115 prisonniers se mobilisent en soutien aux grévistes de la faim Khalil Awawdeh et Raed Rayan

Les prisonniers palestiniens Khalil Awawdeh et Raed Rayan poursuivent leurs grèves de la faim de longue durée, alors que la détention administrative d’Awawdeh a été renouvelée le 20 juillet dernier après 142 jours de grève de la faim. Rayan est en grève de la faim depuis 108 jours. Tous deux réclament leur libération et la fin de leur détention administrative, un emprisonnement israélien sans inculpation ni procès. Aujourd’hui, plus de 115 prisonniers palestiniens se joignent à eux dans une lutte collective pour mettre fin à leur emprisonnement.

Manifestation de soutien aux grévistes de la faim Khalil Awawdeh et Raed Rayan à Gaza, avec la participation d'une délégation de Samidoun

Manifestation de soutien aux grévistes de la faim Khalil Awawdeh et Raed Rayan à Gaza, avec la participation d’une délégation de Samidoun

Dans la soirée du jeudi 21 juillet, 40 prisonniers du Mouvement du Jihad islamique palestinien dans la prison d’Ofer ont entamé une grève de la faim illimitée en solidarité avec Awawdeh après avoir appris que sa détention administrative avait été prolongée jusqu’au 2 octobre 2022 malgré son état de santé grave.

En outre, l’organisation pénitentiaire du Front populaire de libération de la Palestine a annoncé que 75 prisonniers du FPLP lanceraient une grève de la faim de solidarité dimanche, rejoignant ainsi la bataille collective dans toutes les prisons en soutien à Raed Rayan et Khalil Awawdeh. Dans la déclaration annonçant la grève, les prisonniers du FPLP ont également attiré l’attention sur les cas d’Ahed Abu Ghoulmeh, qui a été soudainement enlevé de sa chambre ces derniers jours pour être interrogé par les forces d’occupation, et de Shadi Maali, également en détention administrative, qui a été jeté en isolement pendant trois mois dans le but de lui soutirer des informations sur son fils, Jad qui est âgé de 19 ans, ou de forcer Jad à se livrer aux forces d’occupation.

Âgé de 40 ans, Khalil Awawdeh est originaire d’Ithna près d’al-Khalil. Il est le père de quatre filles. Son état de santé s’est gravement détérioré et il a été transféré à plusieurs reprises entre la clinique de la prison de Ramle, notoirement connue pour sa négligence médicale, et divers hôpitaux civils pendant sa longue grève de la faim. Au 111e jour de sa grève de la faim, il a brièvement suspendu sa grève car il avait été informé que les forces d’occupation avaient accepté de le libérer. Au lieu de cela, deux jours plus tard, il a été informé que son ordre de détention administrative avait été réimposé, ce qui l’a incité à poursuivre sa grève. Pendant tout ce temps, il s’est toujours vu refuser tout contact avec sa famille et fréquemment avec son avocat.

À l’origine, Awawdeh avait l’intention de poursuivre des études de médecine à l’étranger, mais il s’est inscrit à un cours d’ingénierie à l’Université polytechnique de Palestine à Al Khalil avant que ses études ne soient interrompues en 2002. Emprisonné pendant cinq ans par l’occupation israélienne, il a été libéré en 2007. Plus tard cette année-là, il a de nouveau été arrêté et maintenu en détention administrative sans inculpation ni procès pendant près de trois ans. Depuis, il a été détenu à plusieurs reprises. Il a entamé des études d’économie à l’université ouverte d’Al Quds, qui ont été de nouveau interrompues le 27 décembre 2021, lorsqu’il a été jeté en détention administrative sans inculpation ni procès une fois de plus.

Il est gravement émacié, doit se déplacer en fauteuil roulant, vomit de l’eau lorsqu’il en consomme et peut à peine parler, avec de fortes douleurs dans tout le corps. Il a néanmoins poursuivi le combat, même lorsque les fausses affirmations de l’occupation ont entraîné une dissipation de l’intérêt et de l’attention portés à son cas.

Âgé de 27 ans, Raed Rayan est originaire de Beit Duqqu, au nord-ouest de Jérusalem occupée. Il est en grève de la faim depuis 107 jours et en détention administrative depuis le 3 novembre 2021. Il avait été libéré de sa dernière période de détention sans inculpation ni jugement quelques mois auparavant, en avril 2021. Il a entamé sa grève de la faim après que sa détention a été prolongée de quatre mois en avril 2022. Il doit se déplacer en fauteuil roulant et souffre de graves douleurs à la tête, à l’estomac et aux yeux depuis le début de sa grève de la faim.

Affichage en soutien aux grévistes de la faim dans les rues de Berlin par Samidoun.

Affichage en soutien aux grévistes de la faim dans les rues de Berlin par Samidoun.

 

Qu’est-ce que la détention administrative ?

La détention administrative a été utilisée pour la première fois en Palestine par le mandat colonial britannique, puis adoptée par le régime sioniste. Elle est désormais utilisée de manière routinière pour cibler les Palestiniens, en particulier les dirigeants communautaires, les militants et les personnes influentes dans leurs villes, camps et villages.

Il y a actuellement environ 682 Palestiniens emprisonnés sans inculpation ni procès en détention administrative, sur les 4 700 prisonniers politiques palestiniens. Ces ordres sont émis par l’armée et approuvés par les tribunaux militaires sur la base de « preuves secrètes », dont les détenus palestiniens et leurs avocats n’ont pas connaissance. Délivrées pour une durée maximale de six mois, ils sont renouvelables indéfiniment. Les Palestiniens – y compris les enfants mineurs – peuvent passer des années en détention administrative sans inculpation ni procès.

Les Palestiniens placés en détention administrative boycottent les tribunaux militaires de l’occupation depuis le 1er janvier 2022 et prévoient actuellement d’évaluer collectivement les prochaines étapes de leur lutte, dans le cadre du mouvement croissant pour la liberté d’Awawdeh et de Rayan.

Le réseau de solidarité avec les prisonniers palestiniens Samidoun, dont est membre la Plate-forme Charleroi-Palestine, appelle tous les partisans de la Palestine d’agir pour soutenir Khalil Awawdeh et Raed Rayan, qui affrontent les forces d’occupation sionistes au péril de leur vie, ainsi que tous les prisonniers palestiniens qui luttent pour la liberté, pour leur propre vie et pour le peuple palestinien. Les autres prisonniers se tiennent main dans la main avec eux dans cette bataille, affrontant le système d’oppression israélien en première ligne, avec leurs corps et leurs vies, pour mettre fin au système de la détention administrative.

 

Passons à l’action !

  • Rejoignez la campagne sur les médias sociaux !
    La campagne sur les médias sociaux #FreeRaed et #FreeKhalil prend de l’ampleur. Utilisez ces hashtags pour poster sur Twitter et Instagram. Publiez dans toutes les langues ! Agissez et rejoignez la mobilisation sur les réseaux sociaux pour briser l’isolement imposé à Raed et Khalil par l’occupation israélienne !
  • Manifestez dans votre ville ou votre pays !
    Rejoignez les nombreuses protestations qui ont lieu dans le monde entier. Envoyez-nous vos manifestations à l’adresse samidoun@samidoun.net.
  • Boycottons Israël !
    La campagne internationale, arabe et palestinienne de boycott d’Israël peut jouer un rôle important en ce moment critique. Les groupes locaux de boycott peuvent protester et étiqueter les produits et l’épicerie israéliens, alors que de nombreuses sociétés complices – dont HP, G4S, Puma, Teva et d’autres – profitent de leur rôle dans le soutien à la colonisation sioniste dans toute la Palestine occupée. En participant au boycott d’Israël, vous pouvez directement aider à freiner l’économie de cette colonisation de peuplement.

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Publié le 23 juillet 2022 sur Samidoun

Traduction : Collectif Palestine Vaincra

Lisez également : Les prisonniers grévistes de la faim Raed Rayan et Khalil Awawdeh sont dans un état critique

 

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