Une frappe israélienne sur l’école Tabaeen tue plus de 100 Palestiniens

Ce samedi 10 août, les forces israéliennes ont ciblé l’école Tabaeen dans le quartier d’Al-Daraj du centre de la ville de Gaza, tuant plus de 100 Palestiniens et en blessant bien davantage encore, au cours d’une des attaques les plus meurtrières qu’a subies Gaza ces dernières semaines.

 

Les forces israéliennes ont perpétré un massacre horrible dans l'école Tabaeen qui abritait des Palestiniens déplacés.

Les forces israéliennes ont perpétré un massacre horrible dans l’école Tabaeen qui abritait des Palestiniens déplacés. (Photo : via QNN TW Page)

 

The Palestine Chronicle, 10 août 2024

Selon le Bureau gouvernemental des médias de Gaza, l’armée israélienne a directement ciblé les personnes déplacées au moment où elles se livraient à la prière de l’aube, ce qui s’est traduit par une augmentation rapide du nombre des victimes.

Des témoins oculaires ont rapporté que le bombardement avait débuté immédiatement après le début de la prière.

Le Bureau des médias a ajouté que le nombre des victimes à lui seul avait débordé le personnel médical, les équipes de la Défense civile et les intervenants d’urgence, qui n’ont pas été à même de dégager tous les corps.

 

6 000 livres d’explosifs

Ismail Al-Thawabta, directeur général du Bureau, a déclaré que l’armée israélienne avait bombardé l’école, qui hébergeait des personnes déplacées, à l’aide de trois missiles dont chacun contenait 2 000 livres (env. 900 kg) d’explosifs.

Il a dit que l’armée israélienne était bien au courant des personnes déplacées réfugiées dans l’école et il a accusé l’armée de fabriquer de fausses informations pour justifier ses actions.

Le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Basal, a confirmé que la frappe israélienne avait touché l’école au moment où les personnes déplacées récitaient leurs prières de l’aube et que cela s’était traduit par la mort de près de 90 pour 100 des personnes qui priaient.

Basal a ajouté que la plupart des blessures étaient graves. La Défense civile a rapporté également que les étages ciblés comprenaient un refuge pour femmes et une salle de prière pour les personnes déplacées.

 

Des milliers de personnes déplacées

Selon Al-Jazeera, l’école hébergeait plus de 2 000 personnes déplacées venues de diverses régions de Gaza.

Avec cette attaque, c’est la cinquième fois en deux semaines environ qu’un centre de refuge est bombardé par les forces israéliennes. Le correspondant a également rapporté que les ambulances et les véhicules de la défense civile sont toujours occupés à transporter des victimes vers l’hôpital baptiste Al-Ahli et vers d’autres sites médicaux tout proches.

Le correspondant d’Al-Jazeera à Gaza, Anas al-Sharif, a décrit la scène comme étant catastrophique, avec les corps des martyrs complètement brûlés et désarticulés jonchant tout l’espace de prière et la cour de l’école, tellement l’explosion a été puissante.

Il a prévenu que le nombre officiel de victimes n’était qu’une première estimation et que le nombre réel pouvait être bien supérieur encore.

En outre, la situation à l’hôpital baptiste Al-Ahli, où ont été admis les blessés, est particulièrement précaire. L’hôpital est surpeuplé et aux prises avec une grave pénurie de fournitures médicales, de lits et de personnel et la situation est encore exacerbée par l’actuel blocus et la destruction du secteur de la santé à Gaza depuis le déclenchement de la guerre génocidaire le 7 octobre.

L’armée israélienne a admis avoir bombardé l’école Tabaeen, qui était censée être un abri sûr pour quelque 2 000 personnes déplacées.

Le porte-parole de l’armée israélienne, Avichai Adraee, a affirmé que l’attaque visait des « terroristes » qui, prétendument, opéraient un centre de commandement militaire à l’intérieur de l’école, bien que celle-ci ait été utilisée comme refuge.

L’attaque a suscité des condamnations venues de divers camps.

Le ministère égyptien des Affaires étrangères a fait savoir que le fait de tuer délibérément des Palestiniens était une preuve de l’absence de volonté politique d’Israël de mettre un terme à la guerre.

Le ministère jordanien des Affaires étrangères a condamné le bombardement en tant que violation des lois internationales et attaque contre des civils.

 

Un « crime horrible »

Le mouvement palestinien du Hamas a décrit le massacre comme un « crime horrible et une escalade dangereuse » dans la campagne génocidaire israélienne contre les Palestiniens.

« L’armée terroriste ennemie ment de nouveau en fabriquant des excuses et des prétextes absurdes afin de cibler des civils, des écoles, des hôpitaux et des camps de personnes déplacées »,

a dit samedi le Hamas dans une déclaration.

« Tout cela, ce ne sont que de piètres excuses et des mensonges éhontés en vue de justifier ses crimes, puisqu’il n’y avait pas d’individus armés dans l’école Al-Tabaeen »,

a conclu la déclaration.

Avec cette attaque ce samedi contre l’école Al-Tabaeen, c’est la sixième fois en une semaine à peine que des écoles abritant des personnes déplacées à Gaza même ont été bombardées par les forces israéliennes, ce qui s’est traduit par de nombreux morts et blessés.

Ceci vient après une série d’attaques similaires contre des écoles de tout le territoire et qui ont entraîné de nombreuses victimes civiles, dont bon nombre étaient des femmes et des enfants.

 

 

 

Le génocide se poursuit

Foulant aux pieds une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU réclamant un cessez-le-feu immédiat, Israël a dû affronter une condamnation internationale dans la poursuite de son offensive brutale contre Gaza.

Actuellement en procès devant la Cour internationale de Justice pour génocide contre les Palestiniens, Israël mène une guerre dévastatrice contre Gaza depuis le 7 octobre.

Selon le ministère gazaoui de la Santé, 39 699 Palestiniens ont été tués et 91 722 blessés dans le génocide actuellement orchestré par Israël à Gaza depuis le 7 octobre.

De plus, au moins 11 000 personnes n’ont pas été reprises dans ces comptes. Il s’agit des morts présumés sous les décombres de leurs maisons un peu partout dans l’enclave.

Les organisations palestiniennes et internationales disent que la majorité des personnes tuées et blessées sont des femmes et des enfants.

La guerre israélienne s’est traduite par une famine aiguë, surtout dans la partie nord de Gaza, et il en est résulté la mort de nombreux Palestiniens, dont une majorité d’enfants.

L’agression israélienne s’est également traduite par le déplacement forcé de près de deux millions de personnes de toutes les régions de l’enclave, et la majorité de ces personnes déplacées l’ont été vers la ville densément peuplée du sud de la bande, Rafah, près de la frontière avec l’Égypte – au cours de ce qui est devenu le plus grand exode massif que la Palestine ait connu depuis la Nakba de 1948.

Plus tard, au cours de cette même guerre, des centaines de milliers de Palestiniens se sont mis à fuir le sud pour gagner la partie centrale de Gaza, et ce, dans une quête constante de sécurité.

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Publié le 10 août sur The Palestine Chronicle
Traduction : Jean-Marie Flémal, Charleroi pour la Palestine

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