Arrestations, répression et fascisme : L’attaque contre les Palestiniens de la Palestine ’48 occupée
Le régime d’occupation sioniste a fourni un effort concerté de répression contre les Palestiniens de la Palestine ’48 occupée afin d’empêcher l’émergence d’un front bien présent de protestation, de résistance et de perturbation pour affronter le génocide de Gaza et agir dans toute la Palestine occupée.
Les dirigeants racistes et criminels du régime, de Ben-Gvir à Smotrich et Netanyahou, proclament publiquement leurs plans de pression contre les Palestiniens de la Palestine ’48 occupée, dont la dernière attaque en date consistait à réduire au silence l’appel à la prière dans les mosquées de toute la Palestine.
L’emprisonnement colonial est utilisé comme arme afin de tenter d’empêcher les peuple palestinien vivant en ’48 de s’organiser en organisations politiques claires et en mouvements de résistance pour affronter le sionisme de front, malgré l’héroïsme de certains résistants palestiniens comme Rami Natour, qui avait utilisé son camion pour mener une action de résistance près d’une base militaire de l’occupation, à proximité de « Tel-Aviv », le 27 octobre 2024.
Par crainte du développement d’une résistance collective, l’occupation adopte des lois d’« apartheid » encore plus répressives qui ciblent les familles des combattants de la résistance de la Palestine ’48 occupée, en jurant de les dépouiller de la citoyenneté « israélienne » qu’on leur a imposée et de les chasser de Palestine.
En effet, l’occupation emprisonne toujours des activistes du soulèvement de 2021 lors de la bataille de Seif al-Quds (Intifada de l’Unité), quand les Palestiniens de la Palestine ’48 occupée s’étaient mobilisés avec ceux de Gaza, de la Cisjordanie et de l’exil pour affronter l’offensive sioniste.
Le recours à l’emprisonnement colonial a également inclus une série d’attaques contre les Palestiniens parce qu’ils postaient dans les médias sociaux des messages de soutien de Gaza et du peuple palestinien ; on les a arrêtés et emprisonnés pour « incitation ». Ce sont surtout des femmes qui ont été ciblées de la sorte.
Le régime d’occupation continue d’emprisonner le corps du martyr, combattant pour la liberté de la Palestine, intellectuel et écrivain Walid Daqqah, qui est décédé derrière les barreaux après que l’occupation lui avait refusé des soins médicaux appropriés ainsi que sa libération.
Dans bien des cas, la répression à l’encontre des Palestiniens est rendue moins visible par le biais du recours à
l’ « assignation à domicile ». Les Palestiniens placés sous ce régime de résidence forcée se voient souvent refuser l’accès à internet, et doivent avoir un autre membre de leur famille pour les garder à tout moment et, souvent, ils doivent séjourner en dehors de leur ville de résidence et ce, par le biais d’une expulsion forcée.
Alors que les Palestiniens sous « assignation à domicile » échappent aux tortures extrêmes, aux tabassages, à l’affamement, à la négligence médicale et à tout ce qu’on impose aux Palestiniens dans les prisons sionistes, ils sont également tenus à l’écart du mouvement des prisonniers palestiniens et de la mobilisation collective du peuple palestinien, ce qui sert les efforts du régime sioniste en vue de séparer les Palestiniens de ’48 du reste de leur peuple.
Ces derniers jours, plusieurs Palestiniens de la Palestine ’48 occupée détenteurs de la citoyenneté « israélienne » imposée, ont été condamnés. Nasr Zeitawi, du village de Zalfa, a été condamné hier à cinq ans de prison et à une amende de 20 000 NIS (5 266 euros) pour son rôle dans l’Intifada de l’Unité en 2021. Il avait déjà purgé deux ans de prison et était en « assignation à domicile » depuis 2023. Cette fois, il sera envoyé en prison pour les trois années restantes. Ward Zeitawi, lui aussi de Zalfa, a été condamné à 250 heures de « service communautaire » et à une amende de 3 000 NIS (789 euros). Lui aussi était en « assignation à domicile » depuis 2021.
Durant l’année écoulée, quelque 550 Palestiniens de la Palestine ’48 occupée ont été accusés dans les tribunaux sionistes d’avoir participé en 2021 à la défense de la Palestine. Le 14 octobre, Mohammed Zeitawi a été condamné à 7 ans et Ahmad Mahameed à 5 ans dans les prisons sionistes. Tous deux sont également de Zalfa.
Le 9 octobre, Assi Hourani (52 ans), d’Acre, a vu lever les charges qui pesaient sur lui. Toutefois, il avait déjà purgé six mois dans les prisons sionistes et il avait été vilainement torturé en cours d’interrogatoire. Il avait ensuite été gardé en « assignation à domicile » depuis 2023 et avait été tenu éloigné d’Acre durant tout ce temps.
Le même jour, Saleh Majed et Mohammed Hammad, d’Acre, ont été « accusés » tous deux de s’être défendus contre un colon qui tentait d’écraser des Palestiniens avec sa voiture. En 2022, Adham Bashir a été condamné à 10 ans de prison ; en 2023, Qusay Abbas a quant à lui écopé de 17 ans à la suite du même incident.
Le 4 décembre, les conditions imposées à l’activiste Mohammed Jabareen, d’Umm al-Fahm, ont été « allégées ». Désormais, il peut quitter la maison pendant 5 heures et retourner à Umm al-Fahm, plutôt qu’au village de Zalfa, où il était en « assignation à domicile » depuis juin.
Mohammed Jabareen avait été emprisonné dans les prisons de l’occupation sioniste entre le 19 octobre 2023 et la mi-juin 2024 pour avoir participé à une manifestation contre le génocide à Gaza (ceci, en contraste flagrant avec le respect témoigné envers les émeutiers sionistes du « droit au viol », qui avaient envahi des bases militaires). Depuis ce moment, il avait été en « assignation à domicile » à Zalfa, après avoir été expulsé de force d’Umm al-Fahm.
Lundi 2 décembre, Mahdi Abu al-Hassan, 22 ans, d’Umm al-Fahm a commencé à purger une peine de 9 mois à la prison de Jalameh. En avril 2022, il avait été enlevé par l’occupation à la mosquée Al-Aqsa en compagnie de centaines de fidèles et condamné ensuite à 11 mois de prison ; il a déjà tiré 60 jours.
Toutes ces sentences sont censées créer un sentiment de terreur parmi les masses palestiniennes en leur faisant savoir que toute participation à des protestations, des confrontations ou des actes de résistance seront contrées par des attaques massives non seulement contre les individus, mais aussi contre leur famille et leur communauté.
L’identité palestinienne est certainement ciblée par le régime sioniste, de la même façon qu’elle l’est depuis plus de 76 ans et même, effectivement, depuis plus d’un siècle. Qui plus est, toutefois, on assiste à une attaque concertée visant à empêcher toute action, défense communautaire et mobilisation de résistance.
Toutes ces agressions montrent clairement non seulement la nature raciste du régime sioniste et son désir d’oblitérer la vie et l’existence des Palestiniens, mais aussi son incapacité à détruire l’amour des Palestiniens pour leur terre et pour leur peuple et leur volonté d’agir pour leur défense dans toutes les circonstances.
Du fleuve à la mer, la Palestine sera libre !
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Publié le 5 décembre 2024 sur Samidoun
Traduction : Jean-Marie Flémal, Charleroi pour la Palestine