En 2021, les forces israéliennes ont ciblé les enfants palestiniens en toute impunité
En 2021, les forces, autorités et colons israéliens ont ciblé en toute impunité des enfants palestiniens via des attaques militaires, un recours abusif à la force, des arrestations arbitraires par l’armée, des expulsions et des démolitions de maisons, révèle toute une documentation collectée par Defense for Children International – Palestine (DCI-P).
Ramallah, 28 décembre 2021
1e partie : En mai, les forces israéliennes ont bombardé la bande de Gaza pendant 11 jours, tuant 60 enfants palestiniens
D’après la documentation réunie par DCI-P, au cours de l’offensive militaire contre la bande de Gaza – l’opération « Gardien des murailles » – les forces israéliennes ont tué 60 enfants. Durant les 11 jours de cette offensive, entre le 10 et le 21 mai, les forces israéliennes ont tué des enfants palestiniens à l’aide d’obus tirés par des chars, de balles réelles et de missiles largués par des drones armés, des avions de combat et des hélicoptères Apache de fabrication américaine.
DCI-P a déterminé qu’au cours des 11 jours d’escalade de la violence, sept enfants palestiniens avaient été tués par des roquettes non guidées lancées par des groupes armés palestiniens depuis la bande de Gaza. En tout, 67 enfants palestiniens ont donc été tués au cours de l’offensive militaire, selon les preuves collectées par DCI-P.
Au moins 685 enfants palestiniens ont été blessés lors de l’offensive militaire de mai 2021. Au plus fort des bombardements, 113 000 Palestiniens ont dû être déplacés et, en novembre, 8 250 d’entre eux l’étaient toujours, rapporte l’agence OCHA des Nations unies.
Les lois humanitaires internationales interdisent les attaques indiscriminées et disproportionnés et requièrent de toutes les parties d’un conflit armé qu’elles fassent la distinction entre les cibles militaires, les civils et les objets civils. En tant que puissance occupante dans les Territoires palestiniens occupés, dont la bande de Gaza, Israël est tenu de protéger de toute forme de violence la population civile palestinienne.
2e partie : Les forces israéliennes ont ciblé des enfants palestiniens en recourant à une violence excessive, ce qui a fait de l’année 2021 l’année la plus meurtrière pour les enfants palestiniens depuis 2014
Les forces israéliennes ont abattu et tué 17 enfants palestiniens à balles réelles, cette année, 15 en Cisjordanie et deux dans la bande de Gaza. Selon les lois internationales, la violence meurtrière intentionnelle ne se justifie que dans des circonstances où une menace directe pour la vie ou un risque de blessure est présent. Toutefois, les enquêtes effectuées et les preuves collectées par DCI-P suggèrent régulièrement que les forces israéliennes recourent à la violence meurtrière contre les enfants palestiniens dans des circonstances qui peuvent équivaloir à des exécutions extrajudiciaires ou des assassinats délibérés.
Le 17 mai 2021, Obaida Akram Abdurahman Jawabra, 17 ans, était abattu et tué à balles réelles par les forces israéliennes dans le camp de réfugiés d’Al-Arroub, situé près de la ville de Hébron, dans le sud de la Cisjordanie occupée. Obaida avait reçu une blessure par balle dans la poitrine lors d’une manifestation à l’entrée du camp, près de la Route 60, la voie principale de Cisjordanie qui relie Hébron et Jérusalem. Un soldat israélien positionné à quelque 70 mètres (230 pieds) de là avait tiré le coup mortel, ont raconté des témoins interviewés par DCI-P.
En 2018, dans le cadre des relations développées par le biais de l’aide juridique accordée par DCI-P à Obaida et à sa famille, l’adolescent avait été d’accord pour être le sujet d’un court métrage produit par DCI-P. Le film « Obaida », par Matthew Cassel, se concentrait sur l’expérience d’Obaida en tant qu’enfant palestinien arrêté à de multiples reprises par les forces israéliennes et poursuivi devant les tribunaux militaires israéliens.
Obaida avait d’abord été arrêté par les forces israéliennes au moment où il venait d’avoir 14 ans. Il avait été arrêté et emprisonné une deuxième fois par les forces israéliennes l’année d’après. Comme l’écrasante majorité des enfants palestiniens arrêtés par les forces israéliennes en Cisjordanie occupée, Obaida avait été accusé de jet de pierres.
Il devait recevoir en juin son diplôme d’un cours professionnel de cuisine, au Collège communautaire Talitha Kumi, dans la ville cisjordanienne de Beit Jala, disent des informations collectées par DCI-P.
En juin, les forces israéliennes ont abattu et tué deux jeunes Palestiniens, Ahmad Zahi Ibrahim Bani-Shamsa, 15 ans, et Mohammad Said Mohammad Hamayel, 16 ans, dans la ville de Beita, en Cisjordanie occupée, alors qu’ils manifestaient contre l’installation illégale d’un nouveau poste avancé israélien, Evyatar, sur des terres appartenant à Beita et à deux autres villages palestiniens, Qabalan et Yatma.
Les colonies d’Israël en Cisjordanie occupée, dont Jérusalem-Est, sont illégales, aux yeux des lois internationales. La politique israélienne d’implantation de ses civils dans les territoires occupés constitue une grave violation des lois humanitaires internationales et équivaut à un crime de guerre, d’après le Statut de Rome de la Cour pénale internationale.
3e partie : Les colons israéliens, enhardis par l’État, ont attaqué des enfants palestiniens et ont continué de s’emparer de terres et de biens palestiniens
L’expansion des colonies illégales d’Israël dans toute la Cisjordanie occupée a contribué à une escalade de la violence des colons israéliens contre les Palestiniens, y compris les enfants. La violence des colons israéliens contre les Palestiniens et leurs biens est très répandue et quotidienne, en Cisjordanie. Les colons israéliens infligent leur violence et endommagent et détruisent les biens palestiniens, s’emparent de terres palestiniennes et commettent d’autres délits contre les civils palestiniens vivant en Cisjordanie occupée. À la date du 20 décembre 2021, le Bureau de l’ONU pour la Coordination des affaires humanitaires avait répertorié 450 attaques de colons en 2021, une augmentation de 26 pour 100 par rapport à l’année précédente.
En 2021, DCI-P a répertorié 17 attaques de colons israéliens en Cisjordanie occupée pour la seule journée du 16 décembre. Ces attaques ont blessé 24 enfants palestiniens âgés de 2 à 17 ans. Les colons israéliens ont attaqué ces enfants en les tabassant, en leur jetant des pierres, en les aspergeant de spray au poivre, en les terrorisant dans le même temps qu’ils leur logement, et en tirant à balles réelles. Les attaques ont eu lieu à proximité directe d’un certain nombre de colonies israéliennes illégales installées en Cisjordanie occupée.
Le 14 mai, vers 14 heures, des colons israéliens de la colonie exclusivement juive de Yitzhar ont abattu et blessé deux adolescents palestiniens de 17 ans, Shadi S. and Mahmoud S. (*), au cours d’une attaque de colons dans le village d’Urif, près de Naplouse, en Cisjordanie occupée, rapportent des documents collectés par DCI-P. Des dizaines de colons israéliens de la colonie de Yitzhar, accompagnés et protégés par les forces israéliennes, ont attaqué les résidents palestiniens et leurs maisons à coups de pierres et en tirant des balles réelles.
Yitzhar est très connu comme foyer de la violence des colons israéliens contre les Palestiniens. Cette colonie illégale a été fondée en 1983 en tant qu’avant-poste militaire bien vite transformé en colonie civile. Les villages du voisinage utilisaient précédemment les terres à des fins agricoles et les villageois palestiniens sont donc fréquemment ciblés par la violence des colons de Yitzhar. La yeshiva Od Yosef Chai est installée à Yitzhar et il est bien connu qu’elle encourage ses étudiants à perpétrer des actes violents contre les Palestiniens. Anciennement, la yeshiva était située à Naplouse, jusqu’au moment où elle a dû aller s’installer à Yitzhar, en 2000, durant la Seconde Intifada.
Bien qu’ils soient des civils, les colons israéliens se font livrer des armes à feu par le gouvernement israélien et nombre d’entre eux souscrivent à des credo nationalistes qui se manifestent par une extrême violence à l’égard des Palestiniens, y compris les enfants. Les colons israéliens qui attaquent les Palestiniens sont motivés par la volonté de déposséder les Palestiniens de leur terre, affirme l’organisation israélienne de défense des droits humains, Yesh Din.
Le 17 août, près de Homesh (une colonie israélienne – aujourd’hui évacuée – installée au sud de la ville de Jénine, en Cisjordanie occupée), des colons israéliens ont enlevé et brutalisé Tareq Z., 15 ans. Les colons l’ont poursuivi et heurté avec leur voiture, l’ont lié au coffre du véhicule, l’ont pendu par les bras à un arbre et l’ont battu jusqu’à ce qu’il perde conscience, prétendent des informations recueillies par DCI-P. L’adolescent s’est réveillé à l’intérieur d’un véhicule militaire israélien et a été emmené par la suite par une ambulance palestinienne à l’hôpital gouvernemental de Jénine, où il a été soigné pour ses blessures, dont une rotule fracturée, affirme toute une documentation collectée par DCI-P.
« J’ai regardé autour de moi et j’ai vu environ 70 colons. Une fois qu’ils m’ont aperçu, l’un d’eux m’a frappé à plusieurs reprises dans le dos et dans les jambes avec une barre métallique »,
a raconté Tareq à un enquêteur de terrain de DCI-P.
« Puis un autre colon est venu vers moi et m’a aspergé de spray au poivre, alors que je criais et que j’avais mal. J’étais vraiment effrayé. »
Bien qu’ils vivent dans le même territoire, les Palestiniens de Cisjordanie occupée sont soumis à la loi martiale israélienne, alors que les colons israéliens qui vivent illégalement dans des communautés permanentes, réservées exclusivement aux juifs et construites sur des terres palestiniennes, sont soumis au système juridique civil d’Israël. Depuis que les forces israéliennes occupent la Cisjordanie, c’est-à-dire depuis 1967, les autorités israéliennes ont établi plus de 200 colonies exclusivement juives qui accueillent environ 700 000 citoyens israéliens, selon The Times of Israel.
L’impunité est généralisée pour les colons israéliens qui s’en prennent à des Palestiniens. Selon l’organisation israélienne de défense des droits humains, Yesh Din, 91 pour 100 des enquêtes sur les crimes idéologiques contre les Palestiniens sont clôturées sans aboutir à une condamnation.
Les autorités israéliennes négligent invariablement d’enquêter sur les plaintes déposées contre les colons. Selon Yesh Din, de 2005 à 2019, quelque 82 pour 100 des dossiers d’enquête concernant des crimes idéologiques à l’encontre de Palestiniens ont été classés en raison de la mauvaise volonté de la police.
4e partie : Malgré la pandémie de COVID-19, les autorités israéliennes ont emprisonné des enfants palestiniens en rétention administrative, sans la moindre accusation
La pandémie de COVID-19 n’a pas empêché les forces israéliennes de continuer d’arrêter, d’interroger, de poursuivre et d’emprisonner des enfants palestiniens. DCI-P estime qu’une moyenne de 160 enfants palestiniens étaient détenus en rétention chaque mois par l’armée israélienne. Des données plus précises ne sont pas disponibles parce que le Service carcéral israélien (IPS) a cessé de publier le dénombrement mensuel de ses détenus.
Les autorités israéliennes ont détenu au moins six enfants palestiniens en rétention administrative, ce qui constitue une forme d’emprisonnement sans accusation ni procès régulièrement utilisée par les autorités israéliennes pour arrêter des Palestiniens, enfants y compris. Les enfants palestiniens détenus sous rétention administrative ne sont pas confrontés à des accusations et leur détention s’appuie sur des preuves secrètes qui ne sont révélées ni à l’enfant ni à leur avocat, ce qui les empêche de préparer une contestation juridique de la détention et de sa base supposée.
Deux des six enfants palestiniens détenus en rétention administrative en 2021 ont été relâchés à la date du 16 décembre, alors que les quatre continuent d’être emprisonnés.
Un enfant palestinien détenu en rétention administrative, Amal Nakhleh, 17 ans, souffre de myasthénie grave, une maladie auto-immune chronique et rare, neuromusculaire, qui provoque une faiblesse des muscles, y compris les muscles utilisés pour respirer et avaler. Son traitement requiert des soins médicaux permanents et il doit prendre des médicaments très régulièrement et sans interruption. Les autorités israéliennes détiennent Amal en rétention administrative depuis le 21 janvier 2021.
Les commandants militaires régionaux délivrent des ordonnances d’arrestation administrative. Les juges des tribunaux militaires, qui sont des officiers en service actif ou des officiers de réserve de l’armée israélienne, ont l’autorité d’approuver les ordonnances d’arrestation administrative pouvant durer jusque six mois. Il n’y a pas de limite au nombre de fois qu’il est possible de renouveler une ordonnance de détention administrative. Par conséquent, des enfants emprisonnés en rétention administrative sont confrontés à l’incertitude supplémentaire d’un emprisonnement indéfini, outre les combats ordinaires auxquels sont confrontés les prisonniers mineurs d’âge.
Entre 2012 et 2014, les autorités israéliennes ont brièvement suspendu la pratique de l’emprisonnement d’enfants palestiniens en fonction d’ordonnance d’arrestation administrative. Toutefois, depuis octobre 2015, DCI-P a répertorié un total de 41 enfants palestiniens emprisonnés par les autorités israéliennes dans le sillage d’ordonnances de détention administrative, une pratique qui équivaut à la rétention arbitraire, aux yeux des lois internationales.
Le 16 avril, la représentante des États-Unis, Betty McCollum (démocrate-Minnesota), introduisait le projet de loi H.R. (Chambre des Représentants) 2590 qui cherche à promouvoir la justice, l’égalité et les droits humains pour les enfants palestiniens et leurs familles en interdisant aux autorités israéliennes d’utiliser les fonds des contribuables américains pour commettre des violations des droits humains en Cisjordanie occupée. À la date du 16 décembre, le projet de loi H.R. 2590 avait 31 co-sponsors.
La Loi de défense des droits humains des enfants palestiniens et de leurs familles vivant sous occupation militaire, ou H.R. 2590, stipule que nul argent américain versé au gouvernement israélien ne peut être utilisé pour soutenir la rétention militaire ou les mauvais traitements à l’encontre des enfants palestiniens ; la saisie, l’appropriation ou la destruction de biens palestiniens et le transfert forcé de civils en Cisjordanie occupée ; ou pour faciliter la continuation de l’annexion unilatérale de terres palestiniennes par le gouvernement israélien en violation des lois humanitaires internationales.
Le projet de loi établit une certification annuelle et des obligations de rapport au secrétaire d’État afin de prouver que nul argent américain n’a été utilisé par le gouvernement américain pour soutenir les activités prohibées reprises dans la législation. Le projet de loi McCollum requiert également un contrôle des rapports détaillant les violations des droits humains par le gouvernement israélien à l’encontre des Palestiniens.
La législation demande également de la part du Government Accountability Office (GAO – Bureau de la responsabilité gouvernementale), une agence de la section législative du gouvernement qui fournit des audits, des évaluations et des services d’enquête aux représentants, qu’il soumette un rapport au Congrès détaillant les dépenses d’Israël pour ses achats à l’étranger.
Le 20 novembre, Journée mondiale des enfants, DCI-P a organisé la première d’un nouveau documentaire qui montre les expériences de trois enfants palestiniens arrêtés par l’armée israélienne. Plus de 300 personnes du monde entier ont assisté à la première virtuelle du documentaire.
Israël a l’honneur douteux d’être le seul pays au monde qui poursuit systématiquement, chaque année, entre 500 et 700 enfants dans ses tribunaux militaires, sans leur accorder le moindre droit (à tout le moins fondamental) à un procès équitable.
5e partie : Les autorités israéliennes ont activé leur campagne de délégitimation contre la société civile en criminalisant et déclarant hors la loi six organisations de tout premier plan
2021 a été témoin d’une nette escalade dans la campagne des autorités israéliennes en vue de délégitimer la société civile palestinienne ; cette campagne a culminé par la désignation de DCI-P et de cinq autres organisations palestiniennes de la société civile comme « organisations terroristes », le 22 octobre 2021.
Le 29 juillet 2021, vers 5 h 15 du matin, les forces israéliennes de la police paramilitaire des frontières ont effectué un raid au quartier général de DCI-P situé à Al-Bireh, dans le quartier de Sateh Marhaba, juste au sud de Ramallah. Plus d’une douzaine de soldats israéliens ont forcé la porte principale fermée du bureau et ont confisqué six ordinateurs à clavier, deux portables, des disques durs et des dossiers clients relatifs à des enfants palestiniens emprisonnés et représentés dans les tribunaux militaires israéliens par des avocats de DCI-P. Aucun document n’a été laissé dans le bureau pour donner la moindre indication sur la raison du raid et les policiers n’ont laissé derrière eux aucun reçu concernant tout le matériel saisi.
https://twitter.com/DCIPalestine/status/1420663222764462080?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E1420663222764462080%7Ctwgr%5E%7Ctwcon%5Es1_&ref_url=https%3A%2F%2Fwww.dci-palestine.org%2Fyear_in_review_2021
Des prises de vue de la vidéo-surveillance à l’intérieur du bureau de DCI-P montre l’entrée dans les locaux des forces israéliennes, à 5 h 15 du matin. Les soldats israéliens se sont déplacés dans les locaux pour rassembler des ordinateurs, des portables et des dossiers, puis, à 5 h 27, ont coupé l’alimentation des caméras de télévision en circuit fermé.
Le 22 octobre 2021, le ministre israélien de la Défense, Benny Gantz, annonçait que six organisations de la société civile palestinienne, dont DCI-P, avaient été désignées comme « organisations terroristes », en vertu d’une loi israélienne de 2016. Une ordonnance militaire suivait le 7 novembre, décrétant effectivement comme hors-la-loi ces organisations dans les Territoires palestiniens occupés. L’ordonnance militaire criminalise effectivement les activités de ces organisations et autorise les autorités israéliennes à fermer leurs bureaux, saisir leurs avoirs et arrêter et emprisonner les membres de leur personnel.
« Plutôt que d’exiger que les forces israéliennes mettent un terme à leurs graves violations des lois internationales ou que les autorités israéliennes réclament des comptes aux coupables, ces forces nationalistes conservatrices en pleine montée en Israël, y compris les ministères et institutions du gouvernement, cherchent à réduire au silence et à éliminer le travail de DCI-P autour des droits humains, un travail qui dénonce les très fréquentes violations des droits de l’homme inhérentes à l’occupation militaire des Palestiniens par Israël »,
a déclaré Khaled Quzmar, directeur général de DCI-P dans une déclaration qui a suivi la fameuse désignation.
« Nous rejetons la récente désignation par le gouvernement israélien du DCI-P comme ‘organisation terroriste’, puisqu’il s’agit d’une autre action injuste des autorités israéliennes en vue de criminaliser et d’éliminer nos droits humains légaux et notre travail de protection des enfants. »
Les hauts responsables des gouvernements et des Nations unies, dont les experts en droits humains, ont condamné la désignation et ont demandé aux autorités israéliennes d’annuler la désignation immédiatement et de mettre un terme à leurs efforts en vue de criminaliser le travail autour des droits humains. De nombreuses déclarations de solidarité ont été prononcées par des syndicats, des universitaires, des comités éditoriaux, des organisations en faveur des droits humains ou du développement, des célébrités et des artistes, et des personnes à titre individuel.
Le 28 octobre, la représentante des États-Unis, Betty McCollum (démocrate-Minnesota) et neuf autres membres du Congrès ont introduit une résolution à la Chambre des Représentants condamnant la désignation du gouvernement israélien. À la date du 14 décembre, la résolution avait 11 co-sponsors.
Les organisations israéliennes, palestiniennes et internationales de défense des droits de l’homme ou humanitaires sont confrontés à un environnement opératoire de plus en plus difficile et à un espace civique en rétrécissement permanent tant en Israël qu’en Cisjordanie occupée, y compris Jérusalem-Est et la bande de Gaza. Des tentatives récentes en vue de délégitimer les organisations humanitaires et des droits de l’homme opérant dans les Territoires palestiniens occupés en particulier n’ont cessé de se multiplier, ces dernières années, impactant négativement la capacité de ces organisations à fournir de l’aide et à plaider au nom des droits humains palestiniens.
Des tentatives de délégitimation et de désinformation ont progressé grâce à un réseau d’organisations de la société civile nationaliste montante d’Israël et d’organisations associées d’ailleurs, avec le soutien du ministère israélien des Affaires étrangères. Ces efforts revêtent la forme de campagnes de diffamation ciblées et organisées s’appuyant sur toute une série d’allégations concernant la violation de la législation antiterroriste et les lois internationales. Dans la plupart des cas, sinon tous, ces allégations sont erronées et non représentatives et elles déforment complètement les éléments factuels ou juridiques critiques.
DCI-P demande que la communauté internationale recoure à tous les moyens disponibles pour réclamer des comptes aux autorités israéliennes à propos de leurs attaques ciblées et de leur répression à l’encontre les organisations de la société civile palestinienne et pour mettre un terme à la complicité internationale avec le régime d’apartheid d’Israël et le soutien à ce même régime.
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Publié le 28 décembre 2021 sur DCI-Palestine
Traduction : Jean-Marie Flémal, Charleroi pour la Palestine