. À de multiples reprises, le peuple américain a manifesté son opposition au recours au 11 septembre pour justifier des guerres d’agression. Il a insisté sur le retrait des troupes d’Irak et d’Afghanistan tout en protestant contre les gigantesques dépenses militaires au détriment d’une véritable reprise économique, des subsides d’État et des services sociaux.

« Les peuples de l’Irak, de l’Afghanistan, de la Libye et de la Palestine continuent d’opposer leur résistance armée à l’occupation et l’agression dirigées et sponsorisées par les États-Unis. Des mouvements révolutionnaires et progressistes en Asie, en Amérique latine et en Afrique sont aux avant-postes des luttes des peuples pour leur libération nationale et sociale. Des pays comme Cuba, la République populaire démocratique de Corée et le Venezuela affirment leur souveraineté contre les menaces d’agression des EU. Les peuples exploités et opprimés tant dans les pays impérialistes que dans les pays sous domination font progresser la lutte contre les guerres impérialistes et pour une réorientation des sources d’emplois et des ressources, pour des salaires décents et le bien-être social.

« Il est impératif que les peuples du monde mènent des combats militants et soutenus contre les guerres d’agression des EU et de l’OTAN, contre le terrorisme d’État et la contrerévolution. Ce n’est que par la lutte du peuple que le peuple peut espérer éliminer toutes formes de terrorisme et réaliser un monde nouveau et meilleur de plus grande liberté, de démocratie, de justice sociale, de développement général et de paix mondiale. » –2011

 

« De leur conquête de l’Irak, les EU ont obtenu de bien plus grandes récompenses matérielles que de l’Afghanistan. Ils se sont emparés des deuxièmes réserves pétrolières au monde et se sont arrogé plus que jamais auparavant le contrôle direct de tout l’OPEP. Le dollar américain reste sûr en tant que devise des transactions pétrolières.

« Longtemps, les EU ont nourri l’intention d’occuper l’Irak et de remodeler entièrement le Moyen-Orient sur le plan politique et économique sous leur hégémonie. Les bases militaires américaines en Irak sont désormais au cœur de la région tout entière. Aux peuples palestinien et arabes, on enjoint d’accepter la « feuille de route » américaine et d’autres diktats des États-Unis et des sionistes israéliens.

« C’est avec arrogance que les EU exigent que la Syrie et l’Iran se soumettent complètement à l’hégémonie américaine, sans quoi ils vont subir le même sort que l’Irak. Les stratèges américains calculent que, d’une façon ou d’une autre, ils ne vont pas tarder à s’assurer le plein contrôle de l’Iran et de la Syrie. Ils menacent également les oligarchies féodales de l’Arabie saoudite et des émirats de leur faire perdre leurs droits féodaux s’ils ne se plient pas davantage aux exigences économiques et militaires américaines. (…) Du fait que la guerre de libération nationale du peuple irakien s’intensifie et que les EU refusent de se retirer de l’Irak, les protestations de masse et autres formes de résistance anti-impérialiste vont surgir et atteindre un niveau inédit, plus élevé, à l’échelle mondiale. Les EU peuvent toujours faire pire, au Moyen-Orient, en étendant le champ de bataille à la Syrie et à l’Iran. Ils ont longtemps accusé ces pays d’aider l’Irak et ils exigent leur soumission aux diktats américains.

« Les EU ont l’intention de faire main basse sur l’Iran en raison de sa richesse pétrolière et aussi parce que l’Iran est déjà pris en sandwich entre les pays contrôlés par les EU que sont l’Afghanistan et l’Irak. Les EU sont également intéressés par le contrôle de la Syrie du fait que ce pays est perçu comme un obstacle pour la feuille de route prévue par les EU pour Israël et la Palestine. Il y va définitivement de l’intérêt de l’Iran et de la Syrie de soutenir le peuple irakien et d’empêcher les EU de consolider leur pouvoir en Irak.

« Ce serait une bévue colossale pour les EU d’entreprendre des actions préemptives contre l’Iran et la Syrie et d’élargir leurs champs de bataille depuis l’Irak et l’Afghanistan. La résistance populaire armée se répandrait comme une traînée de poudre dans tout le Moyen-Orient et l’Asie centrale et encouragerait la révolution armée en Asie du Sud. Quoi qu’il en soit, les EU payeront de plus en plus cher leurs débordements impérialistes. Les peuples de toutes les régions du monde voient une occasion d’asséner leurs propres coups au monstre de plus en plus vulnérable à mesure qu’il étend ses ailes. » – 2003.

 

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Publié le 17 décembre 2022 sur Samidoun
Traduction : Jean-Marie Flémal, Charleroi pour la Palestine

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