Les avions militaires israéliens ont mené quinze raids sur les villes de Beit Lahia au nord de Gaza, de Nussirat au centre de Gaza, et de Rafah au sud de Gaza ce lundi 27 février. D’autres bombardements avaient déjà eu lieu le 7 février, toujours pendant sa tournée.
Être séparé des siens, alors que des bombes tombent, que des personnes meurent ou sont blessées, c’est une autre souffrance que connaissent les Palestiniens qui sont loin de leur pays.
Nabila, dont le village Beit Lahia a été touché à chaque fois, a malgré tout poursuivi sa longue tournée dans les villes françaises et belges, où elle a témoigné avec dignité et passion de son peuple, jour après jour.
C’est ainsi que nous l’avons aussi rencontrée à Charleroi ce vendredi 24 février, lors d’une rencontre avec des membres d’associations et des jeunes. La rencontre était organisée par la Plate-forme Charleroi-Palestine.
Nabila nous a parlé du blocus de Gaza, des guerres d’agression et de tous les problèmes qui en découlent, ainsi que du droit à la résistance de son peuple.
Elle nous parle en particulier de son village et de ses enfants, pour lesquels elle se dépense sans compter.
Quelques flashes…
Gaza, la prison
Mais pas « à ciel ouvert », le ciel est occupé aussi !
Par les ballons d’espionnage d’où l’armée israélienne envoie des SMS sur les portables des Palestiniens pendant les agressions militaires, par les drones et leur bruit insupportable, par les hélicos, les avions.
Les guerres
« Ma fille a 10 ans. Elle a connu trois guerres successives. Chaque enfant a perdu au moins un membre de sa famille. Comment les enfants vont-ils sortir de là ? »
Dans les classes, après les agressions : des places qui restent vides, des enfants qui ne sont plus là.
Elle nous communique sa crainte d’une nouvelle guerre au printemps.(*)
Beit Lahia, son village
Communauté de 4 000 habitants, dans le nord de Gaza, à proximité de la frontière israélienne.
Avec ses fraises, ses pommes, son maïs, la pêche.
Mais les terres ont été rasées par l’occupant. Avant, on sentait l’odeur des fraises, maintenant on sent le phosphore, suite aux bombardements. Et les bateaux sont souvent confisqués, les moteurs enlevés.
Les Palestiniens de son village travaillaient en Israël avant la deuxième Intifada. Depuis, les frontières sont fermées. Le chômage, la pauvreté : un autre fléau.
Les maisons, les plaines de jeux, l’infrastructure, les petites usines sont détruites, l’eau polluée.
Mais les Palestiniens ne baissent pas les bras, et certainement pas Nabila. « Nous n’avons pas le temps pour les problèmes, nous cherchons les solutions. »
Les enfants
Son objectif principal : l’éducation des enfants, pallier la déscolarisation.
Elle a fondé un centre d’éducation, fréquenté pour le moment par 70 enfants. Avec fierté, elle nous montre les photos : les enfants (filles et garçons), l’école, sa salle d’informatique, ses enseignant.e.s, sa bibliothèque. « Nos enfants ne peuvent pas voyager. Je veux ouvrir leurs yeux sur le monde avec les livres. »
Elle sollicite la solidarité pour le parrainage des enfants. « Je voudrais que ce projet continue. Je sème les graines. Mais je ne sais pas si, l’année prochaine, je serai encore là. A Gaza, on ne sait pas quand on va mourir ».
Notre respect pour toi, Nabila.
Nous ferons connaître tes projets. Plus d’informations concrètes bientôt sur ce site.