L’ULB fait expulser les occupant.e.s du bâtiment Walid Daqqah : Répression et violence au service de la complicité avec le génocide en Palestine !
Ce mardi 25 juin, à 6 h, les forces de police ont violemment expulsé les occupant.e.s du bâtiment Walid Daqqah à l’ULB, sans notification et sans ménagement. Plusieurs étudiant.e.s ont été blessé.e.s, leurs identités ont été relevées et du matériel leur appartenant a été détruit ou a disparu (téléphones, ordinateurs).
Cet événement s’inscrit dans la lignée d’une série de réactions honteuses de la part des autorités universitaires face à l’établissement de l’Université populaire de Bruxelles, le 7 mai dernier.
Ce jour-là, plusieurs dizaines de personnes, étudiant.e.s, membres du personnel, activistes, occupent le bâtiment B de l’Université libre de Bruxelles. Cette occupation fait suite à plusieurs mois de mobilisation de la part des mouvements étudiants en faveur du boycott académique par l’ULB des institutions universitaires israéliennes, institutions coloniales. Elle s’inscrit aussi dans un mouvement global d’occupations et de campements à travers les universités du monde, en soutien à la Palestine et pour la rupture des liens avec Israël.
Dès la première assemblée générale, les occupant·es décident de rebaptiser le bâtiment occupé « Walid Daqqah », en hommage au résistant palestinien décédé le 7 avril dernier dans les geôles coloniales, après 38 années de détention. Très vite, l’Université populaire Walid Daqqah s’organise.
Premièrement, en émettant des revendications claires auprès de l’ULB, revendications argumentées et documentées par des étudiant.e.s sérieux(-ses) et infatigables :
1. La rupture des liens avec les institutions universitaires israéliennes et les entreprises liées à la colonisation et l’occupation en Palestine.
2. La transparence sur les liens existants.
3. L’annulation de l’invitation d’Elie Barnavi, ex-ambassadeur d’Israël (invité par la rectrice, celui-ci bénéficiera d’une large tribune à l’ULB le 3 juin dernier, malgré les protestations argumentées de toute une partie de la communauté universitaire).
Ensuite, en créant une vraie université populaire, ouverte à toutes et tous, autour de conférences, d’une bibliothèque, d’ateliers divers… mais aussi de manifestations, dans et hors campus. Des discussions ont ainsi été organisées, parfois à distance, avec des activistes du monde entier, des étudiant·es d’autres pays. Diverses luttes ont été abordées, mettant en évidence la convergence de nos luttes et le besoin de solidarité.
Enfin, plusieurs dizaines de personnes vivent dans le bâtiment, organisant le ménage, la cuisine, la sécurité du bâtiment, et plus généralement, créant un environnement inclusif où chacun.e peut trouver sa place.
Pendant ces quelques semaines, le mouvement a systématiquement été décrédibilisé, diffamé et criminalisé, tant par les autorités universitaires (dans une série de courriers à la communauté universitaire ou certaines déclarations à la presse) que par le mouvement sioniste et l’extrême-droite.
Jamais les autorités de l’ULB ne se sont engagées dans un dialogue sérieux et respectueux avec les occupant.e.s ; au contraire, le 27 mai dernier, le Conseil académique de l’ULB prenait la décision d’appliquer un semblant de neutralité honteux, en décidant de suspendre les accords et projets de recherche impliquant des universités israéliennes… mais aussi ceux impliquant des universités palestiniennes !
Il y a quelques jours, la rectrice de l’ULB annonçait par voie de presse qu’elle exigeait la fin de l’occupation. Un mail a également été envoyé aux occupant·es, exprimant le souhait de l’ULB de voir l’occupation prendre fin. Toutefois, aucune notification officielle n’a été envoyée, aucune date butoir n’a été donnée.
Ce dimanche 23 mai, l’université populaire Walid Daqqah a organisé un grand événement, l’ Intifada festival, qui a réuni étudiant·es, activistes, familles avec enfants… autour de la Palestine : stands, chants palestiniens, démonstration de dabke, rap engagé ont ponctué une après-midi et une soirée sous le signe de la solidarité. Une immense bannière appelant à la libération de Georges Abdallah a été réalisée et affichée sur la façade du bâtiment.
Ce magnifique moment de lutte, de solidarité, de soutien à la résistance contraste avec la froide violence de ce 25 juin, d’une police masquée qui réveille les occupant·es à coups de pied dans les portes et de fenêtres cassées, avant des les pousser dans les escaliers.
Cette répression ne suffira toutefois pas à éteindre le mouvement, à l’ULB comme ailleurs. La mobilisation continue, contre la colonisation, contre l’occupation, contre la complicité de nos gouvernements et institutions.
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Une délégation de la Plateforme Charleroi-Palestine avait rencontré des étudiants de l’Université populaire le 11 juin et un beau groupe de la Plateforme était présent au Festival Intifada.
Une participante à la délégation nous a fait parvenir ce message.
Quand l’université populaire s’invite au sein de l’université institutionnelle (ULB).
Une visite et une rencontre pleines d’espoir.
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Fatigué.e.s de ne pas être entendu.e.s par le rectorat, les étudiant.e.s ont intensifié leur actions en s’inscrivant dans le mouvement mondial de protestation contre le génocide des palestinien.ne.s.
Posant un geste fort avec une ligne politique claire : le cessez-le-feu immédiat, la libération totale de la Palestine et le soutien à la résistance dans toutes ses formes, ils(-elles) ont imposé l’occupation de l’immeuble Walid Daqqa.
Dans celui-ci s’organise l’université populaire regroupant les jeunes et les moins jeunes pour obtenir, dans un premier temps, la transparence de la gestion administrative de l’ULB ( les partenariats, les accords et les différents contrats ) pour ne plus être associé.e.s avec les différent.e.s acteurs(-trices) soutenant Israël et sa politique coloniale.
S’ajoute à cela la volonté de créer des liens avec d’autres groupes militants de tous horizons pour fusionner les luttes contre le patriarcat et l’impérialisme et ainsi, avoir plus d’impact dans le rapport de force face aux Etats.
Il ne reste plus qu’à conclure avec une seule phrase :
“Ensemble luttons pour créer un monde meilleur !”