2000 personnes manifestent pour la libération de Georges Abdallah devant la prison de Lannemezan

Appelée par de très nombreuses organisations politiques, associatives et syndicales, c’est finalement 2000 personnes qui ont rejoint la manifestation pour la libération de Georges Abdallah jusqu’aux portes de la prison de Lannemezan. Celle-ci était exceptionnellement organisée ce samedi 6 avril suite à la répression qui avait touché la manifestation précédente en octobre dernier. Et ce fut bel et bien un succès collectif !

 

2000 personnes manifestent pour la libération de Georges Abdallah devant la prison de Lannemezan

 

Alors que ce communiste arabe est emprisonné en France depuis 1984, cette affluence historique témoigne d’une campagne croissante en solidarité avec le militant de la cause palestinienne. Depuis Toulouse, c’est près de 60 organisations qui ont uni leurs voix en soutien au plus ancien prisonnier politique d’Europe, affrétant plusieurs bus et organisant des covoiturages pour cette marche. Cet élargissement doit être un point d’appui pour développer significativement le rapport de force alors que celui-ci a déposé une nouvelle demande de libération dont l’audience devrait avoir lieu dans les prochaines semaines.

 

 

Pendant que le génocide à Gaza se poursuit depuis plus de 180 jours, la solidarité avec la résistance du peuple palestinien était au cœur de cette mobilisation. Le Collectif Palestine Vaincra a rejoint le Comité de soutien à la Palestine derrière une banderole « Libérons Georges Abdallah – Stop au génocide à Gaza » soulignant que la lutte pour la libération de la Palestine et du militant libanais est une même lutte contre l’impérialisme et le sionisme. À nos côtés, plusieurs organisations étaient présentes comme Samidoun Paris Banlieue, Libérons Georges Abdallah 38, l’Action Antifasciste Tolosa ou encore le Collectif populaire contre l’extrême droite.

 

La CGT pour la libération de Georges Abdallah

 

Plus largement, d’innombrables délégations étaient présentes venant de plusieurs villes de France. En particulier, de nombreux comités de soutien à la Palestine et à Georges Abdallah étaient là (Collectif Palestine Vaincra, Samidoun, Campagne unitaire pour la libération de Georges Abdallah, Couserans-Palestine, Les soutiens de Bagnolet, Europalestine, UJFP, des comités BDS, des sections de l’AFPS, Collectif 65 pour la libération de Georges Abdallah, Libérons Georges Abdallah 33, Libérons Georges Abdallah 38, Urgence Palestine, Fosse aux Lyons, CAP…), des organisations politiques de gauche et d’extrême gauche (PCF, LFI, PG, NPA, Révolution Permanente, ANC, ICOR, OCML VP, PCOF, LJR, JR, Front Anti-impérialiste, Supernova, FA…) tout comme des syndicats (CNT, des sections de Solidaires et plusieurs UD et fédérations de la CGT…), des organisations antiracistes et antifascistes (FUIQP, des groupes antifascistes de différentes villes) ainsi que des militants anticarcéraux et abolitionnistes. La diversité des organisations qui soutiennent Georges Abdallah met en avant une campagne dynamique et multiforme qui a su faire grandir le soutien à ce communiste libanais année après année.

 

 

Cofondatrice du Collectif pour la Libération de Georges Ibrahim Abdallah, Suzanne Le Manceau a lu une intervention du prisonnier politique devant la prison de Lannemezan. Dans celle-ci, celui-ci rappelle que

« la précédente manifestation solidaire devant cette centrale, n’a pas été autorisée qu’après un recours devant le tribunal administratif… En effet, il y a seulement quelques mois, les autorités concernées ont fini par cesser d’interdire les manifestations de solidarité avec le peuple palestinien. Il n’en demeure pas moins, gare à celle ou celui qui justifie d’une façon ou d’une autre la lutte du peuple Palestinien et évoque la légitime résistance face aux forces d’occupation… Diabolisation et surtout criminalisation du moment où il s’agit de la lutte du « mouvement de libération nationale palestinien » et de ses diverses composantes combattantes. L’ « apologie du terrorisme » est très vite jeté à la figure de celle ou celui qui s’oppose, en quelque sorte, à la campagne de propagande justifiant et soutenant la criminelle guerre sioniste et dénigrant à longueur des journées les principales forces qui s’y opposent. »

 

 

À sa suite, plusieurs organisations et personnalités ont pris la parole pour souligner leur engagement au côté du militant libanais. Parmi elles, les mots d’Annie Ernaux, Prix Nobel de littérature 2022, qui ont été lus par une militante du Collectif 65 pour la libération de Georges Abdallah :

« J’ai rejoint celles et ceux qui réclament depuis toutes ces années la libération de Georges Ibrahim Abdallah. Qui veulent mettre fin à un déni de justice et d’humanité. Mettre fin à un déshonneur. Celui d’une France oublieuse, ici, des droits de l’homme. C’est un combat dont je suis fière… »

De la même manière, et pour la première fois, cinq parlementaires étaient présentes (Elsa Faucillon, Sylvie Ferrer, Andrée Taurinya, Karen Erodi et Pascale Martin). Lors de son intervention, une membre du Collectif Palestine Vaincra a souligné

« qu’en tant que réfugiée palestinienne ayant grandie au Liban, être présente aujourd’hui à vos côtés signifie beaucoup tant Georges Abdallah a consacré sa vie pour que mon peuple vive libre débarrassé de l’impérialisme et du sionisme. Alors que l’Etat sioniste mène une terrible offensive génocidaire sur la bande de Gaza depuis plus de 180 jours, soutenir Georges Abdallah c’est soutenir la résistance du peuple palestinien qui fait face avec courage et détermination à l’une des dernières colonisations de peuplement de la planète soutenue politiquement, économiquement et militairement par l’impérialisme occidental en premier lieu duquel la France ! »

Le soutien à Georges Abdallah doit être un lieu de convergence de toutes les personnes qui soutiennent la légitime lutte du peuple palestinien et qui dénonce la politique du gouvernement français, fondamentalement impérialiste. La nouvelle demande de libération du plus ancien prisonnier politique d’Europe doit être la dernière et il doit pouvoir retourner vivre libre dans son pays, le Liban. Cela dépend de notre mobilisation à toutes et tous !

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Publié le 8 avril sur Collectif Palestine Vaincra

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