Khairy Alqam portait le nom de son grand-père tué par un colon israélien
Haim Ferelman, meurtrier du grand-père de Khairy Alqam, avait été libéré alors qu’il avait tué quatre Palestiniens.
Par un rédacteur de l’équipe de MEE, 28 janvier 2023
Le grand-père du Palestinien qui a tué sept personnes à Jérusalem vendredi, a été assassiné par un colon israélien qui, plus tard et de façon controversée, allait être acquitté du crime.
Khairy Alqam a abattu et tué sept personnes à l’extérieur d’un bâtiment servant de synagogue dans la colonie de Neve Yaakov, à Jérusalem-Est.
Alqam a quitté les lieux avant que la police ne l’attrape. La police israélienne dit qu’il y a eu ensuite un échange de coups de feu au cours duquel le Palestinien de 21 ans a été tué.
L’incident s’est produit au milieu d’un déchaînement de violence entre Israéliens et Palestiniens après que l’armée israélienne a tué neuf Palestiniens dans le camp de réfugiés de Jénine ce jeudi.
Originaire du quartier d’Al Tur à Jérusalem-Est, Khairy Alqam a reçu le nom de son grand-père, tué par un colon israélien il y a 25 ans.
Haim Ferelman avait tué Khairy Alqam, 51 ans, et trois autres Palestiniens en 1998.
Ferelman, décrit par les médias israéliens de l’époque comme un « terroriste juif », avait été accusé des meurtres.
Mais, de façon controversée, un tribunal de la magistrature israélienne avait décidé de libérer Ferelman et de le placer en résidence surveillée après qu’il avait été emprisonné pour le meurtre de Khairy Alqam et des trois autres Palestiniens.
La décision du tribunal avait suscité la controverse après que les services de renseignement israéliens avaient affirmé que Ferelman s’apprêtait à tuer sept autres Palestiniens.
Mais le juge avait ignoré ces préoccupations ainsi que le témoignage d’un Palestinien qui avait identifié Ferelman comme la personne qui avait tenté de le tuer en même temps que d’autres Palestiniens.
Le tribunal a autorisé ensuite Ferelman à être placé en résidence surveillée dans la colonie israélienne de Tkoa, où il continue de vivre librement.
Ferelman était membre du mouvement Kach, fondé par le rabbin d’extrême droite Meir Kahane. Plus tard, il avait rallié l’organisation extrémiste Kahane Chai (ce qui signifie « Kahane vit »), fondée par le fils de Meir Kahane, Binyamin, suite à l’assassinat de son père aux États-Unis.
Les deux groupes sont des organisations désignées comme terroristes par Israël, le Canada, le Japon et, anciennement, par l’Union européenne et les États-Unis.
L’actuel ministre israélien de la sécurité intérieure, Itamar Ben Gvir, a lui aussi été actif au sein du mouvement Kach. Récemment, il a assisté à une cérémonie à la mémoire de Kahane et il y aurait dit :
« J’ai eu le privilège d’étudier ses écrits et ses enseignements. »
Ben Gvir et Ferelman sont des proches et on peut les voir dans une vidéo commune remontant à 2010, dans laquelle ils s’entretiennent avec les médias qui célèbrent la libération de Ferelman.
Dans la vidéo, Ben Gvir déclare :
« Ils ont été nombreux à recourir à des termes comme ‘terroriste juif’ ; aujourd’hui, nous savons tous qu’il (Ferleman) est certainement un juif, mais il est clair pour tout le monde qu’il n’est pas un terroriste. »
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Publié le 28 janvier 2023 sur Middle East Eye
Traduction : Jean-Marie Flémal, Charleroi pour la Palestine
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