« Tirez sur tout ! » ou comment les pilotes israéliens ont tué leurs propres civils

Ces quelques derniers jours, le clip vidéo ci-dessous est devenu absolument viral. Une jeune Syrienne, utilisatrice de X (anciennement Twitter), l’a partagé avec ce libellé convaincant : « Dernières nouvelles : Israël reconnaît que ses hélicoptères Apache ont tiré sur ses propres civils qui s’enfuyaient du festival musical Supernova. »

 

Ali Abunimah, 11 novembre 2023

 

 

 

La jeune Syrienne a également partagé cet extrait d’un article paru dans Yedioth Ahronoth, un important journal israélien, et qui a d’ailleurs été cité dans plusieurs autres publications :

« Les pilotes ont compris qu’il était terriblement malaisé de distinguer à l’intérieur des postes avancés occupés et des colonies qui était un terroriste et qui était un soldat ou un civil (…) L’intensité des tirs contre les milliers de terroristes a été d’abord terrible et ce n’est qu’à partir d’un certain point que les pilotes se sont mis à réduire l’intensité de leurs attaques et à choisir soigneusement leurs cibles. »

Depuis que la jeune Syrienne a posté ce tweet le 9 novembre, la vidéo incorporée a été vue près de 26 millions de fois. Le tweet même a été reposté ou aimé près d’un quart de million de fois.

Le tweet de la jeune Syrienne a suscité chez bien des gens l’impression que ce type de prise de vue venait seulement de paraître.

En fait, l’armée israélienne a publié des prises de vue similaires à la mi-octobre, bien que leur signification ait pu échapper à de nombreuses personnes, à l’époque. Et, alors que la jeune Syrienne n’avait posté qu’un clip de 14 secondes, la vidéo diffusée par l’armée israélienne dure près de trois minutes.

Comme The Times of Israel l’avait rapporté le 15 octobre, l’armée avait publié une vidéo prétendant montrer « des hélicoptères de combat frappant des terroristes du Hamas au moment où ils franchissaient en nombre la brèche dans la frontière de Gaza », le 7 octobre.

À l’époque, la vidéo de l’armée avait également été publiée par d’autres médias importants.

Il n’est pas très clair que le clip posté par la jeune Syrienne provienne de la même vidéo plus longue publiée par l’armée israélienne.

Mais la vidéo de l’armée montre à peu près certainement les pilotes des hélicoptères israéliens qui tirent sur des civils israéliens et sans doute sur des soldats aussi.

 

« Tirez sur tout ! »

La citation dans le tweet de la jeune Syrienne provient d’un article publié le 15 octobre en hébreu par Yoav Zitun, correspondant militaire travaillant pour Ynet, la publication en ligne affiliée à Yedioth Ahronoth.

L’article complet traduit en français de l’anglais (après traduction de l’hébreu) comprend également la vidéo publiée par l’armée israélienne – c’est-à-dire la vidéo figurant en tête du présent article.

Zitun propose des preuves manifestes de ce que l’armée israélienne a tiré sans discrimination, aussi bien sur des combattants palestiniens que sur des civils israéliens.

Il cite le cas sidérant d’un certain lieutenant-colonel A., commandant de l’Escadrille 190, qui, vers le milieu de la matinée du 7 octobre,

« a ordonné aux autres combattants dans les airs de tirer sur tout ce qu’ils voyaient dans les environs de la clôture et, à certain moment, il a également attaqué un cantonnement des FDI [l’armée israélienne] dont les soldats étaient piégés, afin d’aider des combattants de l’Unité 13 des commandos de la Marine de guerre à l’attaquer et à le libérer ».

Mais le compte rendu de Zitun indique que cela n’a pas été un cas isolé.

« Les forces aériennes ont commencé à résumer les événements de l’attaque surprise qui a déclenché la guerre contre Gaza, et il ressort qu’il y a eu (ce qu’on appelle) un brouillard de guerre au cours des premières heures du Samedi noir, non seulement pour les combattants sur le terrain, mais aussi pour les équipes aériennes appelées dans le ciel du Néguev occidental »,

dit le début de l’article de Zitun.

 

La « difficulté de distinguer » les combattants des civils

« Après que les pilotes ont compris qu’à l’intérieur des cantonnements de l’armée et des colonies qui avaient été conquises, il était très difficile de distinguer les terroristes des soldats ou des civils [israéliens], on a décidé que le premier objectif des hélicoptères de combat et des drones armés Zik [Elbit Hermes 450] était de faire cesser le déluge de terroristes et de masses meurtrières qui se répandaient sur le territoire israélien via les brèches dans la clôture »,

écrit Zitun.

Et d’ajouter alors :

« Au cours de la journée, vingt-huit hélicoptères de combat ont tiré toutes les munitions qu’ils transportaient, non sans avoir réarmé à plusieurs reprises. Nous parlons ici de centaines d’obus de mortier de 30 mm (chaque obus a l’effet d’une grenade à main) et de missiles Hellfire ».

« La fréquence de tir sur les milliers de terroristes a été énorme dès le début et ce n’est qu’à partir d’un certain point que les pilotes se sont mis à réduire l’intensité de leurs attaques et à choisir soigneusement leurs cibles. »

Un survivant israélien au moins a dit qu’une autre Israélienne avait été tuée quand un hélicoptère avait tiré sur le véhicule dans lequel elle se trouvait en compagnie de Palestiniens et d’autres Israéliens.

 

Citant les enquêtes préliminaires de l’armée israélienne, Zitun décrit une situation extrêmement chaotique :

« L’activité aérienne le premier jour n’était pas organisée et, en l’air, les pilotes devaient improviser des solutions à la situation compliquée et sans précédent : Une grande partie des directives de tir et de ciblage reçues des forces combattant sur le terrain sont parvenues aux pilotes via des appels téléphoniques ou des images envoyées par WhatsApp. »

L’élément le plus bizarre du compte rendu dans l’article de Zitun émane de l’affirmation suivante :

« Le Hamas a rendu les choses plus compliquées encore pour les pilotes d’hélicoptères et les opérateurs de drones »

en recourant à une ruse.

D’après l’enquête de l’armée israélienne, dit Zitun, on avait ordonné aux combattants du Hamas

« de marcher lentement vers les colonies et les cantonnements de l’armée et, une fois à l’intérieur, de ne courir en aucune circonstance, afin de faire croire aux pilotes qu’ils étaient des Israéliens ».

On n’a pas expliqué pourquoi tout le monde aurait pensé que les Israéliens ne se seraient pas mis à courir dans une situation aussi violente et chaotique mais, selon Zitun, l’armée avait conclu que

« la tromperie avait fonctionné durant quelque temps, jusqu’au moment où les pilotes des Apache avaient compris qu’il leur fallait contourner leurs restrictions ».

Il dit également que certains pilotes s’étaient mis

« de leur propre initiative à canarder les terroristes à coup de canon sans l’autorisation de leurs supérieurs ».

Deux éléments ressortent, ici :

« Selon le propre aveu de l’armée, les pilotes israéliens ne pouvaient distinguer clairement les combattants palestiniens des civils israéliens, mais ont néanmoins décidé d’ouvrir le feu à l’aide de quantités massives d’armes. »

 

300 « cibles »

C’est peut-être afin d’anticiper la conclusion évidente qu’Israël a tué un grand nombre de ses citoyens que Zitun a inséré cette phrase bizarre :

« Quand elles pensent au nombre énorme de personnes tuées et kidnappées, les forces aériennes sont convaincues que, sans le soutien des tirs et les nombreuses attaques menées ce jour-là par les pilotes des hélicoptères de combat des FDI, le carnage aurait été bien pire encore. »

Selon les forces aériennes, écrit Zitun,

« durant les quatre premières heures après le début des combats, des hélicoptères et des avions de combat ont attaqué environ 300 cibles, la plupart en territoire israélien ».

Les pilotes israéliens ont tiré sur des centaines de cibles situées dans leur propre territoire sans avoir la moindre image claire de ce sur qui ou sur quoi ils tiraient.

Avec un tel aveu, il serait à tout le moins impossible pour l’armée israélienne de ne pas avoir tué des nombres importants de ses concitoyens.

Faire exploser des véhicules civils

À la lumière du rapport de Zitun, la vidéo publiée le mois dernier par l’armée israélienne en montre bien davantage que ce que les officiels israéliens veulent bien admettre.

La vidéo publiée par l’armée israélienne montre les hélicoptères, et peut-être des drones, qui tirent sur des véhicules civils dont l’identité des occupants ne peut être déterminée. Ils peuvent très bien avoir été des civils israéliens qui tentaient de fuir les parages. À un moment donné, un véhicule se retrouve sous le feu et des gens n’en sortent que pour se faire mitrailler par l’appareil israélien.

Il s’avère aussi bien plus vraisemblable que les images de corps calcinés diffusées par Israël et ses propagandistes – prétendant montrer des preuves des atrocités commises par le Hamas – proviennent des hélicoptères tirant des obus de gros calibre ou des missiles Hellfire, plutôt que des armes légères que l’on voit généralement aux mains des combattants palestiniens.

https://twitter.com/MendyYahav/status/1712177181877522493?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E1712177181877522493%7Ctwgr%5E1405a67923fe681149bb179b6157b920c797aced%7Ctwcon%5Es1_&ref_url=https%3A%2F%2Felectronicintifada.net%2Fblogs%2Fali-abunimah%2Fshoot-everything-how-israeli-pilots-killed-their-own-civilians

 

 

Une accumulation de preuves

Au cours du mois écoulé, des témoignages convaincants et autres preuves ont paru dans les médias israéliens, indiquant qu’un grand nombre (quoique non précisé) d’Israéliens avaient été tués le 7 octobre et après par les forces israéliennes.

Ces faits ont tout d’abord été rapportés en anglais par des médias indépendants, dont The Electronic Intifada, Mondoweiss et The Grayzone.

L’un de premiers témoignages émanait de Yasmin Porat, une femme qui a survécu à la violence déployée à Kibbutz Be’eri.

Elle a expliqué à la radio nationale israélienne que les combattants palestiniens les avaient traités, elle et d’autres Israéliens qu’ils détenaient, avec « humanité ». Les forces sécuritaires israéliennes avaient alors surgi et s’étaient lancées dans une énorme fusillade.

Porat a déclaré que les tirs nourris émanant du camp israélien avaient tué la quasi-totalité des civils, en même temps que de nombreux combattants palestiniens.

 

 

La nécessité d’une enquête

Les médias traditionnels et les gouvernements occidentaux ont ignoré l’histoire, préférant s’en tenir aux récits d’atrocités diffusés par Israël, des récits sinistres, dénués de fondement et souvent inventés de toutes pièces – telle l’allégation scandaleuse disant que les combattants du Hamas avaient décapité des douzaines de bébés juifs.

Alors que, parfois, l’on remet injustement en question les nombres de victimes palestiniennes pourtant correctement répertoriées, les médias et les gouvernements ont accepté sans rechigner l’allégation israélienne prétendant que 1 400 personnes avaient été tuées le 7 octobre même ou juste après.

Vendredi, Israël a revu le nombre de ses morts à la baisse, le ramenant à 1 200.

Alors qu’il ne peut y avoir le moindre doute au vu des preuves et témoignages disponibles jusqu’à présent confirmant qu’Israël a tué nombre de ces citoyens le 7 octobre et après, connaître exactement le nombre de ces morts nécessiterait une enquête indépendante, mais il est on ne peut plus certain qu’Israël n’autoriserait pas la chose.

Toutefois, un bon début consisterait en ce que les médias traditionnels – et leurs divers organismes dotés d’un grand pouvoir d’enquête – s’attellent à leurs propres investigations et testent les affirmations souvent farfelues d’Israël défiant toutes preuves, même les plus solides.

Comme je l’ai fait remarquer dans une récente émission en direct de The Electronic Intifada, ils s’abstiennent minablement de le faire :

 

Traduction de l’article publié par Ynet

Le texte en français que voici est tiré de la traduction en anglais de David Sheen pour The Electronic Intifada.

SOURCE : Ynet

LIEN : https://www.ynet.co.il/news/article/b111niukzt

TITRE : Hamas a abusé les hélicoptères israéliens et leurs pilotes via WhatsApp | Les forces aériennes le premier jour (Jour 1)

SOUS-TITRE : Ironiquement, les premiers hélicoptères ont été rappelés du nord et ont atteint le périmètre de Gaza une heure environ après le début des combats. Les terroristes avaient reçu l’ordre de ne pas courir de sorte que, vus d’en haut, on aurait pu penser qu’ils étaient des Israéliens. Les pilotes tiraient sur ceux qui passaient la clôture et même à l’intérieur des colonies. Les pilotes recevaient sur leurs téléphones mobiles des informations à partir du sol. En quatre heures, 300 cibles ont été attaquées. | Les événements du Samedi noir [7 octobre 2023].

SIGNATURE : Yoav Zitun

DATE : 15 octobre 2023

TEXTE : Les forces aériennes ont commencé à résumer les événements de l’attaque surprise qui a déclenché la guerre contre Gaza, et il ressort qu’il y a eu (ce qu’on appelle) un brouillard de guerre au cours des premières heures du Samedi noir, non seulement pour les combattants sur le terrain, mais aussi pour les équipes aériennes appelées dans le ciel du Néguev occidental.

La première paire d’hélicoptères de combat immédiatement disponibles pour la Division Gaza a atteint le périmètre de Gaza environ une heure, voire un petit peu plus, après le début des événements, c’est-à-dire plus ou moins entre 7:30 et 8:00, à partir de la base de Ramat David dans le nord [le sud-ouest de la Galilée]. Ceci alors que des escadrilles similaires d’hélicoptères Apache se trouvent à la base de Ramon, bien plus proche de la bande de Gaza. Dans cette même base de Ramon, ils ont vite compris que quelque chose de bizarre se passait et ils ont fait décoller un hélicoptère de combat avec à son bord de commandant de la 190e Escadrille, le lieutenant-colonel A. en personne, qui a atteint le périmètre de Gaza à 8:32.

Après que les pilotes ont compris qu’à l’intérieur des cantonnements de l’armée et des colonies qui avaient été conquises, il était très difficile de distinguer les terroristes des soldats ou des civils [israéliens], on a décidé que le premier objectif des hélicoptères de combat et des drones armés Zik [Elbit Hermes 450] était de faire cesser le déluge de terroristes et de masses meurtrières qui se répandaient sur le territoire israélien via les brèches dans la clôture. Au cours de la journée, vingt-huit hélicoptères de combat ont tiré toutes les munitions qu’ils transportaient, non sans avoir réarmé à plusieurs reprises. Nous parlons ici de centaines d’obus de mortier de 30 mm (chaque obus a l’effet d’une grenade à main) et de missiles Hellfire. La fréquence de tir sur les milliers de terroristes a été énorme dès le début et ce n’est qu’à partir d’un certain point que les pilotes se sont mis à réduire l’intensité de leurs attaques et à choisir soigneusement leurs cibles.

Il se trouve que le Hamas a compliqué la tâche des pilotes d’hélicoptères et des opérateurs de drones : L’enquête a révélé que, dans leurs ultimes briefings, on avait demandé aux forces d’invasion de marcher lentement vers les colonies et cantonnements de l’armée et, une fois à l’intérieur, de ne courir en aucune circonstances, afin de faire croire aux pilotes qu’ils étaient israéliens. La ruse a fonctionné pendant un temps assez considérable, jusqu’au moment où les pilotes des Apache ont compris qu’il leur fallait contourner leurs restrictions. Ce n’est que vers 9:00 que, de leur propre initiative, certains se sont mis à canarder les terroristes à coup de canon, sans l’autorisation de leurs supérieurs.

L’activité aérienne le premier jour n’était pas organisée et, en l’air, les pilotes devaient improviser des solutions à la situation compliquée et sans précédent : Une grande partie des directives de tir et de ciblage reçues des forces combattant sur le terrain sont parvenues aux pilotes via des appels téléphoniques ou des images envoyées par WhatsApp. Quand elles pensent au nombre énorme de personnes tuées et kidnappées, les forces aériennes sont convaincues que, sans le soutien des tirs et les nombreuses attaques menées ce jour-là par les pilotes des hélicoptères de combat des FDI, le carnage aurait été bien pire encore.

Un autre fait qui avait aidé le commandement des forces aériennes à comprendre la gravité des événements durant ses premières heures s’était produit vers 10 heures du matin, quand le commandant de l’Escadrille 190, le lieutenant-colonel A., était descendu de son hélicoptère à [la base aérienne de] Ramon pour refaire le plein de munitions et de carburant. Il avait sorti la vidéo complète filmée par la caméra de l’hélicoptère et l’avait rapidement transmise au QG des FDI à la Kyria [à Tel-Aviv]. E n moins de 20 minutes, il avait de nouveau décollé et, avec les informations obtenues, il avait ordonné aux autres combattants aériens de tirer sur tout ce qu’ils voyaient dans la zone de la clôture et, à un certain moment, il avait même attaqué un cantonnement des FDI, où des soldats s’étaient fait piéger, afin d’aider les hommes de l’Unité 13 des commandos de la Marine de guerre à l’attaquer et à le libérer.

À une occasion, négligeant les restrictions qu’il s’était lui-même imposées, il a tiré à une distance d’à peine vingt mètres d’une des maisons du kibboutz, afin de couvrir le commandant adjoint de la Division 80 qui avait été rappelé du secteur du Sinaï et il a tué quatre terroristes au cours d’un combat difficile. Selon les forces aériennes, durant les quatre premières heures après le début des combats, des hélicoptères et des avions de combat ont attaqué environ 300 cibles, la plupart en territoire israélien.

Le neuvième jour de la guerre (dimanche), les forces aériennes étaient bien intégrées à l’effort visant à éliminer les dirigeants du Hamas, tout en préparant leur contribution massive à la progression d’une invasion terrestre. Les forces aériennes n’ont pas fait allusion au dilemme créé par l’attaque de cibles dans lesquelles les dirigeants du Hamas, tels Muhammad Deif et Yahya Sinwar, se cachent à proximité d’otages israéliens utilisés comme boucliers humains.

Les forces aériennes s’emploient à créer une nouvelle barrière entre Israël et la bande de Gaza, laquelle ferait jusqu’à trois kilomètres de large, et à encourager les Gazaouis à prendre la direction du sud en prévision des lourds bombardements qui vont pleuvoir sur la ville de Gaza et sur les villes du nord. Le mot d’ordre qui dirige actuellement les forces aériennes est celui-ci :

« la destruction des capacités, mouvements et autorités militaires des organisations terroristes de la bande de Gaza qui menacent Israël ».

Les pilotes ont reçu la consigne d’agir avec le calme et le professionnalisme, avec l’intelligence organisée et toute la logique opérationnelle qui ont sous-tendu chacune des attaques menées jusqu’à présent.

Pour l’instant, l’effort aérien est concentré sur Gaza mais accompagné d’une préparation accrue aux prochains jours de la bataille qui se déroule déjà dans le nord. Les FDI expliquent que les forces aériennes sont entraînées et équipées pour traiter deux fronts simultanément, mais leur préférence est de se concentrer sur un théâtre principal. Par conséquent, par exemple, les forces aériennes n’attaquent pas automatiquement chaque lanceur de missiles anti-aériens du Hezbollah qui tire une roquette sur des drones israéliens.

Dans un même temps, les FDI ont identifié depuis quelque temps un gros effort de la part de l’Iran en vue de faire parvenir de l’armement plus sophistiqué au Hezbollah au Liban. Selon la presse étrangère, ce sont les forces aériennes qui, ces derniers jours, ont attaqué les aéroports syriens d’Alep et de Damas, provoquant leur fermeture et empêchant en même temps les importants transports d’armes de faire route vers le Liban.

Le commandant d’aviation, le major Tomer Bar, a commenté les événements du premier jour en disant :

« Il y a de nombreuses histoires de courage de la part des soldats sur le terrain. Les pilotes ont tué de nombreux terroristes et les hélicoptères ont amené les combattants sur le champ de bataille en plein sous le feu. Nous sommes fiers d’eux et des réservistes qui prouvent la force des FDI et des forces aériennes. Nous faisons des recherches chaque jour et nous ne cessons de nous améliorer. »

À propos d’une invasion terrestre, Bar a déclaré :

« Nous préparons le théâtre de manœuvres les plus efficientes possibles et nous éloignons le plus de menaces terrestres et aériennes possible, dans le but de donner aux combattants une liberté d’action opérationnelle. Pour l’instant, nous nous concentrons sur le théâtre sud, mais nous sommes préparés à un très haut degré à chaque développement qui pourrait se produire dans le nord. »

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Ali Abunimah, cofondateur et directeur exécutif de The Electronic Intifada, est l’auteur de The Battle for Justice in Palestine, paru chez Haymarket Books.

Il a aussi écrit : One Country : A Bold Proposal to end the Israeli-Palestinian Impasse

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Publié le 11 novembre 2023 sur The Electronic Intifada
Traduction : Jean-Marie Flémal, Charleroi pour la Palestine

 

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