« Les Héros » (3) : Au-delà des murs de Gilboa

Le troisième épisode de la série documentaire « Les Héros », en exclusivité sur Al Mayadeen, révèle comment les Héros ont creusé le tunnel et les luttes auxquelles ils ont été confrontés tout au long de cette période jusqu’à leur libération de la prison de Gilboa.

Al-Mayadeen, 2 octobre 2022.

Au cours du troisième épisode des Héros, Al Mayadeen parle de la façon dont le tunnel de Gilboa a été creusé, de l’idée à la planche à dessin en passant par l’exécution, jusqu’à la lumière du soleil qui a brillé sur les six héros dès qu’ils ont embrassé la liberté hors des murs affreux de la prison de Gilboa de l’occupation israélienne.

« Libérez-vous de la prison, oncle Mahmoud… si j’étais à ta place, je me libérerais. »

C’est ce qu’Asinat Al-Aridah a dit à son oncle, l’architecte de l’opération Tunnel de la Liberté, qui a toujours eu à l’esprit l’idée de la libération.

Avec les mots d’Asinat, le troisième épisode de la série Les Héros d’Al Mayadeen commence, où l’histoire de Mahmoud Al-Aridah et de ses cinq camarades de libération, à partir de la conception de l’idée dans l’esprit d’Al-Aridah, jusqu’à la libération des chaînes de l’occupation israélienne.

Les héros ont donné à la porte du tunnel le nom du martyr palestinien Kamal Abu Waer, le combattant de la liberté décédé d’un cancer en 2020. Abu Waer faisait partie des combattants palestiniens de la liberté qui ont résisté à l’occupation israélienne pendant l’Intifada d’Al-Aqsa en 2003. Il a été condamné à six peines d’emprisonnement à perpétuité et à 50 ans de prison.

Abu Waer était un codétenu des Héros jusqu’à ce qu’il tombe malade. Il a attrapé la COVID-19 en 2019 avant qu’on diagnostique un cancer de la gorge et qu’il soit transféré d’une prison à l’autre jusqu’à ce qu’il meure en 2020 à cause de la négligence médicale de l’occupation israélienne.

Les Héros ont donné au groupe de détenus qui ont creusé le tunnel le nom du martyr Mohammad Al-Ashqar, qui est tombé en martyr dans la prison d’Al-Naqab le 22 octobre 2007, après qu’un groupe opérationnel spécial israélien a fait une descente dans la prison et a tiré sur les prisonniers avec – entre autres – des balles caoutchouc-acier. Le raid a fait 250 blessés, dont 9 dans un état critique, dont Al-Ashqar.

Un projet aussi vieux que Gilboa

Le projet d’évasion existe depuis qu’existe la prison de Gilboa, où l’idée a commencé à germer dans l’esprit de Mahmoud Al-Aridah dès 2003. Il était à la prison de Shata à l’époque, et c’est à ce moment-là qu’il a commencé à faire des recherches. Il interrogeait les anciens détenus de Gilboa sur la prison; sa configuration et la forme des cellules et des toilettes, et c’est à ce moment-là qu’il a trouvé le point faible de la prison : le sol des toilettes est en acier et peut être enlevé, ce qui permet de creuser un tunnel.

Après avoir étudié la prison sur la base des témoignages d’anciens prisonniers, Al-Aridah a commencé à soumettre des demandes de transfert à Gilboa jusqu’à ce que sa demande se réalise en 2005. Il est allé dans les toilettes, a trouvé ce qu’il voulait et a proposé l’idée à plusieurs prisonniers. Cependant, sa proposition a été rejetée car les autres détenus ont jugé qu’elle était impossible à réaliser.

L’opération a été suspendue et Al-Aridah a été renvoyé à Shata en 2007, où il est resté plusieurs années. Il a été placé à l’isolement en 2011 et 2014, mais pendant son incarcération, il a trouvé dans la section 7 de la prison une configuration similaire à celle de Gilboa. Il a d’abord proposé son idée à certains prisonniers, pour être surpris plus tard de découvrir qu’ils avaient accepté de s’évader des murs de la prison. Cependant, ce projet n’a jamais vu le jour.

Plus tard, Al-Aridah a de nouveau proposé son plan et des prisonniers ont travaillé sur des tunnels pendant 16 mois. Ils en ont creusé plusieurs, mais certains d’entre eux se sont retrouvés dans les égouts, et à la fin des travaux, le tunnel a été découvert ; Al-Aridah a été renvoyé à l’isolement, pour se retrouver à nouveau à Gilboa en 2017. Il a élaboré un autre projet avec seulement deux prisonniers. Il a préparé tous les outils dont il avait besoin pour se libérer, ne travaillant que quelques heures, un seul jour par semaine.

Des murs renforcés à la surveillance, en passant par la technologie haut de gamme, la recherche et l’inspection quotidiennes, les fouilles surprises et le fait d’être sous les yeux des gardiens jour et nuit font penser aux prisonniers qu’il est impossible de s’échapper, a déclaré Al-Aridah.

Grèves et défaillances

Deux problèmes sont survenus au cours de la dernière étape du plan : un manquement important et un événement qui n’avait pas été pris en considération, une grève de la faim de masse. Le manquement a eu lieu lorsque les prisonniers avec lesquels Al-Aridah était d’accord n’ont pas pris l’affaire au sérieux et que l’un d’eux a fait une blague sur le projet à un fonctionnaire, ce qui a obligé Al-Aridah à reporter ses plans.

Une autre tentative a eu lieu en 2018, mais elle a également été reportée en raison de certains événements à Gilboa.

Le 14 décembre 2020, à la suite d’une inspection, Al-Aridah a été transféré de la cellule 14, où il avait décidé de creuser le tunnel. Quatre mois avant le plan, Al-Aridah l’a proposé au prisonnier Yaqoub Qadri sans savoir où se trouverait le point de départ. Il l’a également dit à Ayham Kamamji, et pour justifier son travail dans la cellule, Al-Aridah disait aux détenus qu’il travaillait sur un endroit pour cacher des téléphones portables.

Pourquoi l’opération Tunnel de la Liberté a été un succès

Le prisonnier Mahmoud Al-Aridah a parlé à Al Mayadeen de l’une des principales raisons pour lesquelles l’opération Tunnel de la Liberté a été un succès : s’être entouré d’un groupe d’hommes qu’il avait instruits lors de son séjour à Gilboa en 2015 et qui ont gardé le secret.

Il a choisi les membres de l’équipe avec beaucoup de soin. Il a rencontré Munadel Nafi’at en 2014, Mahmoud Chreim en 2017, Qusai Merhi lors de son arrestation, Ali Abu Baker a été son compagnon de cellule pendant des mois avant l’exécution, et Mohammad Abu Bakr grâce à Nafi’at et Ali Abu Bakr. Pendant ce temps, il a eu plusieurs rencontres avec Yaqoub Qadri, Ayham Kamamji, Mohammad Al-Aridah et Iyad Jaradat.

Le prisonnier libéré Kifah Al-Aridah a déclaré :

« L’opération a été exécutée et elle a été faite dans le plus grand secret dans la section et la prison elle-même. Au début, une seule personne a supervisé toute l’opération, Mahmoud Al-Aridah, pendant un certain temps, et je crois que c’est l’une des raisons du succès de l’opération. »

L’expérience de Mahmoud et son expérience antérieure lui ont donné les compétences requises pour travailler l’acier, le béton armé et les conditions difficiles, et ont mené au succès. Il y avait des calculs très précis, surtout en ce qui concerne le tracé du tunnel, car une fois sous terre, il est difficile de savoir dans quelle direction on creuse. Ils avaient un équipement très limité en raison du fait d’être en prison, et de n’avoir rien qui permette d’indiquer où l’on se dirige, mais l’expérience de Mahmoud Al-Aridah lui a permis de savoir quelle direction prendre exactement.

Al-Aridah n’avait pas le plan de la prison ; toutes les informations qu’il avait étaient tirées du tunnel qu’il avait creusé à Shata en 2012 et 2014. Sa section à Shata avait la même disposition que sa section à Gilboa, même dans la façon dont elle a été construite.

Les cellules sont construites de manière à ce qu’un mètre carré soit déterré et que quatre piliers soient placés avec 3,5 mètres entre les piliers, avec 80 cm dédiés aux tuyaux d’évacuation, ce qui fait un long chemin sous les toilettes du début de la section jusqu’à sa fin.

Le plan était terminé dans l’esprit d’Al-Aridah et de l’équipe, et après avoir pu traverser le béton armé, creuser la terre était beaucoup plus facile.

« L’odeur de terre qui remplissait la pièce était l’une des plus belles odeurs »,

a déclaré Mahmoud.

Difficultés qui ont accompagné le processus

Nombreuses furent les difficultés rencontrées par les Héros avant de pouvoir enfin ouvrir la porte du tunnel, notamment avec la plaque d’acier qui couvrait toute la pièce. Mahmoud a demandé à Nafi’at de la couper et à Merhi et Chreim de la soulever, ce qui fut très difficile, il a fallu deux jours pour la traverser.

Ils croyaient que s’ils tenaient la plaque debout, ils auraient une meilleure chance d’en couper des parties, mais cela ne faisait que rendre les choses plus difficiles. Ils ont commencé à manquer de temps, alors que les forces d’occupation étaient sur le point de mener leur inspection régulière, et la tenir debout l’a fait plier et se déformer, ce qui a rendu impossible sa remise en place.

L’inspection de sécurité avait lieu à 3h00. La tôle d’acier était droite et la porte était ouverte. Ils avaient 45 minutes avant que la section ne subisse une inspection, alors ils sont restés en état d’alerte.

Finalement, après des heures de dur labeur, ils ont finalement pu couper à travers l’acier, mais la coupe n’était pas parfaite, ce qui signifie que la tôle était toujours pliée en raison de l’incapacité des Héros à être aussi précis qu’ils auraient dû l’être. Ils ont essayé de la redresser, mais en vain, ce qui signifiait que la porte du tunnel n’était pas parfaitement alignée avec le sol et dépassait.

Ils ont ensuite décidé qu’il fallait couper la partie pliée de la tôle. Le héros de la découpe était initialement Mahmoud Chreim, selon Mahmoud Al-Aridah, ainsi que Qusai Merhi, puis lorsque le danger s’est approché, Munadel a également joué un rôle important.

Al-Aridah dit à Al Mayadeen qu’en mars, le troisième mois,  l’administration pénitentiaire a décidé de mener une perquisition pour vérifier l’interférence des appareils de communication. Les prisonniers devaient sortir de leurs cellules adjacentes. Cependant, le tunnel était ouvert à ce moment-là et Al-Aridah, qui était toujours dans sa cellule, a refusé de sortir et a fait valoir qu’il avait pris une douche, jusqu’à ce qu’il ferme le tunnel à la dernière minute.

Début avril, Al-Aridah a été aidé par Munadel. Ce dernier entra difficilement dans le tunnel, et quand il voulut en sortir, il ne put pas. Sa main était coincée sous sa poitrine et il a commencé à montrer des signes de tension alors qu’il continuait à essayer de sortir du tunnel. Peu de temps après, Munadel s’est évanoui, alors Al-Aridah a commencé à creuser sous son corps avec beaucoup de difficulté. Une demi-heure plus tard, il a pu libérer Munadel et le faire sortir.

L’opération n’était pas seulement pleine de stress, d’anxiété et d’épuisement. Tout au long de son message, Mahmoud se souvient de plusieurs moments importants. Il raconte une histoire qui s’est déroulée alors qu’il travaillait vers la sortie. À l’époque, Chreim et Munadel finalisaient les préparatifs sous la cellule 2 et la cellule 1 + 2, tandis que Qusay creusait sous la cellule 5, après avoir atteint la cellule 6.

À un moment donné, Qusay était tellement essouflé qu’il est tombé en arrière ; alors Al-Aridah est entré dans le tunnel pour prendre sa place. À cette époque, il y avait un défi entre Al-Aridah, Munadel et Shreim, ces deux derniers défiant Mahmoud et Yaqoub, l’aîné des Héros, de travailler à l’aménagement de l’espace sous la salle 6. Les deux ont réussi à creuser un grand espace et ont remporté le défi.

Pendant les travaux, Mahmoud a reçu un coup accidentel presque mortel de Yaqoub. Al-Aridah s’est souvenu de l’histoire en riant et a expliqué qu’en transportant les pierres hors du tunnel, Al-Aridah a demandé à Yaqoub de lui jeter les pierres de taille moyenne. En faisant cela, une pierre a frappé la tête d’Al-Aridah.

« C’était très difficile… et nous avons beaucoup ri »,

a déclaré Al-Aridah.

Pour illustrer la personnalité de Mahmoud, il est important de noter que ce dernier a raconté un événement qui aurait pu mettre fin à sa vie en riant, traitant l’incident comme une blague.

Nuit du Temblor

La période la plus difficile tout au long de l’opération a été décrite comme la « nuit du temblor ». Le temblor, ou aussi connu en arabe que Al-Zalzalah, est le terme utilisé par Mahmoud Al-Aridah dans son discours, pour exprimer les horreurs de l’une des nuits les plus stressantes.

Al-Aridah a expliqué :

« En mai 2021, Qusay et moi creusions. Après notre descente, j’ai entendu le prisonnier Iyad Jaradat crier qu’il y avait eu une inspection surprise, alors je suis sorti du tunnel, et j’ai pensé que notre plan avait été découvert. »

Les autorités pénitentiaires étaient à la porte principale de la section des toilettes tandis qu’Al-Aridah était à l’intérieur de la cabine qui était verrouillée. En quelques secondes, Al-Aridah a pu fermer la porte du tunnel. C’était phénoménal car la fermeture du tunnel de la liberté prenait environ 45 minutes. À ce moment-là, les gardes demandaient au héros de sortir des toilettes. Simultanément, Qusay était à la porte du tunnel, mais de l’intérieur du tunnel. Il a crié « Ouvrez la porte », pensant que c’était une blague.

Simultanément, les gardes lui ont demandé :

« Qu’est-ce que tu fais, Mahmoud, tu creuses un tunnel ? »,

ce à quoi il a répondu :

« Oui, et je ne veux pas sortir »,

et il s’est mis à rire.

Qusay était sur le point d’ouvrir la porte, cependant, quand il a entendu le bruit des clés du garde, il savait que c’était grave. À l’autre bout du tunnel, les gardes ont refusé d’attendre et ont demandé à Mahmoud de quitter les toilettes.

Les gardiens ont ensuite posé des questions sur le nombre de prisonniers dans la pièce, ce à quoi ces derniers ont répondu qu’ils étaient cinq.

Pendant l’inspection, Munadel, Muhammad Al-Aridah et Chreim étaient dans la cuisine et étaient prêts à casser des objets dans l’espoir que cela distrairait les gardes. Cependant, l’incident est passé, les gardes ne se sont aperçus de rien et sont partis. C’était la fin de la nuit du temblor.

Le moment de la libération

Sortir du tunnel de la Liberté est un moment que les Héros n’oublieront jamais, surtout après des mois de travail épuisant. Une fois la première étape terminée, le creusement du tunnel, la partie la plus difficile allait être l’évasion elle-même. Dans la période qui a précédé la libération finale des Héros, tous les scénarios sont restés possibles. Cependant, le moment de la libération a eu lieu, et Les Héros ont vu la lumière du soleil à l’extérieur de Gilboa.

Il convient de noter que la prison de Gilboa comporte cinq sections, chacune de 15 cellules, et chaque cellule contient six prisonniers.

A la nouvelle d’une opération de libération réussie de la prison de Gilboa, des centaines de familles étaient à l’affût car les noms des Héros étaient encore inconnus. Il a fallu un certain temps avant que les images des cartes de prison des Héros ne révèlent leurs noms.

Après avoir appris que son frère était l’un des héros de l’opération du Tunnel de la Liberté de Gilboa, Yahya al-Zubaidi, frère du prisonnier Zakaria, a déclaré :

« Nous avons nous-mêmes été surpris que Zakaria soit parmi eux. »

Yahya a exprimé les sentiments qui l’ont envahi à l’époque, en disant : 

« Ici, les sentiments étaient mitigés : des sentiments de joie parce que notre frère s’est échappé de prison et des sentiments de peur parce que nous n’avions aucune nouvelle de lui. »

Le prisonnier libéré Hosni Issa a déclaré que Les Héros ont déclenché une révolution et ont poussé chaque prisonnier à faire l’impossible pour se libérer par sa propre volonté et briser les chaînes du geôlier.

Al Mayadeen a alors demandé :

« Où cette révolution a-t-elle éclaté : à l’intérieur des prisons avec les prisonniers, ou avec vous au dehors ? »

Issa a répondu en disant : 

Dans toutes les prisons, bien sûr, une révolution s’est produite parmi les prisonniers. Chaque prisonnier, qui pensait à d’autres choses, a commencé à réfléchir à la façon de trouver un moyen de sortir des barreaux, de sortir du monde de la captivité. »

Le prisonnier libéré Muhammad Arandas a déclaré que lorsqu’il a appris l’évasion, il s’attendait à ce que les héros soient arrêtés dans les heures qui suivent.

« La prison de Gilboa, que je connais bien, et qui est similaire à la prison de Nafha dans sa structure, même un peu plus dure, et également connue sous le nom de « coffre-fort », […] que six prisonniers aient pu s’en échapper est incroyable. Et je m’attendais à ce qu’en quelques heures à peine, ils soient arrêtés »,

a-t-il déclaré, ajoutant que

« leur arrestation se produira grâce à l’utilisation de chiens policiers. Bien sûr, en plus de cela, il y a des patrouilles autour de la prison sans interruption, et les prisonniers savent très bien quand ils passent, mais ces patrouilles passent autour de la prison presque jour et nuit. »

Hoda Al-Aridha, la mère de Mahmoud Al-Aridha, a déclaré avoir ressenti de la joie mêlée au choc pendant des heures.

« Pour la première fois en trente ans, notre famille n’avait pas de prisonniers. Nous étions tous libres »,

a-t-elle déclaré.

Comme pour Nidal Nafa’at, le frère de Munadel a déclaré qu’il avait appris la nouvelle à 5 heures du matin, et qu’aucun membre de la famille Nafa’at s’y attendait. Il a ajouté :

« Nous connaissons les établissements pénitentiaires. Ils sont fortifiés et il est impossible pour quiconque d’en sortir. Nous étions fiers pendant ces 13 jours parce que notre frère s’était libéré, et qu’il n’était pas seul mais avec ses camarades. »

Fouad Kamamji, le père d’Ayham, a déclaré :

« Nous étions heureux et nous nous sentions victorieux, quand j’ai su qu’il s’était enfui, mais j’avais peur d’Israël et de sa perversité, et de ce qu’il pouvait lui faire ».

Il a poursuivi :

« J’avais très peur pour Ayham. Je pensais que c’était la fin. Je lui ai rendu visite une semaine ou deux avant l’opération, alors je me suis souvenu de la visite pendant un moment. Était-ce quelque chose comme un au revoir entre lui et moi ? Est-ce que c’était la dernière fois que je l’avais vu… et ainsi de suite ! Je ne sais pas, mais il y avait un sentiment en moi convaincu qu’Ayham était vivant et qu’il resterait en vie. »

Ce que Les Héros ont fait est trop grand pour qu’« Israël » puisse le cacher

Les autorités d’occupation israéliennes ont tenté d’atténuer l’impact de l’opération du Tunnel de la Liberté et ont cherché à la cacher aux médias. Cependant, le succès de l’opération a été plus fort que toute tentative israélienne de la passer sous silence. Les Héros ont été au centre des conversations dans tout le pays, à l’échelle régionale et même internationale, car les nouvelles se sont rapidement répandues dans les médias.

L’opération du Tunnel de la Liberté est rapidement devenue un sujet d’étude et d’analyse par des journalistes, des chercheurs et des organisations de défense des droits de l’homme à travers le monde. Cependant, comme les histoires varient, il en alla de même pour une grande partie de l’analyse, étant donné que l’on savait peu de choses sur l’opération au moment où elle s’est produite.

‘Israël’ a reconnu que l’opération était une faille de sécurité, et cela ne peut pas être considéré comme un incident fortuit étant donné qu”Israël’ en tant qu’entité d’occupation, se fonde principalement sur ses capacités sécuritaires supérieures. C’est du moins l’image qu’il s’est forgée.

La détermination des combattants de la liberté, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des prisons israéliennes, a commencé à menacer les Israéliens, comme l’ont rapporté les médias israéliens. La révolution qui a éclaté a alimenté la détermination des combattants de la liberté à travers Jenine, la Cisjordanie, l’intérieur occupé, Al-Quds occupé ainsi que Gaza. Il a également alimenté des soulèvements populaires et des campagnes de solidarité à travers le territoire palestinien occupé. Selon les médias israéliens, ces menaces sont plus importantes que toutes celles auxquelles ‘Israël’ a été confronté dans le passé.

De Gilboa, six héros ont discrédité l’une des principales institutions sécuritaires israéliennes et sont parvenus à leur libération. À partir de là, le parcours libre des Héros commence.

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Publié le 2 octobre sur Al-Mayadeen
Traduction ISM-France / MR

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Lisez également :

“Les Héros” sur Al Mayadeen : histoire complète de l’évasion de la prison de Gilboa (intro)
“Les Héros” (1) : Comment l’idée de libération a-t-elle été conçue ?
“Les Héros” (2) : Qu’est-ce que la cellule “Qassem Soleimani” ?

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