Grèves de la faim dans un contexte de tensions et de luttes continues au sein des prisons israéliennes

Huit prisonniers palestiniens sont actuellement en grève de la faim pour lutter contre la détention administrative, et deux autres sont en grève de la faim pour lutter contre les conditions de détention abusives. Ces grèves de la faim interviennent dans un contexte de tensions et de luttes continues au sein des prisons, en particulier après de multiples raids et transferts forcés par les forces d’occupation israéliennes.

 

Dimanche 20 août : Soutien aux grèves de la faim et luttes des prisonniers palestiniens et pour la libération de Georges Abdallah à Gaza

Dimanche 20 août à Gaza, le Centre Handala et l’organisation Mohjat al-Quds ont organisé une manifestation de soutien aux prisonniers palestiniens qui font face aux attaques de l’occupation coloniale, notamment dans la prison du Naqab. En particulier, les participants ont brandi des portraits de Wael Jaghoub, actuellement placé en isolement, mais aussi du prisonnier malade Walid Daqqah et du communiste libanais Georges Abdallah afin d’exiger leur libération immédiate.

 

Samidoun, 21 août 2023

Vendredi 18 août, le Comité supérieur d’urgence du mouvement des prisonniers palestiniens a annoncé que 1.000 prisonniers qui avaient entamé une grève de la faim pour protester contre ces actions avaient suspendu leur grève après avoir obtenu des concessions de la part de l’autorité pénitentiaire d’occupation, mais que le mouvement des prisonniers poursuivait ses actions pour réclamer justice et libération. Les prisonniers palestiniens en grève contre la détention administrative — emprisonnement sans inculpation ni jugement — ont poursuivi leurs actions.

Actuellement, Kayed Fasfous et Sultan Khallouf sont en grève de la faim depuis le 3 août 2023, Osama Daqrouq depuis le 6 août, et Abdel-Rahman Baraqa, Mohammed Zakarneh, Anas Kamil et Zuhdi Abido sont en grève depuis le 10 août. Des rapports indiquent que Seif al-Din Diab, du village de Beit Awwa, a entamé une grève de la faim illimitée aujourd’hui, 20 août, rejoignant ainsi ses compagnons de grève. D’autre part, Hadi Nazzal et Mohammed Ikhmeis ont suspendu leur grève de la faim aujourd’hui, 20 août, après des accords visant à mettre fin à leur détention administrative.

Les prisonniers palestiniens en grève contre leur détention administrative

Dimanche 20 août, l’administration pénitentiaire de l’occupation a ordonné à Sultan Khallouf, âgé de 42 ans et originaire de la ville de Burqin près de Jénine, d’être placé en détention administrative pour une durée de quatre mois alors qu’il est en grève de la faim depuis plus de 18 jours. Khallouf a entamé sa grève de la faim dès son arrestation le 3 août ; il avait déjà obtenu sa libération de la détention administrative en 2019 lors d’une grève de la faim de 67 jours. Il est détenu à la prison de Megiddo en isolement, aux côtés de ses compagnons de grève de la faim qui sont également isolés. Le recours à l’isolement contre les grévistes de la faim est une tactique utilisée par l’occupation pour tenter de les contraindre à mettre fin à leur grève.

Comme Khallouf, Fasfous est également un ancien gréviste de la faim de longue durée qui a déjà obtenu sa libération de la détention administrative. Âgé de 34 ans, il est détenu depuis le 2 mai 2023. Fasfous, dont les quatre frères sont également en détention administrative, a passé au total sept ans dans les prisons de l’occupation, dont quatre en détention administrative, après avoir été arrêté pour la première fois en 2007. Il est détenu dans la prison du désert du Naqab. Fin mai et début juin, il a entamé une grève de la faim de 9 jours, qu’il a terminée suite à un engagement de fixer une limite à sa détention. En 2021, Kayed Fasfous a mené une grève de la faim de 131 jours ; des images de son corps émacié ont été largement diffusées, ce qui contraste fortement avec son engagement en faveur du fitness et du bodybuilding lorsqu’il était en liberté. Fasfous est marié et père d’une fille, Joanne. Depuis son arrestation en mai, il n’a pas pu recevoir de visites de sa famille.

Deux autres prisonniers palestiniens ont entamé une grève de la faim contre les conditions de détention arbitraires et abusives. Ils sont en grève depuis une semaine : Islam Bani Shamsa, contre son transfert à la prison de Ramon, et Hatem al-Qawasmeh, pour demander à voir son frère emprisonné, Hazem.

Samedi 19 août, un groupe de prisonniers palestiniens a continué de protester contre les attaques visant les dirigeants palestiniens, notamment le dirigeant du FPLP Wael Jaghoub qui est détenu en isolement depuis le 31 juillet, date à laquelle lui et plusieurs autres dirigeants ont été sortis de leur cellule et emmenés pour interrogatoire par les forces d’occupation.

Grèves de la faim dans un contexte de tensions et luttes continue dans les prisons israéliennes : Islam Bani Shamsa et Hatem al-Qawasmeh sont en grève de la faim contre les conditions de détention arbitraires et abusives

Islam Bani Shamsa et Hatem al-Qawasmeh

 

Qu’est-ce que la détention administrative ?

La détention administrative a été utilisée pour la première fois en Palestine par le mandat colonial britannique, puis adoptée par le régime sioniste. Elle est désormais utilisée de manière routinière pour réprimer les Palestiniens, en particulier les dirigeants communautaires, les militants et les personnes influentes dans leurs villes, leurs camps et leurs villages.

Il y a actuellement environ 1132 Palestiniens emprisonnés sans inculpation ni jugement au titre de la détention administrative, sur près de 5 000 prisonniers politiques palestiniens, soit le nombre le plus élevé depuis 20 ans.

Les ordres de détention administrative sont émis par l’armée et approuvés par les tribunaux militaires sur la base de “preuves secrètes”, refusées aux détenus palestiniens et à leurs avocats. Délivrés pour une durée maximale de six mois, ils sont indéfiniment renouvelables et les Palestiniens – y compris les enfants mineurs – peuvent passer des années emprisonnés sans inculpation ni jugement sous le régime de la détention administrative. Des centaines de Palestiniens ont entamé une grève de la faim pour obtenir leur libération de cette forme de détention arbitraire, qui est non seulement illégale au regard du droit international, mais qui constitue également une forme de torture psychologique et de punition collective à l’encontre des familles et des communautés palestiniennes, car les détenus sont incapables de prévoir ou de planifier leur libération.

Le réseau de solidarité avec les prisonniers palestiniens Samidoun, dont est membre la Plate-forme Charleroi-Palestine, exhorte tous les partisans de la Palestine à agir pour soutenir les grévistes de la faim palestiniens et tous les prisonniers palestiniens qui luttent pour la liberté, pour leur propre vie et pour le peuple palestinien. Ces fils des masses populaires palestiniennes affrontent le système d’oppression israélien en première ligne, derrière les barreaux, avec leur corps et leur vie, pour mettre fin au système de détention administrative. Avec plus de 1100 Palestiniens emprisonnés sans inculpation ni jugement — plus de 20% de tous les prisonniers palestiniens — la lutte pour mettre fin à la détention administrative est plus urgente que jamais. Organisez des actions pour soutenir les grévistes de la faim et la lutte pour la libération de la Palestine de la mer au Jourdain !

 

La Plateforme Charleroi-Palestine organise un événement pour la libération des prisonnier.e.s palestinien.ne.s et la libération de Georges Abdallah, résistant communiste libanais pour la Palestine détenu en France, qui entamera en octobre une 40e année de détention.

Rejoignez-nous le samedi 2 septembre, de 15 h à 17 h, Place Verte à Charleroi.

 

 

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