Procès contre le militant juif antisioniste Tony Greenstein en Angleterre
Voici un an, la police « antiterrorisme » se présentait au domicile de l’écrivain et militant pour la Palestine Tony Greenstein, dans la cité balnéaire anglaise de Brighton.
Ali Abunimah, 1er janvier 2025
Extrait d’un article d’Ali Abunimah, commentant le livestream de l’Electronic Intifadah au 451e jour du génocide (*). L’émission présentait également des interviews de l’urgentiste la docteure Mimi Syed, à Gaza, du contributeur régulier à l’EI à Gaza Abubaker Abed ainsi qu’une discussion sur la façon dont les médias américains blanchissent les événements en Syrie et les nouvelles du jour et le rapport sur la résistance.
Les policiers interrogeaient Greenstein à propos d’un tweet qu’il avait publié disant qu’il soutenait « le Hamas contre l’armée israélienne ». Dans la foulée, il était arrêté, puis relâché selon les conditions restrictives de mise en liberté sous caution, accompagnées d’une interdiction de publier quoi que ce soit sur le Hamas dans les médias sociaux.
Il y a quelques semaines, dans le cadre de la tristement célèbre Loi antidémocratique et répressive de 2000 sur le Terrorisme, les procureurs britanniques accusaient Greenstein, 71 ans, d’avoir exprimé « une opinion ou une croyance soutenant une organisation interdite ».
Ils l’accusaient également d’avoir « invité à soutenir » le Hamas. Ces graves accusations pourraient déboucher sur une sentence d’emprisonnement allant jusqu’à 14 ans.
« Je ne crois pas que j’aurais 14 ans pour une première infraction, mais, du fait que je suis sous le coup d’une suspension de prononcé pour une action avec Palestine Action il y a un an, je pense qu’il est très probable que je reçoive une peine de prison »,
a expliqué cette semaine le militant vétéran pour la Palestine, Tony Greenstein.
« Évidemment, j’inviterai le jury à m’acquitter, parce que le principal argument sera qu’il ne s’agit pas ici de terrorisme. Il s’agit de la liberté d’expression, du droit de s’exprimer en faveur de la Palestine, du droit de s’exprimer à propos d’un génocide qui se déroule en temps réel »,
a ajouté Greenstein.
Le procès de Greenstein est prévu pour le 31 janvier et il demande le plus de soutien public possible pour lui-même et d’autres activistes, journalistes et universitaires confrontés à des persécutions ou à des poursuites de la part des autorités britanniques en raison de leur soutien à la Palestine.
Socialiste et antisioniste juif, militant antiraciste, Tony Greenstein est l’auteur de Zionism During the Holocaust: The Weaponization of Memory in the Service of State and Nation (Le sionisme pendant l’Holocauste : l’instrumentalisation de la mémoire au service de l’État et de la nation) (**), un livre dont il avait parlé lors d’un podcast de The Electronic Intifada au moment de sa publication en 2022.
L’interview de Greenstein lors du livestream a eu lieu juste après le briefing des infos de cette semaine par Nora Barrows-Friedman, qui se concentrait sur la destruction par Israël de l’hôpital Kamal Adwan, le dernier grand centre de santé encore opérationnel dans le nord de Gaza.
Israël a enlevé plus de 240 personnes, dont des patients, des travailleurs médicaux et le directeur de l’hôpital, le Dr Hussam Abu Safiya, dont on dit qu’il est actuellement détenu dans le tristement célèbre camp de concentration israélien de Sde Teiman, où l’on a torturé, violé et assassiné nombre de Palestiniens, dont certains appartenant au personnel médical.
« C’est ce que les nazis faisaient à Auschwitz »,
faisait remarquer Greenstein, alors qu’il commentait les récits des témoins disant que les soldats israéliens inscrivaient des numéros sur les corps des Palestiniens qu’ils arrêtaient à l’hôpital.
« Le fait que les sionistes imitent désormais ce que les nazis faisaient dit réellement tout à propos de leur campagne à Gaza »,
a ajouté Greenstein.
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Publié le 1er janvier 2025 sur The Electronic Intifada
Traduction : Jean-Marie Flémal, Charleroi pour la Palestine
(*) Vous pouvez visionner l’émission (en anglais) ici :
(**)
Tony Greenstein est l’auteur de Zionism During the Holocaust: The Weaponization of Memory in the Service of State and Nation (Le sionisme pendant l’Holocauste : l’instrumentalisation de la mémoire au service de l’État et de la nation)
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