Malgré le génocide, ‘Israël’ sera vaincu : Il n’y a pas de place pour le sionisme en Palestine

Khaled Barakat déclare qu’‘Israël’ est voué à la défaite, dans ce qu’il a appelé la bataille palestinienne d’octobre.

Khaled Barakat : Malgré le génocide, 'Israël' sera vaincu

 

Khaled Barakat, 8 novembre 2023

 

« Depuis un bon mois, le monde est témoin de la véritable nature, violente et criminelle, du régime sioniste : crimes de guerre, crimes contre l’humanité et génocide, le tout perpétré par un régime d’une brutalité monstrueuse mis en place dans notre patrie par l’impérialisme occidental »,

explique Khaled Barakat, écrivain palestinien et membre du Comité exécutif de Masar Badil, le Mouvement palestinien de la voie révolutionnaire alternative, dans une série d’interviews accordées à Al-Mayadeen, Palestine Today, Al-Manar et sur le site internet de Masar même.

« Ces 75 dernières années, ces puissances impérialistes ont installé un projet colonial dans notre patrie et le peuple palestinien est confronté depuis à lors à ce régime génocidaire. Ce qui se passe à Gaza aujourd’hui n’a rien d’une première. C’est déjà arrivé maintes fois dans notre histoire. Les Palestiniens n’oublieront jamais les centaines de villes et de villages qui ont été incendiés, détruits et rasés complètement en 1947 et 1948. Les Palestiniens n’oublieront jamais non plus les nombreux massacres perpétrés contre eux par les sionistes, depuis Deir Yassin jusqu’à Kufr Qasem, à Sabra et Chatila, aux nombreux massacres à Gaza dans les années 1950 et 1960, et, tout au long de l’histoire du sionisme jusqu’à nos jours »,

déclare Khaled Barakat.

 

7 octobre : lancement de la nouvelle révolution palestinienne

« Le 7 octobre n’a pas été qu’une opération courageuse et héroïque, une offensive de masse entreprise par la résistance palestinienne, mais on s’en souviendra toujours comme de la journée du lancement de la nouvelle révolution palestinienne, du jour où les Palestiniens ont relancé leur révolution, 30 ans après la voie futile d’Oslo et du prétendu « processus de paix »,

poursuit-il.

Khaled Barakat insiste pour que la jeunesse révolutionnaire palestinienne reprenne la bannière et ravive la flamme de la révolution.

« De génération en génération, les Palestiniens combattront jusqu’à ce qu’Israël soit vaincu. ‘Israël’ n’a aucun droit à l’existence, dans notre patrie. En fin de compte, il sera passé dans notre histoire exactement de la même façon que tout colonisateur et envahisseur venu dans notre patrie depuis des milliers et des milliers d’années »,

ajoute-t-il.

« Cette armée sioniste, richement financée et bien entraînée, équipée de la technologie militaire la plus récente en provenance des États-Unis et de chaque puissance impérialiste, est aujourd’hui confrontée et vaincue sur le terrain par la résistance palestinienne. Il n’y a rien de courageux dans le fait de bombarder des enfants et des familles d’une altitude de 10 000 pieds (3 000 mètres), d’être assis au volant d’une machine de guerre fabriquée et financée par les EU et d’appuyer sur un bouton afin de tuer. Le véritable courage, c’est celui que l’on voit chez les combattants qui résistent aujourd’hui, empruntant la voie du 7 octobre, et qui continuent de surgir des décombres pour affronter les chars, les incendier et les détruire à bout portant »,

explique Khaled Barakat.

« Le haut commandement ‘israélien’ devrait lire ‘L’art de la guerre’ de Sun Tzu. Vous pouvez avoir une armée très forte avec des centaines de milliers de soldats. Mais quand vous avez un haut commandement arrogant et ignorant, quand vous avez un commandant qui opère pour son propre intérêt personnel et pour la sauvegarde de sa carrière politique par l’entremise du sang palestinien, votre défaite est imminente. Une petite force combattante, brave et organisée, peut venir à bout d’une importante armée bien équipée. C’est une leçon de l’histoire que nous avons apprise de l’Algérie, du Vietnam et d’aujourd’hui en Palestine »,

fait-il remarquer.


« Israël » est voué à la défaite

Khaled Barakat déclare qu’« Israël » est voué à la défaite, dans ce qu’il a appelé la bataille palestinienne d’octobre.

« Chaque jour, nous voyons chez les résistants qu’ils ont un moral très élevé, malgré leur chagrin et leur indignation en raison de l’assaut génocidaire que subit la population, civile palestinienne. La résistance a été complètement unifiée : Les forces islamiques, nationalistes et de gauche combattent ensemble, sur une même ligne, sur un front unifié. Les Palestiniens combattent ensemble parce qu’ils savent que ce que veut ‘Israël’, c’est les oblitérer. C’est une bataille existentielle, pour nous et pour la résistance. Et, par conséquent, notre peuple n’a pas d’autre choix que la résistance, pas d’autre choix que la détermination, pas d’autre choix que l’unité »,

explique Khaled Barakat.

« ‘Israël’ est dénoncé partout dans le monde. Sa position stratégique s’est réduite et sa domination dans la région en a pris un sacré coup. Les Israéliens connaissent une crise interne très sévère dont ils ne sortiront pas »,

dit-il encore.

Et d’ajouter :

« Les déclarations de ce ministre fasciste sioniste, Amichai Eliyahu, qui a menacé d’utiliser l’arme nucléaire contre Gaza, ne font que souligner la nature de cette entité et montrent bien la réalité de son programme nucléaire, développé en collaboration avec les puissances impérialistes occidentales et protégé par elles. Les commandants et ministres sionistes qui lui ont dit de ne pas répéter ses déclarations n’ont pas agi de la sorte parce qu’ils sont opposés à la guerre nucléaire contre le peuple palestinien mais parce qu’ils obtiennent le même effet en balançant des tonnes et des tonnes de bombes et d’explosifs sur les habitations, écoles, universités et hôpitaux palestiniens de Gaza. »

 


La résistance palestinienne bloque la voie de la normalisation

« Bien sûr, que la résistance palestinienne a bloqué la voie de la normalisation et sa défaite dans la région »,

dit-il encore.

« Il s’agissait d’une action intentionnelle afin de bloquer l’avancée ‘israélienne’ dans la région. La résistance palestinienne va émerger de cette bataille en étant renforcée. De chaque bataille dans laquelle la résistance a été engagée, en 2008, 2014, 2021 et au-delà, la résistance a accumulé une expérience et des capacités accrues. Elle tire ses leçons, améliore ses stratégies et sa coordination et, avec cette expérience, elle compte à son actif deux réalisations majeures : Un, elle applique une stratégie de défense de Gaza qu’elle a développée au cours des huit années écoulées et non ces quelques dernières semaines ou même ces deux dernières années, mais bien après l’agression de 2014 ; et, deux, le commandement de la direction centrale sur le terrain, et la relation entre le berceau populaire et la résistance. »

« La relation entre le peuple et la résistance armée peut être décrite comme la relation entre le sang et la chair. Ils ne peuvent être séparés, dans le corps. Les gens savent que leurs grands sacrifices n’auront pas été vains »,

explique Khaled Barakat.

« Il est bien clair pour tout le monde que les États-Unis dirigent cette guerre et que les sionistes ne sont qu’un outil : des criminels, des truands et des mercenaires qu’on a engagés. Les sionistes sont les mercenaires des impérialistes. Les sionistes ont déclaré à maintes reprises que « leur culture et leurs valeurs » et « leurs amis et leurs alliés » étaient en Occident. Les Palestiniens, toutefois, appartiennent à la Palestine, leur patrie, leur terre ancestrale et natale. Il est clair que les puissances impérialistes n’ont pas envisagé d’accorder leurs propres terres au projet sioniste qu’elles prétendent tant aimer, mais qu’en lieu et place, elles l’ont implanté dans notre région et contre notre peuple »,

ajoute Khaled Barakat.

 

Les Palestiniens en exil et leur diaspora reprennent leur rôle

Khaled Barakat prévoit que les Palestiniens en exil et leur diaspora se sont également mis à reprendre leur engagement dans toutes les formes de lutte, y compris la lutte armée, et particulièrement au Liban.

« Cela a déjà été manifeste et nous pouvons nous attendre à une montée de la lutte armée dans les hauteurs du Golan, potentiellement aussi en Jordanie et ailleurs dans la région. Ceci reflète la reprise de la lutte à sa portée dans la région arabe, c’est-à-dire la contradiction primaire avec le sionisme et avec l’impérialisme. Ces 12 dernières années, on a dirigé les Arabes en Syrie, en Libye, au Yémen et en Égypte pour qu’ils tuent d’autres Arabes, et tout cela a directement été alimenté, financé et supervisé par les États-Unis, la CIA, les puissances européennes et leurs régimes réactionnaires de marionnettes dans la région. Aujourd’hui, nos jeunes Arabes se penchent sur la contradiction primaire et nous croyons que les jeunes Arabes dans toute la patrie arabe rallieront la lutte palestinienne et la résistance palestinienne. Ceux qui sont capables d’organiser, ceux qui peuvent écrire, ceux qui peuvent peindre et composer de la musique : il convient dans cette bataille de rassembler tout ce savoir-faire afin de faire cesser l’agression et d’en sortir victorieux »,

dit-il encore.

« Nous voyons les sionistes en Amérique du Nord et en Europe se livrer à l’incitation contre le peuple palestinien et contre les partisans de la Palestine, en promouvant la haine et le racisme. Ils croient que leur relation avec l’impérialisme occidental va les sauver et leur créer la victoire sur mesure. Ils regardent en arrière, à l’époque de la création d’‘Israël’, de la déclaration Balfour. Ils considèrent le soutien qu’ils reçoivent des EU, celui qu’ils reçoivent de la France, et tout particulièrement, dans la construction de leurs sites nucléaires. Et, quand nous exprimons notre colère au vu des atrocités du régime sioniste, ils savent que la police française et la police allemande et la police américaine vont devenir les outils de l’oppression afin de servir les intérêts de l’impérialisme et du projet sioniste »,

dit-il.


Les criminels de guerre sionistes seront poursuivis devant les tribunaux d’une Palestine libérée

Khaled Barakat a demandé au mouvement

« d’intensifier les appels à mettre un terme au génocide, aux crimes de guerre, à la participation impérialiste, à libérer tous les prisonniers palestiniens et à la libérer la Palestine, à la libérer du fleuve à la mer »,

et il a ajouté :

« Il ne suffit pas de demander un cessez-le-feu. Nous devons affirmer clairement que nous demandons aux EU et à ‘Israël’ un cessez-le-feu de leur part. Nous voulons la libération de la Palestine. »

Khaled Barakat fait remarquer le rôle de certaines organisations et personnes antisionistes juives qui se joignent aux mobilisations en faveur de la libération de la Palestine, insistant sur l’importance d’adopter une position claire contre le sionisme.

« À ce stade, ne pas condamner le sionisme constitue un acte de lâcheté et d’opportunisme. La même chose vaut pour ces voix libérales palestiniennes et prétendues voix musulmanes et chrétiennes qui refusent d’être claires à propos de la Palestine. Nous savons que nos alliés sont tous ceux qui affrontent l’impérialisme : les mouvements de libération de couleur, le mouvement philippin et les mouvements ouvriers du monde entier. Nous saluons tous ceux qui combattent toutes les formes de répression, et qui dénoncent les illusions tant promues par les médias capitalistes »,

explique-t-il.

« Nous avons besoin d’un tribunal populaire pour criminels de guerre. Nous n’avons nulle confiance en la CPI, bien que nous serions heureux de la voir arrêter les criminels de guerre sionistes et leur demander des comptes. Mais nous savons que ces systèmes ont été créés pour arrêter des Africains, et non Tony Blair, George Bush et leurs copains sionistes. Un jour ou l’autre, les criminels de guerre sionistes et ceux qui les soutiennent seront bientôt poursuivis au vu et au su du monde entier, devant les tribunaux d’une Palestine libérée. Aujourd’hui, la montée de la résistance dans la région signifie que les Arabes sont aux premières lignes du front qui combat l’impérialisme, le sionisme et les régimes réactionnaires. Les Arabes devraient être fiers d’être aux premières lignes du front, en combattant pour la libération avec des mots et avec des balles »,

a conclu Khaled Barakat.

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Publié le 8 novembre sur Masar Badil
Traduction : Jean-Marie Flémal, Charleroi pour la Palestine

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