Israël tue trois enfants à l’aube de 2023

L’année vient à peine de commencer qu’Israël a déjà tué quatre Palestiniens, dont trois enfants.

Le 3 janvier, des gens affligés portent le corps d’Adam Ayyad, 15 ans, lors de ses funérailles au camp de réfugiés de Dheisheh, près de Bethléem (Cisjordanie). (Photo : Ahmad Tayem / APA images)

Le 3 janvier, des gens affligés portent le corps d’Adam Ayyad, 15 ans, lors de ses funérailles au camp de réfugiés de Dheisheh, près de Bethléem (Cisjordanie). (Photo : Ahmad Tayem / APA images)

 

Tamara Nassar, 5 janvier 2023

Dans la nuit de mercredi à jeudi, des soldats israéliens ont tué un garçon de 16 ans dans le camp de réfugiés de Balata, à Naplouse (Cisjordanie).

Defense for Children International – Palestine a identifié le garçon. Il s’agit d’Amer Ghazi Zeitoun. Il est mort d’une balle dans la tête.

 

Mardi, les forces d’occupation israéliennes, accompagnées de mistaravim (des agents déguisés), ont envahi le camp de réfugiés de Dheisheh, près de Bethléem (Cisjordanie) afin de capturer l’un des résidents du camp.

Les mistaravim se font passer pour des Palestiniens afin de capturer, de blesser ou d’infiltrer des groupes de civils. Selon DCI-P, les résidents du camp ont affronté les militaires et se sont fait tirer dessus avec des munitions réelles, des balles d’acier enrobées de caoutchouc et des grenades de gaz lacrymogène.

Il ressort d’une enquête du Centre palestinien pour les droits humains que, durant le raid, des snipers israéliens se sont positionnés sur les toits des maisons.

Cinq enfants se sont rassemblées et ont jeté des pierres contre les soldats en position sur un toit, a raconté un témoin au CPDH.

Les soldats ont ouvert le feu sur les enfants et sur un autre groupe d’hommes, blessant deux enfants, qui ont été emmenés vers un hôpital tout proche.

L’un des blessés était Adam Issam Ayyad, 15 ans. Il a reçu au moins une balle à l’arrière de son épaule, a rapporté DCI-P. Il est mort plus tard de ses blessures.

 

Démolition punitive

Le 2 janvier, des soldats israéliens ont envahi Kafr Dan, dans le nord de la Cisjordanie, afin de démolir les maisons de deux Palestiniens accusés d’avoir tué un soldat israélien en septembre.

On rapporte que, le mois précédent, près de Jénine, Ahmad Ayman Abed et Abdulrahman Hani Abed avaient ouvert le feu sur des soldats israéliens, en utilisant des fusils artisanaux Carlo, et qu’ils avaient tué le commandant adjoint d’une unité spéciale de reconnaissance de la Brigade Nahal.

Les deux hommes avaient été tués par l’armée israélienne.

Les forces israéliennes sont arrivées à Kafr Dan dans le but de détruire les maisons de famille des deux hommes en guise de punition infligée à leurs proches.

Les punitions collectives de ce genre sont un crime de guerre qu’Israël ne commet que contre les familles des Palestiniens accusés de nuire à des Israéliens, et jamais contre les familles des Israéliens qui font du tort à des Palestiniens.

En préparation de la démolition punitive, des soldats israéliens ont forcé les occupants des deux maisons ainsi que dix autres familles à vider les lieux, selon le CPDH.

Les forces israéliennes ont complètement détruit une maison, laissant ainsi trois familles, soit 17 personnes, sans foyer. De l’autre maison, elles ont détruit deux étages.

 

Les villageois se sont rassemblés pour faire face aux soldats et leur ont jeté des pierres. Les militaires ont répondu par des tirs de balles réelles, de grenades de gaz lacrymogène, de grenades incapacitantes et de balles en métal enrobées de caoutchouc. Six personnes ont été blessées, dont Fuad Mahmoud Abed, 17 ans, qui, peu après, est décédé à l’hôpital.

Selon une enquête de terrain de DCI-P, un tireur israélien embusqué au second étage d’une maison a touché le garçon à l’abdomen, au pelvis et aux jambes.

 

Muhammad Samer Hoshiyeh, 22 ans, du village d’al-Yamun, a lui aussi été tué au cours de l’incursion. Il a été touché à la poitrine, a expliqué le CPDH.

 

Provocations à Jérusalem

Il semble bien qu’Israël ait l’intention de maintenir le même ratio de morts dans la première semaine de cette année que l’an dernier, qui fut particulièrement violent.

L’an dernier a vu le nombre le plus élevé de Palestiniens (et parmi eux des enfants) tués par les forces et colons israéliens en Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est, depuis la Seconde Intifada, il y a près de vingt ans.

La violence et les provocations contre les Palestiniens n’ont certainement pas diminué depuis que le nouveau gouvernement de coalition de Benjamin Netanyahou a prêté serment le mois dernier.

Mardi, via un geste d’une provocation extrême, le ministre israélien de la sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, du parti suprémaciste Pouvoir juif, a forcé l’entrée du complexe de la mosquée Al-Aqsa.

L’action s’est attiré les reproches des plus proches alliés d’Israël, dont les États-Unis et les pays arabes, parce qu’elle menace un statu quo qui, par ailleurs, ne sert que les intérêts d’Israël.

De telles incursions peuvent être clairement associées au soi-disant mouvement du Temple, qui encourage les visites juives à Al-Aqsa, dans Jérusalem-Est, et ce, dans le cadre d’un processus incessant de mainmise par les colons.

Le but ultime du mouvement – ouvertement affirmé par nombre de ses adhérents – consiste en la destruction de la mosquée Al-Aqsa et du dôme du Rocher afin de les remplacer par un temple juif.

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Publié le 5 janvier 2023 sur The Electronic Intifada
Traduction : Jean-Marie Flémal, Charleroi pour la Palestine

 

 

 

 

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