Les forces israéliennes tuent un adolescent près de Bethléem

Vendredi, les forces d’occupation israéliennes ont abattu et tué un adolescent à Tuqu, un village proche de la ville de Bethléem, en Cisjordanie occupée.

 

28 avril 2023. Les proches de Mustafa Amer Sabbah, 15 ans, abattu par les forces israéliennes, portent son corps à la sortie de l’hôpital de Bethléem, en Cisjordanie occupée.

28 avril 2023. Les proches de Mustafa Amer Sabbah, 15 ans, abattu par les forces israéliennes, portent son corps à la sortie de l’hôpital de Bethléem, en Cisjordanie occupée. (Photo : Ahmad Tayem / APA images)

 

Maureen Clare Murphy, 28 avril 2023

La veille, un adulte palestinien avait été tué à bout portant lors de ce qu’on peut considérer comme une exécution extrajudiciaire.

Defense for Children International – Palestine (DCI-P) a déclaré que Mustafa Amer Ali Sabbah, 15 ans, avait reçu une balle réelle en plein cœur dans l’après-midi de vendredi. Il était le 19e enfant palestinien tué par les forces israéliennes depuis le début de l’année, a ajouté l’organisation de défense des droits.

L’agence d’information officielle palestinienne, WAFA, a déclaré que l’adolescent avait été tué au cours de confrontations avec l’armée israélienne.

L’armée a tenté de justifier le meurtre de l’adolescent en disant aux médias israéliens qu’il « avait déjà été impliqué dans une précédente émeute ».

Plus tôt, vendredi, les forces israéliennes avaient effectué un raid dans Jénine, dans le nord de la Cisjordanie, afin, paraît-il, de confisquer des armes et d’arrêter un Palestinien accusé d’être impliqué dans la résistance armée.

Des résidents ont fait face aux militaires du raid. Il en est résulté deux blessés chez les Palestiniens, a rapporté Al Jazeera.

 

Mort d’un agent des forces sécuritaires

Jeudi, les forces israéliennes ont abattu et tué Ahmad Yaqoub Taha, 39 ans, sur une route à proximité de la ville de Salfit, en Cisjordanie.

 

Une vidéo de l’incident montre apparemment Taha qui sort d’une voiture et se précipite sur un agent, avant de tomber sur le sol. La vidéo montre un soldat qui, apparemment, tire à plusieurs reprises sur Taha, alors que celui-ci gît déjà au sol et ne présente sans doute plus le moindre danger immédiat.

 

The Times of Israel, citant l’armée israélienne, a déclaré que Taha roulait à contresens sur l’autoroute et « qu’il avait tenté de foncer en voiture sur des civils et des forces de la sécurité », à un carrefour proche de la colonie d’Ariel, en Cisjordanie.

« Le suspect est alors sorti de sa voiture tout en brandissant un couteau, suppose-t-on, avant d’être mortellement tué par les militaires », a ajouté le journal.

Aucun Israélien n’a été blessé au cours de l’incident, mais un passant palestinien a été légèrement blessé, dit-on.

Taha, affirme-t-on, était membre des forces de sécurité de l’Autorité palestinienne.

Suleiman Taha, le frère de l’homme abattu, a exprimé son incrédulité vis-à-vis des allégations israéliennes disant que Taha avait tenté de commettre une agression.

« Il est le père de deux enfants en bas âge, et il travaille dans les forces de sécurité ; de plus, il est très engagé dans son travail », a déclaré Suleiman dans le quotidien de Tel-Aviv, Haaretz.

« Les allégations disant qu’il tentait ou prévoyait de commettre une agression n’ont aucun sens », a-t-il ajouté.

 

Montée de la violence

Lundi, les forces israéliennes ont tué deux Palestiniens au cours d’incidents séparés.

Avec quatre Palestiniens qui ont perdu la vie cette semaine, le nombre de décès est une fois de plus à la hausse, après une accalmie vers la fin du Ramadan et lors de la fête de l’Eid, qui suit le mois de jeûne.

Israël, dit-on, a été mis sous pression par l’administration Biden à Washington afin de se calmer après qu’on a rapporté que sa police agressait les fidèles à la mosquée Al-Aqsa de Jérusalem.

Des organisations armées au Liban et à Gaza ont tiré des roquettes en direction d’Israël suite aux agressions d’Al-Aqsa, attisant ainsi les craintes d’une guerre régionale qui, finalement, n’a pas eu lieu.

D’autres violences meurtrières en Cisjordanie, toutefois, paraissent à tout le moins garanties puisqu’Israël a informé la famille d’un prisonnier palestinien accusé d’avoir tué un soldat, qu’il avait l’intention de démolir sa maison à Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie.

Une ordonnance de démolition a déjà été notifiée à la famille d’un autre Palestinien dont Israël dit qu’il a été impliqué dans la fameuse fusillade d’octobre.

Des démolitions punitives de maisons constituent une forme de châtiment collectif interdit par les lois internationales.

L’an dernier, en guise de punition, Israël a scellé ou détruit 11 maisons appartenant à des familles de Palestiniens accusés d’agressions, rapporte l’OCHA, l’institution de contrôle de l’ONU. Des centaines d’autres structures appartenant à des Palestiniens ont été rasées ou saisies sous le prétexte qu’elles avaient été construites sans permis.

Trois Palestiniens sont morts de blessures reçues au cours d’un raid punitif de démolition de maison dans le village de Kafer Dan, près de Jénine, au début du mois de janvier.

Plus de 100 Palestiniens ont été tués par la police, les soldats et des civils armés israéliens depuis le début de l’année, selon les estimations de The Electronic Intifada.

Vingt Israéliens et ressortissants étrangers ont été tués durant la même période ou sont morts de blessures subies antérieurement.

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Maureen Clare Murphy est rédactrice en chef de The Electronic Intifada.

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Publié le 28 avril 2023 sur The Electronic Intifada
Traduction : Jean-Marie Flémal, Charleroi pour la Palestine

 

 

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