Um Nasser Abu Hmeid : « Je veux voir mon fils une dernière fois avant sa mort. »
Samedi, à Ramallah, des centaines de Palestiniens ont manifesté pour réclamer la libération d’un prisonnier palestinien atteint d’un cancer, Nasser Abu Hmeid, actuellement détenu dans une prison israélienne.
Qassam Muaddi (*), 11 septembre 202
Nasser Abu Hmeid croupit dans une prison israélienne depuis 20 ans. La semaine dernière, le Club des Prisonniers palestiniens annonçait que son existence était en danger, d’après des rapports médicaux israéliens.
Abu Hameid, originaire du camp de réfugiés d’Al-Amaari, à Ramallah, est en prison depuis 2002, où il purge une sentence à perpétuité pour des actes militants commis au cours de la Seconde Intifada. Sa santé a commencé à se détériorer en août 2018 et, plus tard, on lui a diagnostiqué un cancer.Après avoir subi une opération chirurgicale en vue d’éloigner une tumeur, Abu Hmeid a été renvoyé en prison en attendant d’y guérir complètement, expliquent sa famille et les organisations pour les droits humains. Plus tard, les autorités israéliennes ont admis qu’il avait besoin d’un traitement chimique, qu’il a d’ailleurs commencé à recevoir.
Quatre des frères d’Abu Hmeid purgent eux aussi de lourdes peines dans des prisons israéliennes. Un autre frère a été tué en 1994 par les forces israéliennes après une longue traque de ses activités militantes. Les forces israéliennes ont fait sauter la maison familiale à cinq reprises.
Lors des protestations, auxquelles assistait la mère d’Abu Hmeid, les Palestiniens brandissaient ses photos et scandaient des slogans réclamant sa libération ainsi que celle de tous les Palestiniens prisonniers.
« Je veux que mon fils me revienne, pour l’étreindre au moins une fois avant sa mort », a déclaré la mère d’Abu Hmeid à la presse, lors de la manif de protestation.
"Medical reports indicate that the heath condition of cancer-stricken and critically-ill #Palestinian poisoner, #NasserAbuHmeid, has reached a very critical stage and he is on the verge of death."#FreeThemAll pic.twitter.com/otkVB2ZYEq
— Mohammad Sabaaneh (@Sabaaneh) September 9, 2022
« Je lance un appel à toutes les factions et à tous les partis, ainsi qu’aux institutions internationales et aux organisations des droits humains et au gouvernement palestinien, afin qu’ils agissent pour faire libérer mon fils avant qu’il meure »,
a-t-elle insisté.
« Sont-ils en train d’attendre qu’il meure pour venir plus tard et me servir leurs condoléances ? Je n’en veux pas. Je veux que mon fils revienne »,
s’est-elle exclamée.
Palestinians organize a sit-in in Nablus in support of Palestinian prisoner Nasser Abu Hmeid, a patient of cancer who's battling death in Israeli jails.
Credit: WAFA News Agency pic.twitter.com/tfocleaiIJ
— WAFA News Agency – English (@WAFANewsEnglish) September 11, 2022
En novembre 2019, Sami Abu Dyak, un Palestinien de 37 ans, mourait dans une prison israélienne après s’est battu des années durant contre un cancer des intestins. Dans son dernier message, Abu Dyak demandait qu’on le laisse mourir chez lui, auprès de sa mère. Des organisations de défense des droits humains ont monté une campagne exigeant sa libération pour raisons humanitaires, mais les autorités israéliennes ont refusé.
En novembre 2020, Kamal Abu War est lui aussi décédé dans une prison israélienne après un long combat contre un cancer de la gorge. Des demandes avaient été introduites en vue de sa libération aussi, mais avaient également été ignorées.
Selon les organisations de défense des droits humains, les prisonniers palestiniens des prisons israéliennes souffrent de maladies chroniques, dont 22 du cancer ou de maladies relatives à une tumeur.
Les autorités israéliennes ont été accusées de négligence médicale envers les prisonniers palestiniens malades. Parmi ces négligences, le report de certains traitements ou encore l’usage intensif d’antidouleurs.
Lors des protestations, un groupe de participants s’est mis à scander des slogans réclamant la libération des Palestiniens détenus par l’Autorité palestinienne. Le groupe, composé en majorité de membres des familles des détenus, a accusé l’AP de les avoir arrêtés pour des raisons politiques.
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(*) Journaliste palestinien installé à Ramallah, en Cisjordanie.
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Source : The New Arab
Traduction : Jean-Marie Flémal, Charleroi pour la Palestine