Les forces israéliennes ont tiré sur leurs compatriotes civils, affirme une survivante d’un kibboutz

 

Yasmin Porat, une survivante du bain de sang du kibboutz Be’eri

Yasmin Porat, une survivante du bain de sang du kibboutz Be’eri, près de la frontière avec Gaza, dit que bien des civils israéliens ont été tués par les forces israéliennes.

 

Ali Abunimah et David Sheen, 16 octobre 2023

Une Israélienne qui a survécu à l’offensive du Hamas contre les colonies proches de la frontière de Gaza, le 7 octobre, affirme que des civils israéliens ont « sans nul doute » été tués par leurs propres forces sécuritaires.

C’est arrivé au moment où les forces israéliennes se sont engagées au kibboutz Be’eri dans de violents échanges de tirs avec les combattants palestiniens et qu’elles ont tiré sans la moindre discrimination sur les combattants palestiniens et sur les prisonniers israéliens de ces derniers.

« Ils ont liquidé tout le monde, y compris les otages »,

a-t-elle dit à la radio israélienne.

« Il y a eu des échanges de tirs très, très acharnés » et même des tirs de chars.

La femme, Yasmin Porat, 44 ans et mère de trois enfants, a déclaré qu’avant cela, elle et d’autres civils avaient été détenus par les Palestiniens durant plusieurs heures et traités « avec humanité ». Elle s’était enfuie de la rave party « Nova », qui se déroulait non loin de là.

Un enregistrement de son interview, provenant de l’émission de radio Haboker Hazeh (« Ce matin »), accueillie par Aryeh sur la chaîne publique Kan, a circulé sur nombre de médias sociaux.

L’interview a d’abord été traduite par The Electronic Intifada. Vous pouvez l’écouter avec des sous-titres en anglais. Une transcription de cette interview figure en outre à la fin du présent article. (*)

Détail remarquable, l’interview n’est pas reprise dans la version en ligne de Haboker Hazeh du 15 octobre, c’est-à-dire l’épisode même dans lequel elle a apparemment été diffusée.

Il se peut très bien qu’elle ait été censurée, étant donné sa nature explosive.

Porat, qui vient de Kabri, une colonie proche de la frontière libanaise, a très certainement vécu des choses terribles et elle a vu bien des non-combattants se faire tuer. Son propre partenaire, Tal Katz, fait lui-même partie des morts.

Toutefois, le compte rendu de Porat met à mal le récit officiel israélien des tueries gratuites, délibérées commises par les combattants palestiniens.

Bien qu’il n’apparaisse plus sur le site internet de Kan, il ne peut guère y avoir de doute quant à l’authenticité de l’enregistrement.

Au moins un compte rendu en hébreu a publié une partie de l’interview sur Twitter – dont le nom officiel est devenu X – et a accusé Kan de fonctionner comme un « média au service du Hamas ».

 

Porat a également donné son compte rendu au journal israélien Maariv.

Toutefois, le récit publié dans Maariv le 9 octobre, ne fait aucune mention spécifique de civils tués par les forces israéliennes.

Et, dans une interview d’une demi-heure sur Channel 12 (Israël) jeudi, Porat parle d’une fusillade intense après l’arrivée des forces israéliennes. Porat elle-même a reçu une balle dans la cuisse.

 

Traités « avec humanité »

Non seulement Porat explique à Kan que des Israéliens ont été tués lors de la lourde contre-attaque des forces sécuritaires israéliennes, mais elle dit également qu’elle-même et d’autres civils captifs ont été bien traités par les combattants palestiniens.

Porat était présente à la rave party « Nova » quand l’offensive du Hamas a débuté par des tirs de missiles et par l’arrive de parapentes motorisés. Elle et son partenaire Tal Katz se sont échappés en voiture en direction du kibboutz Be’eri, tout proche, où ont eu lieu bien des événements qu’elle décrit dans ses interviews par les médias.

D’après ce que Porat dit dans Maariv, elle et Katz ont commencé par chercher refuge dans la maison d’un couple appelé Adi et Hadas Dagan. Après avoir été découverts par les combattants palestiniens, tous ont été emmenés dans une autre maison, où huit personnes étaient déjà détenues comme captives et une autre était morte.

Porat a déclaré que la femme de l’homme mort leur

« avait dit que lorsqu’ils [les combattants du Hamas] avaient essayé d’entrer, l’homme avait tenté de les en empêcher et avait saisi la porte. Ils avaient tiré dans la porte et il avait été tué. Ils ne l’ont pas exécuté. »

« Ils ne nous ont pas violentés. Ils nous ont traités avec humanité », a expliqué Porat à un Golan surpris lors de l’interview à la radio Kan.

« Je veux dire qu’ils ont pris soin de nous »,

dit-elle.

« Ils nous donnaient à boire de temps en temps. Quand ils voyaient que nous étions nerveux, ils nous calmaient. C’était très effrayant, mais personne ne nous a traités avec violence. Par chance, rien ne m’est arrivé de ce que j’ai entendu dans les médias. »

« Ils étaient très humains envers nous »

a déclaré Porat dans son interview sur Channel 12. Elle a rappelé qu’un guerrier palestinien qui parlait hébreu lui avait dit :

« ‘Regardez-moi bien. Nous n’allons pas vous tuer. Nous voulons vous emmener à Gaza. Nous n’allons pas vous tuer. Donc, restez calmes, vous n’allez pas mourir.’ Voilà ce qu’il m’a dit. Ce sont ses propres mots. »

« J’étais calme parce que je savais que rien ne m’arriverait »,

a-t-elle ajouté.

« Ils nous ont dit que nous n’allions pas mourir, qu’ils voulaient nous emmener à Gaza et que, le lendemain, ils nous renverraient à la frontière »,

a expliqué Porat dans Maariv.

Dans l’interview pour Channel 12, Porat fait savoir que, bien que les combattants palestiniens aient tous eu des armes chargées, elle ne les a jamais vus abattre des captifs ni les menacer de leurs armes.

Outre le fait qu’ils ont donné de l’eau potable aux captifs, elle a déclaré que les combattants les avaient laissés aller à l’extérieur, sur la pelouse parce qu’il faisait chaud, d’autant plus que l’électricité avait été coupée.

 

Jeunes et effrayés

Environ huit heures après le début de l’attaque du Hamas et une demi-heure après les appels de Porat à la police, les forces israéliennes sont arrivées et il s’en est suivi un chaos, a expliqué Porat à Kan.

« Pour commencer, il n’y avait aucune force sécuritaire [israélienne] avec nous »,

a rappelé Porat, faisant remarquer que son premier appel à la police israélienne était resté sans réponse.

« C’est nous qui avons appelé la police en compagnie des kidnappeurs, parce que ceux-ci voulaient que la police vienne, puisque c’était leur objectif : nous kidnapper et nous emmener à Gaza. »

« Ils ont compris que les soldats ne voulaient pas tuer les otages. Ainsi donc, ils ont voulu sortir avec nous vivants, afin que la police le leur permette »,

a déclaré Porat sur Channel 12.

Bien que les captifs israéliens n’aient été qu’une douzaine à peine, Porat a été chargée de dire à la police israélienne que 40 d’entre eux étaient aux mains des combattants du Hamas qui, eux-mêmes, étaient entre 40 et 50 et avaient la plupart entre 20 et 30 ans. Eux-mêmes étaient jeunes et passablement effrayés, a-t-elle dit sur Channel 12.

Un combattant décrit par Porat comme un commandant d’une bonne trentaine d’années a demandé à s’adresser à la police et il a été mis en présence d’un officier israélien qui parlait arabe.

Après une brève conversation, les quatre douzaines environ de combattants palestiniens et leur douzaine de prisonniers israéliens ont attendu l’arrivée de l’armée, en même temps que certains se sont répandus à l’extérieur, dans le jardin, pour se soulager de la chaleur de l’après-midi.

 

Des grêles de balles, d’obus de mortier et de char

Les forces israéliennes ont annoncé leur arrivée par des grêles de projectiles en tous genres, prenant par surprise les combattants palestiniens et leurs captifs israéliens.

« Nous étions dehors et, brusquement, il y a une volée de balles contre nous en provenance de [l’unité israélienne] YAMAM. Nous nous sommes tous mis à courir pour nous mettre à couvert »,

a expliqué Porat sur Channel 12.

Porat a déclaré qu’elle s’était rendue aux soldats israéliens une demi-heure après les violents échanges de tirs qui consistaient en

« des dizaines et des centaines et des milliers de balles et d’obus de mortier qui volaient en l’air ».

L’un des combattants palestiniens, un commandant, avait décidé de se rendre et l’avait en effet utilisée comme bouclier humain.

« Il a commencé par se déshabiller »,

a rappelé Porat à Aryeh Golan, de Kan.

« Il m’a appelée et il s’est mis à quitter la maison avec moi, sous le feu. C’est à ce moment que j’ai crié [à l’adresse des commandos israéliens] (…) que, s’ils m’entendaient, ils devaient cesser de tirer. »

« Puis ils m’ont entendue et ont cessé de tirer »,

a-t-elle ajouté.

« J’ai vu des gens du kibboutz sur la pelouse. Il y avait là cinq ou six otages gisant au sol à l’extérieur. Exactement comme des moutons bons pour l’abattoir, entre les tirs de nos commandos et ceux des terroristes. »

« Les terroristes les avaient abattus ? »

a demandé Golan.

« Non, ils ont été tués par les tirs croisés »,

a répondu Porat.

« Vous devez comprendre que les tirs croisés étaient très, très intenses. »

Golan insiste :

« Donc il se peut que nos forces les aient abattus ? »

« Sans aucun doute »,

répond l’ex-captive, avant d’ajouter :

« Ils ont éliminé tout le monde, y compris les otages, parce que les tirs croisés étaient très, très intenses. »

« Après ces tirs croisés démentiels, deux obus de char ont été tirés sur la maison. C’est une petite maison de kibboutz, rien de bien gros »,

a expliqué Porat.

Porat et l’homme qui l’avait faite prisonnière ont survécu tous deux. Le Palestinien a été capturé par les forces israéliennes. Mais, selon Porat, presque tous ceux qui se trouvaient dans la colonie ont été tués, blessés ou portés manquants, ces derniers sans doute emmenés à Gaza.

Porat a raconté à Kan qu’elle avait perdu des douzaines d’amis qui avaient été à la rave party – c’étaient des gens qu’elle voyait régulièrement dans ce genre de fêtes, courantes en Israël.

« Je suis en colère contre l’État. Je suis en colère contre l’armée »,

a déclaré Porat dans Maariv.

« Pendant 10 heures, le kibboutz a été abandonné. »

L’effort commun américano-israélien en vue de dépeindre le Hamas comme pire que Daech afin de justifier le génocide organisé par Israël contre la population civile de Gaza dépend du public international qui ne voit ni n’entend des comptes rendus comme celui de Porat.

Les dirigeants israéliens, déjà exposés à d’intenses critiques pour n’avoir pas été capables d’anticiper et d’empêcher l’offensive du Hamas, ne voudront pas non plus que leurs ratages catastrophiques soient compensés par le fait de savoir que bien des Israéliens qui ont perdu la vie peuvent très bien avoir été tués par des « tirs amis » au cours d’une désastreuse contre-attaque israélienne.

 

La directive Hannibal ?

Saleh al-Arouri, un important commandant militaire du Hamas, s’en est directement pris aux allégations israéliennes disant que ses combattants étaient bien décidés à tuer délibérément le plus grand nombre de civils possible.

La campagne israélienne de propagande a recouru à de sinistres histoires d’atrocités – dont aucune preuve n’a été fournie – disant que les Palestiniens avaient décapité des douzaines de bébés israéliens et que des femmes avaient été violées.

Al-Arouri a déclaré dans une interview réalisée jeudi par Al Jazeera que les combattants des forces militaires de son organisation, les Brigades Qassam, avaient reçu l’ordre strict de ne pas faire de mal aux civils.

Mais al-Arouri a déclaré qu’après que la division israélienne Gaza – l’unité de l’armée qui encercle actuellement la bande de Gaza – s’était écroulée bien plus vite qu’on ne s’y attendait, les gens de Gaza s’étaient précipités vers la zone frontalière après avoir appris qu’elle était ouverte, et avaient provoqué le chaos. Il a ajouté que cela pouvait inclure d’autres personnes armées ne faisant pas partie de Qassam.

Al-Arouri a expliqué que cala avait poussé les combattants de Qassam à s’engager dans des combats contre des soldats, des gardes des colonies et des résidents armés, ce qui avait entraîné des morts parmi les civils.

Al-Arouri a également invoqué la possibilité d’Israël ait utilisé la fameuse « directive Hannibal » un protocole qui permet aux forces israéliennes de recourir à une force écrasante pour tuer l’un de leurs propres soldats capturés plutôt que de lui permettre d’être fait prisonnier.

La motivation de la « directive Hannibal » est d’éviter que l’ennemi ait des prisonniers qu’il pourrait utiliser dans des négociations en vue d’échanges de prisonniers.

Toutefois, dans le cas présent, si la directive avait été appliquée par les forces israéliennes, elle aurait été utilisée contre des civils.

Al-Arouri a expliqué à Al Jazeera :

« Nous sommes certains que nos jeunes gens [nos combattants] ont été bombardés en même temps que les prisonniers qui les accompagnaient. »

Le compte rendu de Porat, parmi d’autres, souligne la nécessité d’une enquête indépendante, du genre qu’Israël ne serait guère enclin à autoriser un jour.

L’actuel discours de propagande est simplement trop précieux pour les génocidaires de Tel-Aviv.

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Ali Abunimah, cofondateur et directeur exécutif de The Electronic Intifada, est l’auteur de The Battle for Justice in Palestine, paru chez Haymarket Books.

Il a aussi écrit : One Country : A Bold Proposal to end the Israeli-Palestinian Impasse

 

 

David Sheen, journaliste d’investigation est l’auteur de “Le kahanisme et la politique américaine : Depuis des décennies, le Parti démocrate courtise des fanatiques racistes.”

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Publié le 16 octobre 2023 sur The ElectronicIntifada
Traduction : Jean-Marie Flémal, Charleroi pour la Palestine

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(*) Transcription de l’interview de Yasmin Porat par Kan

Yasmin Porat. Pendant une heure ils n’ont pas cessé de cogner à une dizaine de terroristes contre la chambre forte. Il y avait des cris en arabe et ç’a été une heure particulièrement tendue. Et nous avions très peur, une peur indescriptible. Au bout d’une heure, ils sont parvenus à entrer et ils nous ont emmenés, les quatre que nous étions, dans une maison toute proche où il y avait déjà huit autres otages. Nous avons rejoint ces huit personnes, et nous étions donc une douzaine d’otages, avec 40 terroristes pour nous garder. Je vais faire court.

Aryeh Golan. Vous-ont-ils violées ?

Yasmin Porat. Ils ne nous ont pas violées. ? Ils nous ont traités avec une grande humanité, ce qui veut dire…

Aryeh Golan. Avec humanité ? Vraiment ?

Yasmin Porat. Oui, je veux dire par-là qu’ils nous gardaient. Ils nous donnaient à boire de temps à autre. Quand ils voyaient que nous étions nerveux, ils nous aidaient à nous calmer. C’était très effrayant, mais personne ne nous a traités avec violence. Par chance, rien ne m’est arrivé de ce que j’ai entendu dans les médias.

Aryeh Golan. Des choses horribles, horrifiantes se sont produites.

Yasmin Porat. C’est vrai. Mais après deux heures… Brièvement, d’abord, il n’y avait pas de force sécuritaire [israélienne] avec nous. C’étaient nous qui avions appelé la police en même temps que les ravisseurs parce que ceux-ci voulaient que la police vienne, puisque leur objectif était de nous kidnapper et de nous emmener à Gaza.

[Ici, saute ou coupure dans le document audio]

Yasmin Porat. Entre-temps, un des terroristes avait décidé de se rendre, celui avec lequel j’étais entrée en contact. Au cours de ces deux heures, j’ai échangé des mots avec certains des kidnappeurs, avec ceux qui gardaient les otages.

Aryeh Golan. Oui…

Yasmin Porat. Et il a décidé de m’utiliser comme bouclier humain. Il a décidé de se rendre. Je n’en étais pas consciente à ce moment-là. Je le comprends maintenant par rétrospection. Il a commencé à se déshabiller, il m’a appelée et s’est mis à quitter la maison avec moi, sous les tirs. À ce moment, j’ai crié au YAMAM [une unité de commandos israéliens] que, quand ils pourraient m’entendre, ils devraient cesser de tirer.

Aryeh Golan. Oui…

Yasmin Porat. Et, alors, ils m’ont entendue et ils ont cessé de tirer. J’ai vu sur le gazon, dans le jardin des gens du kibboutz, cinq ou six otages gisant au sol à l’extérieur, exactement comme des moutons à l’abattoir, entre les tirs des nôtres [nos combattants] et ceux des terroristes.

Aryeh Golan. Les terroristes les avaient abattus ?

Yasmin Porat. Non, ils avaient été tués par des tirs croisés. Vous devez comprendre que les tirs croisés étaient très, très intenses.

Aryeh Golan. Donc il se peut que ce soient nos forces qui les ont abattus ?

Yasmin Porat. Sans aucun doute.

Aryeh Golan. Quand ils ont tenté d’éliminer les kidnappeurs, le Hamas ?

Yasmin Porat. Ils ont éliminé tout le monde, y compris les otages. Parce que les tirs croisés étaient très, très intenses. J’ai été libérée vers 5 h 30. Apparemment, le combat s’est terminé à 8 h 30. Après ces tirs croisés démentiels, deux obus de char ont été tirés sur la maison. C’était une petite maison de kibboutz, rien de gros. Vous l’avez vue dans les infos.

Aryeh Golan. Oui.

Yasmin Porat. Pas un endroit très grand. Et, à ce moment-là, tout le monde avait été tué. Tout était silencieux, hormis une personne qui boitait. Hadas [Dagan], dans le jardin.

Aryeh Golan. Comment ont-ils été tués ?

Yasmin Porat. Par les tirs croisés.

Aryeh Golan. Les tirs croisés… Donc, ce pouvait être aussi par nos forces ?

Yasmin Porat. Sans aucun doute.

Aryeh Golan. Vraiment ?

Yasmin Porat. C’est ce que je crois.

Aryeh Golan. Hou ! C’est moche, ça !

Yasmin Porat. Oui. Et tous sont morts.

Aryeh Golan. Et vous, grâce à ce terroriste qui a décidé de se rendre…

Yasmin Porat. Exactement…

Aryeh Golan. Et vous avez survécu et tous les autres ont été tués là-bas.

Yasmin Porat. Excepté une autre femme qui a survécu, ils l’ont retrouvée plus tard. La personne qui a traité l’événement a vérifié si elle était du nombre, ou quelque chose comme cela. Ils l’ont trouvée quand elle a levé la tête, au milieu de tous les corps. Et alors, tout simplement…

Aryeh Golan. Et votre partenaire, qui était avec vous ?

Yasmin Porat. Tué.

Aryeh Golan. Il a été tué aussi ?

Yasmin Porat. Oui. Tout le monde a été tué, là. C’est tout simplement horrible.

Aryeh Golan. Vous êtes retournée à Kabri ?

Yasmin Porat. Je suis retournée à Kabri et c’est alors que le chaos a commencé, là.

Aryeh Golan. Dans le nord ?

Yasmin Porat. Oui. Maintenant, je suis une invitée. J’ai été accueillie de gentille façon, dans le kibboutz Ein Harod. Et je suis ici, pour aujourd’hui.

Aryeh Golan. Vous êtes dans la Vallée [de Jezreel], maintenant. Bien. Yasmin, vous avez vécu une expérience horrible…

Yasmin Porat. C’est vrai.

Aryeh Golan. Vous avez perdu votre partenaire, vous avez vu des gens tués tout autour de vous…

Yasmin Porat. Et je…

Aryeh Golan. [Il l’interrompt] Qu’est-il advenu du terroriste qui s’est rendu ?

Yasmin Porat. Il est toujours arrêté, et il a simplement été appelé pour un interrogatoire afin d’aider… Vous savez, il va être interrogé à propos des accusés… Et, tristement, des douzaines d’autres de mes amis ont été tués parce que…

Aryeh Golan. [Il l’interrompt encore] Des douzaines d’amis ?

Yasmin Porat. Oui, parce que c’est une communauté, la scène des rave parties, nous allons tous aux mêmes. Cela signifie qu’en dehors de mon partenaire, j’en connaissais des douzaines et des centaines [coupure définitive].

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