Gaza : “Nous restons dans notre patrie aussi longtemps qu’on y trouvera du thym et des olives”

Au moins 724 enfants figurent parmi les 2 215 Palestiniens tués au cours de la campagne génocidaire d’Israël contre Gaza, soutenue par les EU et l’UE

14 octobre 2023. Des infirmiers palestiniens soignent un enfant blessé à l’hôpital des Martyrs d’al-Aqsa à Deir al-Balah, dans le centre de la bande de Gaza.

14 octobre 2023. Des infirmiers palestiniens soignent un enfant blessé à l’hôpital des Martyrs d’al-Aqsa à Deir al-Balah, dans le centre de la bande de Gaza. (Photo : Omar Ashtawy / APA images)

 

Maureen Clare Murphy, 15 octobre 2023

Avec plus de 2 200 Palestiniens tués au cours de la campagne génocidaire d’Israël contre Gaza, soutenue par les EU et l’UE, il était difficile d’imaginer pire détérioration de la situation déjà catastrophique pour les 2,3 millions d’habitants du territoire.

Mais, vu qu’Israël promet de lancer une invasion terrestre d’un moment à l’autre, Martin Griffiths, le responsable des secours humanitaires de l’ONU, a déclaré qu’il craignait « que le pire ne soit encore à venir ».

« Tous les pays dotés d’une certaine influence doit l’exercer afin de garantir le respect des règles de la guerre et d’éviter toute poursuite de l’escalade et des débordements »,

a expliqué Griffiths.

« La semaine dernière a été un test pour l’humanité, et l’humanité est en train d’échouer. »

Au moins 724 enfants figurent parmi les 2 215 Palestiniens tués par les frappes vengeresses d’Israël contre Gaza depuis samedi, suite à une attaque dirigée par le Hamas et qui a fait 1 300 morts en Israël, d’après les comptes rendus médiatiques de ce pays. Au cours de cette attaque, des dizaines de personnes ont été capturées et emmenées à Gaza.

Depuis la semaine dernière, Israël a exterminé une moyenne de 100 enfants palestiniens par jour. Samedi, un médecin d’al-Shifa, le plus grand hôpital de la bande de Gaza et situé à Gaza même, a expliqué à Al Jazeera que, chaque heure, des douzaines de morts et des centaines de blessés étaient amenés à l’hôpital.

« Bien des victimes sont toujours piégées sous les décombres, du fait que la Défense civile palestinienne et les équipes médicales ne peuvent accéder aux zones sinistrées en raison de craintes au niveau de la sécurité, d’une pénurie d’équipements et de l’ampleur des dégâts dans les rues »,

a déclaré l’ONU.

Israël affirme qu’il détient les corps de 1 500 des combattants palestiniens qui ont franchi la frontière de Gaza, bien que nombre de ces corps soient sans doute ceux de civils qui ont profité de l’ouverture de la clôture pour visiter leur pays d’origine dont Israël leur interdisait l’accès.

Entre-temps, depuis samedi dernier, près de 50 Palestiniens ont été tués par des soldats et des colons en Cisjordanie.

Avant qu’Israël n’ait ordonné à 1,1 million de Palestiniens de la partie nord de Gaza d’évacuer vers le sud, il y avait environ 423 000 personnes déplacées dans le territoire et la plupart se trouvaient dans les écoles des Nations unies servant de refuges d’urgence.

« Cependant, depuis que l’armée israélienne a émis un ordre d’évacuation pour la partie nord de Gaza et que d’innombrables familles sont en train de fuir, il est devenu impossible d’évaluer le nombre »

de personnes déplacées, a déclaré samedi Defense for Children International – Palestine (DCI-P).

Le président américain Joe Biden, qui a donné carte blanche à Israël pour mener sa campagne génocidaire à Gaza, a prétendu samedi qu’il s’employait avec Israël, l’ONU et les États voisins à faciliter l’aide humanitaire au territoire.

Mais Biden a accusé le Hamas de la situation catastrophique résultant de la guerre totale d’Israël et du siège complet de Gaza – une action on ne peut plus manifeste de punition collective, en violation des lois de la guerre – en disant que telles étaient les « conséquences humanitaires » de son attaque de la semaine dernière.

Biden a également déclaré samedi que « d’innocentes familles palestiniennes, dont la majorité n’a rien à voir avec le Hamas, sont utilisées comme boucliers humains » à Gaza.

Biden répétait servilement la propagande israélienne tout en absolvant à l’avance Israël de toute responsabilité dans l’assassinat et la mutilation des personnes étant dans l’impossibilité ou refusant d’obéir à l’ordre d’évacuation du nord de Gaza vers d’autres parties du territoire, alors qu’aucun de ces zones n’est en fait épargnée par les incessants bombardements israéliens.

 

Malgré des rapports disant qu’Israël et l’Égypte se sont mis d’accord pour permettre aux titulaires de passeports étrangers de quitter Gaza par le passage de Rafah, des citoyens américains sont restés coincés à la frontière samedi après-midi.

Un porte-parole palestinien présent au carrefour de même qu’un diplomate resté anonyme ont déclaré au New York Times que

« l’Égypte avait dit qu’elle ne permettrait pas aux ressortissants étrangers de s’en aller tant que l’aide humanitaire n’aurait pas l’autorisation d’entrer à Gaza ».

Le département d’État américain a instruit ses citoyens à Gaza de se rendre à la frontière, mais ils ont trouvé celle-ci fermée. Les ressortissants canadiens ont eux aussi été laissés pour compte dans « le plan d’évacuation à deux niveaux » de leur gouvernement, a déclaré samedi l’organisation Canadiens pour la justice et la paix au Moyen-Orient.

 

Le génocide israélo-américain à Gaza

Gaza reste privé de nourriture, de carburant, d’électricité, d’eau, de fournitures médicales et d’aide humanitaire, après qu’Israël a annoncé, un peu plus tôt cette semaine, une guerre totale et un siège complet contre le territoire.

Le ciblage généralisé des civils et le siège destiné à affamer la population, de même que les déclarations faites par les dirigeants israéliens, prouvent les intentions génocidaires de l’actuelle campagne militaire.

Entre-temps, les EU sont entrés en partenariat avec Israël pour mijoter un consentement en vue d’un génocide à Gaza. Leurs dirigeants ont exprimé des allégations sinistres et sans fondement où il était question de viols massifs et de décapitations de bébés. Les dirigeants américains ont également dit que le Hamas était pire que l’État islamique – #HamasworsethanISIS est un hashtag populaire parmi les propagandistes israéliens – et qu’en comparaison, « al-Qaeda avait l’air pur ».

 

(Ironiquement, le dirigeant du Hamas, Saleh al-Arouri, a comparé les soldats israéliens titulaires de passeports étrangers et détenus à Gaza aux combattants étrangers de l’État islamique en Syrie.)

Les EU et Israël, tous deux des États coloniaux de peuplement, ont cherché à dépouiller le Hamas de son contexte en tant qu’organisation ayant à la fois une aile politique et une aile militaire opérant dans le consensus national palestinien : exiger le droit au retour des réfugiés, la protection des lieux saints des Palestiniens, la fin de l’occupation et le droit à l’autodétermination.

Les EU et Israël ont faussement affirmé que le Hamas n’était motivé que par le désir de tuer des juifs. Ils ont cherché à masquer le fait que la cause palestinienne vise la décolonisation. Ils ont également dit que les Palestiniens n’ont pas eu accès au choix de l’identité religieuse des gens qui ont colonisé leur terre.

Les dirigeants américains et israéliens ont également invoqué avec cynisme le souvenir du génocide par les nazis des juifs et d’autres peuples lors de l’Holocauste afin de justifier les atrocités israéliennes à Gaza, lesquelles ressemblent à la destruction par la politique de la terre brûlée pour laquelle les nazis ont été jugés à Nuremberg (et que les Alliés victorieux ont eux-mêmes appliquée contre les villes allemandes comme Dresde ou encore, au Japon, Hiroshima et Nagasaki, sur lesquelles les EU ont largué des bombes atomiques).

 

Un nettoyage ethnique massif

Des crimes atroces sont actuellement perpétrés à Gaza.

Vendredi, Israël a bombardé des convois de véhicules circulant sur l’une des deux routes que l’armée avait déclarées « routes sûres ». Quarante personnes au moins ont été tuées.

Une enquête de l’organisation britannique de recherche Forensic Architecture et de l’organisation palestinienne de défense des droits humains Al-Haq a confirmé qu’une frappe avait eu lieu sur la route Salah al-Din, l’une des deux routes présentées comme sûres.

Francesca Albanese, la rapporteuse spéciale des Nations unies pour la Cisjordanie et la bande de Gaza, a déclaré qu’il était

« de la responsabilité de la communauté internationale de sauvegarder et de protéger les populations contre des atrocités ».

« Il y a un grave danger que ce à quoi nous assistons puisse être une répétition de la Nakba de 1948 et de la Naksa de 1967, mais à une plus grande échelle »,

a-t-elle dit, en faisant remarquer que les dirigeants israéliens ont publiquement réclamé une nouvelle expulsion massive des Palestiniens de leur patrie.

« Israël a déjà perpétré un nettoyage ethnique massif des Palestiniens sous la confusion de la guerre »,

a déclaré Albanese.

« Une nouvelle fois, sous le prétexte de l’autodéfense, Israël cherche à justifier ce qui équivaudrait à un nettoyage ethnique. »

 

 

Entre-temps, une catastrophe humanitaire à Gaza se prépare, puisque les denrées essentielles n’ont plus pu entrer sur le territoire – déjà sous blocus israélien total depuis 2007 – depuis plus d’une semaine.

La pénurie d’eau potable « est devenue une question de vie et de mort », a déclaré Philippe Lazzarini, le chef de l’UNRWA, l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens.

« C’est une nécessité absolue, il convient de livrer immédiatement du carburant à Gaza afin de rendre l’eau accessible à 2 millions de personnes. »

« Sinon, les gens vont se mettre à mourir de déshydratation sévère, et parmi eux, des enfants, des personnes âgées et des femmes »,

a ajouté Lazzarini.

 

Samedi, l’agence a averti que ses refuges d’urgence à Gaza n’étaient pas sûrs – une situation sans précédent dans un territoire qui a subi des offensives militaires israéliennes répétées ayant déplacé des centaines de milliers de personnes.

 

« Gaza doit être plus petit, à la fin de la guerre »

Samedi, l’armée israélienne a annoncé qu’elle s’apprêtait à effectuer « une attaque intégrée et coordonnée par air, mer et terre », en mettant l’accent sur une « importante opération terrestre ».

Gideon Sa’ar, un ministre israélien, a déclaré sur Channel 12 News, une chaîne israélienne, que

« Gaza devra être plus petit à la fin de la guerre »

et qu’« il devrait y avoir une zone classifiée en tant que zone sécuritaire dans laquelle toute personne entrante serait interceptée ».

Il a dit qu’Israël était en guerre avec l’Iran et que

« nous devons expliquer clairement la finalité de notre campagne à tous ceux qui nous entourent. Tous ceux qui se lanceront dans une guerre contre Israël devront perdre des territoires. »

Un général de brigade de réserve a montré clairement dans une interview avec la BBC qu’Israël avait l’intention d’expulser des Palestiniens de Gaza vers la péninsule égyptienne du Sinaï :

 

L’Égypte a érigé des murs pare-souffle de son côté du passage de Rafah vers Gaza afin d’empêcher un exode de masse des Palestiniens en provenance du territoire.

The Economist a rapporté que « des pays américains et certains pays arabes » encourageaient le président égyptien à modifier sa pensée et à permettre à Israël de chasser les Palestiniens de Gaza en direction du Sinaï.

 

Samedi, Ismail Haniyeh, le chef de l’aile politique du Hamas, a salué l’Égypte pour avoir refusé de céder à une telle pression et il a insisté pour les Palestiniens restent sur leur terre – un engagement partagé par de nombreuses personnes à Gaza, entre autres de la zone sous l’ordre d’évacuation émis par Israël.

« Aucune migration depuis Gaza et aucune depuis la Cisjordanie. Nous sommes ici pour rester dans notre patrie aussi longtemps qu’on y trouvera du thym et des olives »,

a déclaré Haniyeh.

La grande majorité des Palestiniens à Gaza sont déjà des réfugiés de terres situées à l’intérieur de ce qu’on appelle aujourd’hui Israël – ou la Palestine de 1948, comme disent la plupart des Palestiniens et bien d’autres encore.

Haniyeh a déclaré que le Hamas n’avait qu’une seule ligne – et c’est le « retour dans nos terres ».

Il a déclaré que le retour des réfugiés palestiniens,

« n’était pas très éloigné, il est à portée de main. Notre retour est très proche. »

Entre-temps, Hossein Amirabdollahian, le ministre iranien des Affaires étrangères, a demandé à Israël de cesser ses attaques contre Gaza et a prévenu que si le Hezbollah au Liban se joignait au combat, Israël allait endurer

« un énorme tremblement de terre ».

Amirabdollahian a dit qu’il avait rencontré vendredi le chef du Hezbollah, Sayyed Hassan Nasrallah, et qu’il était au courant des « scénarios mis en place par le Hezbollah ».

Le président américain Joe Biden a averti les ennemis de Washington de ne pas s’en mêler et il a envoyé des navires de guerre américains en Méditerranée orientale – une manœuvre dont le président de la Turquie a dit qu’elle pourrait très bien se traduire par des massacres additionnels à Gaza.

Les tensions à la frontière entre Israël et le Liban se sont accrues la semaine dernière.

Samedi, une frappe de drone israélien à la frontière libanaise a éliminé une « cellule » qui tentait de s’infiltrer en Israël, a dit son armée. Un couple de Libanais a perdu la vie quand Israël a bombardé un village frontalier en guise de représailles pour un tir de barrage de projectiles émanant prétendument du Hezbollah.

Des réservistes israéliens étaient stationnés le long de la frontière entre Gaza et Israël mais, dimanche matin, l’offensive terrestre n’avait toujours pas été déclenchée.

Les combattants palestiniens ont continué à lancer des roquettes en direction d’Israël. Certaines allaient même jusqu’à Tel-Aviv.

Entre-temps, les Nations unies ont déclaré que

« la ville israélienne de Sderot sera complètement évacuée dans les 24 heures, disent les médias israéliens, et on dit que de nombreuses personnes ont déjà quitté Ashkelon et d’autres villes israéliennes ».

De petites communautés des environs immédiat de Gaza ont déjà été évacuées.

Un porte-parole de l’armée israélienne a affirmé que vendredi, à Gaza, Israël avait retrouvé les corps de plusieurs personnes qui avaient été portées manquantes depuis l’attaque de samedi dernier.

Samedi, les Brigades Qassam, l’aile armée du Hamas, ont fait savoir que leurs combattants avaient traversé la clôture frontalière de Gaza à l’est de Khan Younis et qu’elles avaient détruit trois véhicules militaires israéliens.

Les Brigades Qassam ont également dit que neuf personnes qu’elles détenaient comme captives à Gaza, dont quatre ressortissants étrangers, avaient été tuées par les frappes israéliennes des dernières 24 heures.

 

Les hôpitaux défient l’ordre d’évacuation

Samedi, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a réitéré sa mise en garde disant que

« les ordres d’évacuation adressés par Israël aux hôpitaux du nord de Gaza constituaient une sentence de mort pour les malades et les blessés ».

L’OMS a fermement condamné

« les ordres répétés d’Israël en vue de l’évacuation de 22 hôpitaux dans le nord de Gaza, lesquels traitent plus de 2 000 patients hospitalisés ».

Samedi, l’Hôpital anglican Ahli, à Gaza, a été frappé par une frappe de missile, dit-on, et une partie de ses bâtiments ont été détruits.

 

Paula Gaviria Betancur, la rapporteuse spéciale de l’ONU pour les personnes déplacées internes, a déclaré que l’ordre d’Israël d’évacuer 1,1 million de Palestiniens du nord de Gaza – près de la moitié de la population du territoire – était « un crime contre l’humanité et une violation flagrante des lois humanitaires internationales ».

Israël a adressé des messages menaçants à l’hôpital al-Shifa de la ville de Gaza, le plus grand du territoire, après qu’il avait refusé d’évacuer samedi.

Quelque 35 000 personnes s’étaient réfugiées dans la crainte de l’invasion terrestre israélienne à laquelle il fallait s’attendre.

Deux hôpitaux du nord de Gaza – l’hôpital al-Awda et l’hôpital des enfants Kamal Adwan – ont déclaré qu’ils n’évacueraient pas en raison d’un manque d’espace dans les hôpitaux du sud de Gaza.

 

La Société du Croissant-Rouge palestinien a déclaré que l’hôpital al-Quds avait reçu trois ordres d’évacuation et qu’il restait « en danger d’être bombardé ».

« Il est impératif pour le monde d’entreprendre des actions afin d’empêcher une catastrophe humanitaire et un massacre »,

a fait savoir le Croissant-Rouge.

Et d’insister en disant qu’il « ne peut évacuer l’hôpital » et que son mandat humanitaire requiert de ses équipes médicales qu’elles « continuent de fournir des services vitaux aux personnes qui restent ».

 

 

De son côté, la Croix-Rouge a mis en garde samedi contre le fait que déplacer des bébés en incubateur et des patients sous équipement de maintien en vie allait « mettre leur vie en danger » et elle a également dit qu’il fallait « protéger le personnel et les sites médicaux ».

Vu la coupure de carburant et d’électricité imposée par Israël, les hôpitaux à Gaza n’avaient encore de carburant pour faire fonctionner leurs générateurs que pour quelques jours tout au plus et « la mise à l’arrêt des générateurs allait exposer les vies de milliers de patients à des risques immédiats », a déclaré l’ONU.

 

Toujours plus de familles massacrées

 

Israël a coupé les connexions internet à Gaza, et la destruction de deux des trois tours cellulaires de Gaza, de même que l’impossibilité de recharger désormais les batteries des téléphones mobiles fait qu’il est devenu très malaisé pour les familles palestiniennes de communiquer entre elles – il s’agir en fait d’une forme de torture psychologique.

Et, alors qu’Israël a tenté de couper Gaza du reste du monde et qu’il en a interdit l’entrée à des correspondants étrangers, des prises de vue horribles ont été diffusées samedi, montrant le territoire bombardé et en état de siège.

 

Le ministère de la santé du territoire a déclaré samedi matin que

« 300 personnes, en grande partie des enfants et des femmes, avaient été tués et que 800 autres avaient été blessés à Gaza au cours des dernières 24 heures ».

Certaines des vidéos et des images ci-dessous montrent les corps des personnes tués par les frappes israéliennes, dont de nombreux enfants.

Dans un reportage en direct, Noor Harazeen, une correspondante à Gaza du diffuseur international de l’État chinois, a déclaré que la situation à l’hôpital des Martyrs d’al-Aqsa à Deir al-Balah était « indescriptible » après que les frappes israéliennes avaient massacré la famille Abu Jabara dans une zone du nord de Gaza vers laquelle Israël avait ordonné aux gens de se rendre après leur évacuation :

https://twitter.com/CGTNOfficial/status/1713229280874803382?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E1713229280874803382%7Ctwgr%5E7a875a01dca880ece6599606c9fb98b1bc8942f7%7Ctwcon%5Es1_&ref_url=https%3A%2F%2Felectronicintifada.net%2Fblogs%2Fmaureen-clare-murphy%2Fhumanity-failing-palestinians-gaza

 

Harazeen a expliqué qu’elle avait vu des petits enfants la tête coupée au moment où d’autres ambulances derrière elle avaient ramené d’autres victimes encore.

« Ce que nous voyons maintenant, ce sont des massacres complets », a-t-elle dit.

Le reportage montrait des paramédicaux transportant un bébé mort vers la morgue et, ensuite, les restes de personnes dont les corps étaient déchiquetés et emballés dans des couvertures.

L’agence officielle d’information palestinienne, WAFA, a rapporté qu’au moins sept Palestiniens avaient été tués samedi par une frappe aérienne contre un immeuble résidentiel appartenant à la famille Jouda, à Deir al-Balah.

 

Ces dernières 24 heures, Israël a visé de multiples bâtiments résidentiels dans des zones densément peuplées, a fait savoir l’ONU dans la soirée de samedi.

WAFA a déclaré que des Palestiniens avaient été tués lors de bombardements israéliens dans les quartiers de Tal al-Hawa, Rimal et du camp de réfugiés al-Shifa, tous à Gaza, ainsi que dans les quartiers de Shujaiyeh et d’al-Zaytoun, à la périphérie orientale.

L’agence a ajouté que 10 personnes avaient été tuées à Beit Lahiya et 20 autres à Khan Younis.

13 octobre 2023. Des personnes endeuillées prient lors des funérailles de Palestiniens tués par des frappes aériennes israéliennes à Rafah, dans le sud de Gaza.

13 octobre 2023. Des personnes endeuillées prient lors des funérailles de Palestiniens tués par des frappes aériennes israéliennes à Rafah, dans le sud de Gaza. (Photo : Ahmed Tawfeq / APA images)

 

Ce samedi, au moins 20 Palestiniens ont été tués par une frappe aérienne contre un immeuble résidentiel dans le quartier d’al-Fakhoura dans l’ouest du camp de réfugiés de Jabaliya, dans le nord de Gaza, a annoncé WAFA.

Israël a également ciblé la place du marché à Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, provoquant des pertes en vies humaines, dont des enfants. Il y a eu de nombreux blessés également.

Les hôpitaux de Gaza ont accueilli « en moyenne 1 000 blessés par jour, dont 75 pour 100 classés comme moyens ou graves », a fait savoir l’ONU.

Entre-temps, les Palestiniens de Gaza qui étaient en mesure de rallier le monde extérieur ont décrit l’horreur de la situation :

 

Les bâtiments des villes occidentales n’ont pas été illuminés aux couleurs du drapeau palestinien afin d’honorer les personnes tuées en permanence à Gaza, comme ce fut le cas pour les gens tués samedi dernier en Israël, qui ont eu droit à des illuminations en bleu et blanc.

En lieu et place, les médias sociaux étaient saturés de tweets rappelant les gens tués au cours de la guerre génocidaire fomentée par Washington et Israël :

 

 

*****

Maureen Clare Murphy est rédactrice en chef de The Electronic Intifada.

                                        ******
Publié le 15 octobre 2023 sur The Electronic Intifada sous le titre : “Humanity is failing” Palestinians in Gaza
Traduction : Jean-Marie Flémal, Charleroi pour la Palestine

NDLR : Afin de pouvoir lire les “tweets” et vidéos repris dans l’article, ouvrez un compte Twitter (X).

 

 

Print Friendly, PDF & Email

Vous aimerez aussi...