Le FPLP condamne le maintien de l’emprisonnement en Israël du dirigeant palestinien Walid Daqqah

Walid Daqqah, dont l’état de santé connaît de multiples complications, est en prison depuis 1986. Il devait être libéré en février dernier, mais les autorités israéliennes ont prolongé sa peine de deux ans pour avoir prétendument tenté d’introduire frauduleusement des GSM en prison.

 

Rassemblement le 3 juin 2023 pour la libération de Walid Daqqah dans la ville de Baqa al-Gharbiyye. Photo : Quds News Network

Rassemblement le 3 juin 2023 pour la libération de Walid Daqqah dans la ville de Baqa al-Gharbiyye. En T-shirt organge : l’épouse de Walid Daqqa, Sana’ Salameh, et leur fille Milad. Photo : Quds News Network.

 

Peoples Dispatch, 1er juin 2023

 

Le Front populaire pour la libération de la Palestine (FPLP) a condamné les tribunaux de l’occupation israélienne pour avoir rejeté la demande de libération du dirigeant, romancier et intellectuel palestinien emprisonné, Walid Daqqah. La déclaration est venue après que le comité d’examen des libérations sur parole des Services carcéraux israéliens (IPS) eut rejeté sa libération lors d’une session qui s’est tenue à la prison de Ramleh le mercredi 31 mai. En rejetant la requête, la commission a déclaré qu’il n’était pas dans ses attributions d’approuver la libération de Daqqah et il a renvoyé l’affaire à une autre commission qui traite les requêtes des prisonniers condamnés à vie.

Daqqah purge une peine de 37 ans après avoir été arrêté par les forces sécuritaires israéliennes le 25 mars 1986. Il a été accusé d’avoir été impliqué dans le meurtre d’un soldat israélien. Sa sentence était censée se terminer en février 2023, mais les autorités israéliennes l’ont prolongée de deux ans pour avoir prétendument tenté d’introduire frauduleusement des GSM en prison. Il était détenu dans la prison de Baqa al-Gharbiya.

Dans sa déclaration, le FPLP a expliqué que ne pas libérer Daqqah « équivalait à une sentence de mort ». L’organisation a dit qu’elle tenait

« l’occupation sioniste pour entièrement responsable des répercussions de cette décision, d’autant que l’état de santé du dirigeant emprisonné, Walid Daqqah, se détérioraient en permanence en raison du maintien systématique de la politique de négligence médicale et du manque de diagnostics et de traitements appropriés ».

La déclaration invitait instamment les gens de la Palestine et du monde entier à étendre leur soutien et leur solidarité à la campagne lancée par le Bureau des martyrs, des prisonniers et des blessés du Front populaire pour la libération de Daqqah.

La famille de Daqqah a également condamné

« la décision d’exécution du prisonnier Walid Daqqah en reportant la décision de sa libération, en dépit du degré de danger très élevé de son état de santé ».

Elle a appelé toutes les institutions juridiques, tous les mouvements populaires et le peuple palestinien à intensifier la campagne en vue de sa libération.

La Société des prisonniers palestiniens (PPS) a déclaré que la décision du tribunal allait compliquer les efforts en vue de fournir à Daqqah un traitement médical en dehors de la prison, alors qu’il en a besoin de toute urgence. Daqqah a été diagnostiqué d’un cancer avancé de la moelle osseuse en décembre dernier, alors qu’il souffre déjà d’une leucémie diagnostiquée en 2015. Il a également dû subir l’ablation d’une partie de son poumon droit, laquelle a fini par entraîner d’autres complications.

La semaine dernière, suite aux pressions soutenues de la campagne pour la libération de Daqqah, les autorités carcérales l’ont transféré dans un hôpital de Tel-Aviv. Cela s’est passé quelques semaines à peine après qu’un autre prisonnier palestinien, Khader Adnan, est décédé en détention en Israël après avoir été en grève de la faim pendant 87 jours afin de protester contre sa détention administrative illégale. Il avait développé bon nombre de graves problèmes de santé, qui avaient finalement entraîné sa mort.

Les Palestiniens en Cisjordanie et à Gaza ont organisé des protestations et d’autres actions collectives pour la libération de Daqqah. À Gaza, un rassemblement a été organisé à proximité du check-point d’Erez à Beit Hanoun. Les semaines précédentes, des rassemblements et des marches similaires avaient déjà été organisés dans d’autres localités de la bande de Gaza.

Les prisonniers palestiniens ont également rallié la campagne en vue de sa libération et ont annoncé une grève de la faim d’un jour jeudi en guise de soutien au prisonnier malade. L’organisation qui représente les prisonniers, le Comité suprême d’urgence du Mouvement national palestinien des prisonniers, déclaré que la grève de la faim voulait également protester contre le confinement solitaire injuste d’Ahmad Sadddat et de deux autres prisonniers, Ahed Abu Gholami et Walid Hanatsheh. Elle veut en outre protester contre la politique israélienne illégale et inhumaine des arrestations administratives qui a été utilisée contre des centaines de Palestiniens en vue de les garder en prison sans accusation ni procès.

La semaine dernière, en guise de solidarité avec Daqqah, les prisonniers palestiniens avaient organisé une grève similaire d’une journée dans les prisons, centres de détention et centres d’interrogatoire d’Israël. Quelque 4 900 prisonniers palestiniens croupissent actuellement dans les geôles israéliennes, y compris des douzaines de femmes et d’enfants. Parmi ces prisonniers figurent près de 500 détenus administratifs, détenus pour des périodes prolongées sans accusation ni procès.

Rassemblement le 3 juin 2023 pour la libération de Walid Daqqah

Rassemblement le 3 juin 2023 pour la libération de Walid Daqqah dans la ville de Baqa al-Gharbiyye. A droite sur la photo : Sana’ Salameh. Photo : Quds News Network

 

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Publié le 1er juin 2023 sur People’s Dispatch
Traduction : Jean-Marie Flémal, Charleroi pour la Palestine

Des manifestations ont également eu lieu à Paris, Toulouse, Vancouver ….

Lisez également : Libérez Walid Daqqah et tous les prisonniers politiques

Walid Daqqah (à droite), sa fille Milad (au milieu) et sa femme Sana’ (à gauche). (Photo : avec l’aimable autorisation de la Campagne Libérez Walid Daqqah)

Walid Daqqah (à droite), sa fille Milad (au milieu) et sa femme Sana’ (à gauche). (Photo : avec l’aimable autorisation de la Campagne Libérez Walid Daqqah)

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