Trois Palestiniens suspendent leur grève de la faim, un prisonnier meurt en prison

Trois prisonniers palestiniens ont suspendu leur épuisante grève de la faim après être parvenus à un arrangement avec les autorités carcérales israéliennes. Dans l’intervalle, un prisonnier palestinien est décédé jeudi dernier, après avoir été détenu pendant 13 ans en Israël.   

18 novembre 2021. Camp de réfugiés de Deir al-Balah, dans le centre de la bande de Gaza : la fiancée de Sami al-Amour pleure le décès de ce dernier durant sa détention en Israël. (Photo : Ashraf Amra / APA images)

18 novembre 2021. Camp de réfugiés de Deir al-Balah, dans le centre de la bande de Gaza : la fiancée de Sami al-Amour pleure le décès de ce dernier durant sa détention en Israël. (Photo : Ashraf Amra / APA images)

Tamara Nassar, 23 novembre 2021

 Kayed Fasfous, 32 ans, père d’une petite fille, a mis un terme à sa grève de la faim ce lundi, après avoir refusé toute nourriture pendant 131 jours afin de protester contre sa détention administrative.

Israël a été d’accord de le libérer le 12 décembre.

Il se trouve actuellement en très mauvaise santé à l’hôpital Barzilai d’Ashkelon, dans le sud d’Israël.

Il a montré des signes pouvant indiquer la formation de caillots de sang, voire un décès soudain, ont déclaré les médecins, d’après le Club des prisonniers palestiniens.

Même dans ce cas, la cour suprême israélienne avait rejeté de multiples demandes de libération en sa faveur.

Fasfous provient du village de Dura, près de Hébron, dans le sud de la Cisjordanie.

Ce lundi, Ayad al-Harimi, 28 ans, a lui aussi suspendu sa grève de la faim de 62 jours après qu’Israël a accepté de le libérer en mars 2022.  Al-Harimi est détenu depuis avril. Il ne prenait plus de suppléments nutritifs depuis sa grève et sa santé se détériorait dangereusement.

Il provient de Bethléem, en Cisjordanie occupée.

Un autre prisonnier palestinien, Alaa al-Araj, a suspendu sa grève de la faim la semaine dernière, après avoir refusé de s’alimenter pendant 103 jours.

Une série d’accusations ont été établies contre lui dans un tribunal militaire et l’ordonnance d’arrestation administrative, en fonction de laquelle il était détenu sans la moindre accusation, a donc été annulée.

 

Les grèves de la faim

Deux Palestiniens refusent toujours la moindre nourriture afin de protester contre leur détention sans accusation ni procès.

Hisham Abu Hawash, 39 ans, père de cinq enfants et originaire de Dura lui aussi, refuse toute nourriture depuis près de 100 jours.

Il est actuellement détenu à la clinique de la prison de Ramle, surnommée l’« abattoir » par les prisonniers en raison de ses multiples insuffisances flagrantes en tant que site médical.

Hisham perd conscience de permanence, il éprouve des douleurs aiguës dans le corps et il souffre également de troubles de sommeil, selon l’organisation des prisonniers.

Il est détenu en Israël depuis 2020 sans accusation ni procès – suite à une ordonnance de détention administrative renouvelée à deux reprises et qui peut encore l’être indéfiniment.  

Luai al-Ashqar, 45 ans, est en grève de la faim depuis plus de 40 jours. Il est père de huit enfants et est originaire de Seida, dans le gouvernorat de Tulkarem.

Lui aussi refuse de prendre des suppléments alimentaires ou d’être examiné par un médecin. Il a perdu 27 kilos, est souvent sujet à des vertiges et sa vue se détériore, selon le club des prisonniers.

 

Mort en détention

Dans l’intervalle, un prisonnier palestinien est décédé jeudi dernier, après avoir été détenu pendant 13 ans en Israël.   

Sami Abed al-Amour est décédé à l’hôpital Soroka de Beersheva, dans le sud d’Israël.

Des organisations des droits de l’homme et des partis politiques de Palestine ont accusé Israël de négligence, suite au décès de Sami Abed al-Amour. Les autorités carcérales israéliennes ont mis 14 heures pour le transférer de la prison de Nafha, dans la région du Néguev, dans le sud d’Israël, à l’hôpital de Beersheva (distant d’environ 100 km, NdT), selon le mouvement des prisonniers palestiniens.

Ce qui a été fait à Sami Abed al-Amour

« n’est rien d’autre qu’une véritable exécution et une confirmation supplémentaire de la politique de ‘négligence médicale’ »,

a déclaré ce même jeudi le mouvement national en faveur des prisonniers.  

Israël est « entièrement responsable » de la mort de Sami Abed al-Amour, a encore fait savoir le mouvement.

Il était originaire de Deir al-Balah, dans le centre de la bande de Gaza. Il lui restait six années de détention à purger.

Il est le second Palestinien à mourir en détention en Israël cette année.

Maher Dheeb Sasa, 45 ans, était mort lui aussi en détention en Israël, le 20 janvier. Il était emprisonné depuis 2006 et il avait été rapporté qu’il souffrait de divers problèmes de santé.

Hussein Masalmeh, un autre Palestinien, est mort peu de temps après avoir été libéré des prisons israéliennes, en septembre dernier.

Il souffrait de leucémie et sa santé s’était grandement détériorée au cours de sa dernière année de détention. Les prisonniers palestiniens ont affirmé qu’Israël n’avait jamais fourni le moindre traitement approprié à Hussein Masalmeh.

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Publié le 23 novembre 2021 sur The Electronic Intifada
Traduction : Jean-Marie Flémal, Charleroi pour la Palestine

 

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