Israël refuse de libérer un détenu administratif palestinien après 71 jours de grève de la faim

Après 71 jours de grève de la faim et une grave détérioration de son état de santé, le détenu administratif palestinien Maher Akhras, 49 ans, restera derrière les barreaux après que les Services carcéraux israéliens (IPS) ont refusé de le libérer, a déclaré la Commission des prisonniers et anciens prisonniers palestiniens.

5 octobre 2020

Le prisonnier palestinien Maher Akhras, en grève de la faim (Photo : via Twitter)

Le prisonnier palestinien Maher Akhras. (Photo : via Twitter)

Le porte-parole de la commission, Hasan Abed Rabbo, a expliqué à WAFA qu’Akhras, un père de six enfants originaire de la ville de Jénine, dans le nord de la Cisjordanie, traverse actuellement une période particulièrement difficile.

Akhras a perdu 20 kilos et il présente d’autres problèmes sérieux ainsi que des moments de perte de conscience suite à ses 71 jours de jeûne dans le but de réclamer que soit mis un terme à sa détention administrative sans accusation ni procès et qu’on le libère enfin.

Abed Rabbo a déclaré que l’IPS avait refusé de libérer Akhras en dépit d’une décision de la Haute Cour israélienne, qui n’a accepté que de geler l’ordre de détention administrative contre Akhras, mais pas de l’annuler ni d’assurer la libération d’Akhras, décision qui a d’ailleurs été rejetée par le détenu.

Akhras a été arrêté à diverses reprises en raison de sa résistance à l’occupation. La première fois, c’était en 1989, puis de nouveau en 2004, puis en 2009, époque à laquelle il avait été gardé en détention administrative pendant 16 mois.

Il avait été arrêté une nouvelle fois en 2018 et emprisonné pendant 11 mois avant d’être libéré, puis arrêté encore en juillet et c’est alors qu’il a entamé sa grève de la faim de durée indéterminée afin de protester contre son incessante détention administrative

« La détention administrative est la procédure juridique de référence en Israël quand il s’agit tout simplement de réduire au silence les activistes politiques palestiniens, mais elle se caractérise toujours par une absence de preuves concrètes à présenter devant un tribunal militaire ouvert »,

a écrit le journaliste et rédacteur en chef du Palestinian Chronicle, Ramzy Baroud.

« Cela ne veut pas dire que les tribunaux militaires israéliens sont des exemples d’honnêteté et de transparence. En effet, quand il est question de Palestiniens, c’est la totalité du système judiciaire israélien, qui est faussé. Mais l’arrestation administrative constitue un tout nouveau niveau d’injustice »,

a ajouté Baroud.


Publié le 5 octobre 2020 sur The Palestine Chronicle
Traduction : Jean-Marie Flémal

Ci-dessous une vidéo présentant le livre de Ramzy Baroud sur les prisonniers palestiniens : « These chains will be broken : Palestinian Stories of Struggle and Defiance in Israeli Prisons » (Ces chaînes seront rompues : Histoires palestiniennes de lutte et de désobéissance dans les prisons israéliennes)

Trouvez ICI quelques extraits de l’avant-propos de Khalida Jarrar, dans lequel elle invite instamment les gens du monde entier à « véhiculer et communiquer » les histoires des prisonniers palestiniens de sorte qu’« un jour, les murs de chaque prison pourront s’écrouler et marquer le début de l’âge de la liberté palestinienne » :

Khalida Jarrar dans ses propres termes : L’âge de la liberté viendra

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