Hamza Amjad Ashqar, le neuvième enfant palestinien tué par Israël depuis le début de cette année
De jeunes Palestiniens avaient canardé à l’aide de pierres les véhicules militaires israéliens quand ceux-ci avaient envahi le quartier d’al-Masaken al-Shaabiyya à Naplouse. Un soldat israélien à bord a tiré à balles réelles sur l’un des garçons, Hamza Amjad Ashqar, 16 ans, le touchant à la bouche et à la poitrine.
Tamara Nassar, 9 février 2023
Jeudi, un jeune Palestinien est mort après avoir été abattu par les forces d’occupation israéliennes, près du camp de réfugiés de Fawwar, non loin de Hébron, en Cisjordanie.
Ceci a eu lieu après que les forces de l’occupation ont tué un enfant dans une autre partie de la Cisjordanie en début de semaine.
Au cours de l’incident de jeudi, l’armée israélienne a prétendu que Sharif Hasan Rabbaa avait tenté de poignarder l’un de ses soldats et que ceux-ci « avaient ouvert le feu et l’avaient neutralisé ».
Sharif Hasan Rabbaa a été arrêté par l’armée israélienne, qui a publié la photo du couteau prétendument utilisé.
مصادر محلية: "الاحتـ ـلال يعتقل شابا بعد إصابته بالرصاص قرب مخيم الفوار جنوب الخليل". pic.twitter.com/2upjm4eIC9
— المركز الفلسطيني للإعلام (@PalinfoAr) February 9, 2023
Quelques heures plus tard, le ministère de la santé de l’Autorité palestinienne a annoncé que le jeune homme de 22 ans était mort de ses blessures.
En début de semaine, un garçon a était tué par balle par les forces israéliennes au cours d’un raid dans le nord de la Cisjordanie.
L’organisation de résistance « Lions Den » (Fosse aux lions) a déclaré qu’elle avait affronté les forces israéliennes quand celles-ci avaient envahi le quartier d’al-Masaken al-Shaabiyya à Naplouse, dès les toutes premières heures de mardi.
De jeunes Palestiniens avaient canardé à l’aide de pierres les véhicules militaires israéliens à une trentaine de mètres de là, alors qu’ils se retiraient de la zone, a rapporté Defense for Children International-Palestine (DCI-P).
On suppose que l’un des garçons a lancé l’un ou l’autre objet métallique en direction de l’un des véhicules militaires.
Un soldat israélien à bord a tiré à balles réelles sur l’un des garçons, Hamza Amjad Ashqar, 16 ans, le touchant à la bouche et à la poitrine.
Hamza Amjad Ashqar a été transporté dans un hôpital tout proche et son décès a été annoncé peu après son admission.
C’est le neuvième enfant palestinien tué par les forces israéliennes depuis le début de cette année.
« Les forces israéliennes ont l’habitude de recourir à la force intentionnellement meurtrière dans des situations non justifiées par les lois internationales et elles ne font aucun effort en vue d’enquêter de façon impartiale ou de s’assurer que les soldats israéliens agissent dans le respect des normes internationales »,
a déclaré Ayed Abu Eqtaish, directeur du programme de responsabilisation de DCI-P.
« Les incursions quasi quotidiennes des forces israéliennes dans les communautés palestiniennes se soldent trop souvent par une balle d’un soldat israélien dans le corps d’un enfant palestinien »,
a ajouté Ayed Abu Eqtaish.
L’aide après le tremblement de terre empêchée par les sanctions
Pendant ce temps, le nombre de Palestiniens dont on rapporte qu’ils ont perdu la vie lors du séisme dévastateur qui a frappé certaines régions de la Turquie et de la Syrie s’élève à près de 60.
En tout, le nombre de morts dépasse les 16 000 (chiffres de jeudi matin, NdT), mais on s’attend à ce qu’il continue d’augmenter alors que les sauveteurs luttent pour atteindre les milliers de personnes qu’on estime toujours piégées dans les immeubles en ruine.
🔹+438,000 #PalestineRefugees in 12 camps across #Syria
🔹Northern Syria home to +62,000 #PalestineRefugees living in & around the following camps: Lattakia, Neirab, Ein-el Tal & Hama
🔹Estimated 90% of these families are in need@UNGeneva @TamaraAlrifaihttps://t.co/tHHzvFxYyt
— UNRWA (@UNRWA) February 8, 2023
Plus de 438 000 réfugiés palestiniens vivent dans 12 camps, en Syrie, estime d’UNRWA, l’Agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens. Plus de 60 000 d’entre eux vivent dans le nord de la Syrie, gravement touchée par le tremblement de terre.
Alors que les équipes d’urgence sont arrivées de dizaines de pays afin de contribuer aux efforts de sauvetage en Turquie, l’ONU déclare que peu d’aide a pris la direction de la Syrie.
Les États-Unis et leurs alliés occidentaux ont refusé d’envoyer de l’aide en passant par le gouvernement de Damas.
Ils veulent que l’aide soit acheminée via le nord du pays, aux mains des rebelles, et surtout contrôlé par Hayat Tahrir al-Sham, une organisation djihadiste liée à al-Qaïda et qui, depuis longtemps, est tacitement soutenue par les États-Unis et la Turquie, même si Washington la reprend sur sa liste des organisations « terroristes ».
En dépit du tremblement de terre, les États-Unis ont refusé de lever les sanctions qui, depuis des années, rendent presque impossible l’acheminement de denrées vitales vers la Syrie ravagée par plus d’une décennie de guerre.
Mercredi, la Syrie a demandé de l’aide d’urgence en passant par le Mécanisme de protection civile de l’Union européenne.
L’UE a déclaré qu’elle encouragerait ses membres à fournir de l’assistance, mais qu’il n’y avait aucune indication qu’elle lèverait ses propres sanctions punitives contre la Syrie dans un proche avenir.
Des sauveteurs et du matériel en provenance de plusieurs pays, dont la Russie, les Émirats arabes unis, l’Irak, l’Iran et l’Algérie, ont déjà débarqué dans les aéroports des parties de la Syrie sous contrôle gouvernemental.
Mais les sanctions de l’Occident toujours en cours signifient que le peu d’aide qui atteindra la Syrie mettra beaucoup de temps à arriver aux endroits où elle est désespérément nécessaire.
« Il n’y a pas de carburant, même pour envoyer de l’aide et des convois de secours, de ce, en raison du blocus et des sanctions »,
a déclaré à la presse, mardi à Damas, Khaled Hboubati, du Croissant-Rouge arabe syrien.
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Avec la contribution d’Ali Abunimah.
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Publié le 9 février 2023 sur The Electronic Intifada
Traduction : Jean-Marie Flémal, Charleroi pour la Palestine