En grève de la faim depuis 161 jours, la vie du prisonnier palestinien Khalil Awawdeh est en danger
Le prisonnier palestinien Khalil Awawdeh, en grève de la faim depuis 161 jours, est dans un état de santé extrêmement grave à la clinique de la prison de Ramle.
L’occupation israélienne a tenté à plusieurs reprises de se soustraire à ses engagements envers la résistance, tels que promis par les médiateurs égyptiens, de libérer Awawdeh dans un hôpital et de libérer Bassam al-Saadi. Il n’a reçu aucune visite de sa famille ou du Comité international de la Croix-Rouge, et les visites de sa famille continuent de lui être refusées, comme l’a confirmé Muhjat al-Quds, alors même que sa situation devient de plus en plus critique.
Ce mercredi, lors d’une audience consacrée à l’appel de sa détention administrative (son emprisonnement sans charge ni procès), Awawdeh est apparu sur l’écran vidéo du tribunal pendant 3 minutes, pesant 35 kilos. Il a perdu connaissance pendant l’audience et le flux vidéo a été coupé.
L’occupation israélienne a tenté de cacher la situation d’Awawdeh à sa famille et au public palestinien, arabe et international, en ne présentant ni photos ni vidéos de sa libération et en empêchant son transfert vers un hôpital civil ou même sans suspendre sa détention administrative.
L’audience a été soudainement déplacée à aujourd’hui, mercredi 10 août, alors qu’elle avait été initialement prévue pour jeudi. L’audience a ensuite été poursuivie jusqu’à demain pour de nouvelles délibérations, alors même que l’état de santé d’Awawdeh continue de se détériorer.
Originaire d’Idna près d’al-Khalil, il est en grève de la faim pour mettre fin à sa détention sans inculpation ni procès dans le cadre de la « détention administrative » israélienne. Il est marié et père de quatre filles. Il a brièvement interrompu sa grève au 111e jour, lorsqu’on lui a annoncé qu’un accord avait été conclu pour assurer sa libération. Mais au lieu de le libérer, les forces d’occupation ont prolongé sa détention, et il a repris sa grève de la faim. Tout au long de la grève, il a été complètement privé de visites familiales et régulièrement privé de visites juridiques. Il est transféré à plusieurs reprises entre la célèbre clinique de la prison de Ramleh et les hôpitaux civils israéliens. Cette situation catastrophique explique pourquoi sa libération est devenue une revendication centrale de la résistance palestinienne.
Khalil Awawdeh a mis son corps et sa vie en jeu pour sa liberté et pour résister à la politique de détention administrative. Actuellement, environ 650 Palestiniens sont emprisonnés sans inculpation ni procès en vertu de ces ordonnances renouvelables indéfiniment, sur un total d’environ 4 650 prisonniers politiques palestiniens. Le mouvement des prisonniers palestiniens a identifié la fin de la détention administrative comme un objectif principal pour la libération de tous les prisonniers palestiniens. Une bataille est actuellement en cours dans la prison d’Ofer pour contester la détention administrative, y compris l’ordonnance contre le leader et journaliste palestinien Nidal Abu Aker.
Comme Samidoun l’a noté lors de l’annonce du cessez-le-feu,
« le régime d’occupation israélien et l’État égyptien – qui est complice du blocus de Gaza depuis plus de 15 ans et normalise avec l’occupant – ne sont pas dignes de confiance, et toute notre vigilance doit se poursuivre pour assurer la libération d’Awawdeh et d’al-Saadi, les réalisations de la résistance palestinienne acquises grâce à une lutte désintéressée et à de profonds sacrifices. »
Le réseau de solidarité avec les prisonniers palestiniens Samidoun, dont est membre le Collectif Palestine Vaincra (*), demande instamment à tous de s’organiser, de s’exprimer, de protester et d’exiger la libération immédiate de Khalil Awawdeh, Bassam al-Saadi et de tous les prisonniers palestiniens dans les prisons d’occupation israéliennes. Alors que vous organisez des manifestations et des actions contre les massacres israéliens à Gaza et l’assassinat de résistants à Naplouse, veuillez porter l’appel à la libération immédiate de Khalil Awawdeh et de ses compagnons palestiniens emprisonnés.
Khalil Awawdeh affronte les forces d’occupation sionistes avec son corps et met sa vie en jeu. Nous appelons instamment à ce que des mesures soient prises pour libérer Awawdeh et tous les prisonniers palestiniens qui luttent pour la liberté, pour eux-mêmes et pour la Palestine et son peuple, de la mer au Jourdain.
Une note sur les dates de grève de Khalil Awawdeh : Certains sites de médias rapportent qu’il s’agit du 161ème jour de grève de Khalil Awawdeh alors que d’autres le rapportent comme le 151ème jour. En disant 161 jours, nous suivons l’exemple de la famille et des proches d’Awawdeh, qui ne reconnaissent pas et ne peuvent pas confirmer l’interruption de sa grève de la faim lorsqu’on lui a annoncé qu’un accord avait été trouvé pour sa libération le 21 juin. Ces deux dates sont valables et soulignent l’importance de réclamer sa libération. Notamment, sa famille n’a jamais confirmé la suspension ou la fin de sa grève de la faim à ce moment-là. Au contraire, sa détention administrative a été prolongée et il a officiellement signalé la reprise de sa grève à son avocat le 2 juillet.
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Publié le 10 août sur Samidoun
Traduction : Collectif Palestine Vaincra
(*) Ainsi que la Plate-forme Charleroi-Palestine (ndlr)