La 10ème chambre correctionnelle de Paris a condamné ce vendredi 18 mars à des peines de prison ferme, six membres de la “Ligue de Défense Juive” qui avaient sauvagement agressé à coups de barres de fer, de casques de moto et de matraques deux Français d’origine maghrébine.
Ce n’était pas gagné d’avance vu le réquisitoire du parquet, particulièrement clément envers les auteurs de cette agression sauvage commise il y a sept ans et dont les motivations racistes n’étaient pas douteuses. Mais il ne s’agissait pas de la “bonne” variété de racisme, celle qui à tous les coups (même les plus foireux) met en émoi les médias, le gouvernement et la présidence de la République française laïque et obligatoire… Deux des auteurs ont préféré se réfugier en Israël pour échapper à la sanction pénale de leurs actes.
Lors du procès qui s’était tenu le jeudi 10 mars 2016, la procureure générale avait demandé de faibles peines, assorties de sursis (total ou partiel).
Lors de l’agression, des témoins parlaient d’une vingtaine d’individus présents, mais seuls trois d’entre eux avaient assisté au procès, Jason Tibi, Rudy Lalou et Azar Cohen.
Le tribunal correctionnel a condamné Jason Tibi, considéré comme le leader du groupe, à 24 mois de prison fermes.
En ce qui concerne Azar Cohen, le seul à avoir toujours nié sa présence lors du lynchage, bien que Jason Tibi et Rudy Lalou, pendant leurs auditions aient affirmé qu’il était bien présent au moment de l’agression, il a été condamné à 9 mois de prison fermes.
Pour Rudy Lalou, qui était très vite passé aux aveux, « affirmant n’avoir donné aucun coup » et qui avait surtout collaboré activement avec les enquêteurs, en donnant le nom de ses complices, la Justice a été plus sévère qu’avec Azar Cohen: 12 mois fermes pour lui.
Yoni Sulman, celui qui s’était échappé en Israël, écope de 24 mois fermes (par défaut).
Bensimon et Schaffier, qui ne s’étaient pas présentés à l’audience, écopent tous les deux d’une peine de 9 mois fermes.
Il n’a pas été demandé de mandat de dépôt. Ils seront convoqués ultérieurement et des aménagements de peine devraient leur être proposés, comme c’est le cas pour tous les condamnés à des peines qui restent modérées.