S’il nous faut vivre

Le poème « S’il nous faut vivre » est un écho du poème-testament de Rafeet Al Areer « « Si je meurs, qu’il en soit fait une histoire ». Rafeet Al Areer a été assassiné par l’armée israélienne le 6 décembre.

"S'il nous faut vivre" est un écho du poème-testament de Rafeet Al Areer "« Si je meurs, qu’il en soit fait une histoire".  Vue d’une volée d’oiseaux dans le crépuscule au-dessus du littoral à Gaza, 31 janvier 2015.

Vue d’une volée d’oiseaux dans le crépuscule au-dessus du littoral à Gaza, 31 janvier 2015. (Photo : Mohammed Asad / APA Images)

 

Ghada Hania, 8 décembre 2023

 

S’il nous faut vivre,

nous déploierons l’histoire

là où abondent les échos d’espoir.

Morceau par morceau,

en tissant des fils d’espoir,

nous redirons un récit.

Nous ferons voler un cerf-volant

qui montera dans la vaste étendue,

tantôt flottant,

tantôt montant en flèche

en une danse rythmique.

Telle une présence angélique,

un sourire prendra son envol

pour se poser gentiment

sur la détresse de chaque Gazaoui.

Du regard figé des orphelins

à la grâce des aînés,

l’Espoir illuminera cet espace sacré.

Les affligés,

les opprimés

trouveront leur repos.

Nous déploierons l’histoire,

ferons retentir les échos,

raviverons l’espoir

telles des gouttes de pluie en abondance,

pour étancher la soif des cœurs desséchés,

sans en oublier aucun.

Nous nous lèverons de nouveau,

pour ouvrir les portes au matin,

et planter tendrement nos espoirs.

Dès le début,

nous embarquerons,

et, telle une mélodie d’oiseau,

nous composerons l’espoir

sur les cordes de la vie.

*****

Ghada Hania est une chercheuse et une traductrice qui vit et travaille à Gaza.

*****

Publié le 8 décembre 2023 sur The Electronic Intifada
Traduction : Jean-Marie Flémal, Charleroi pour la Palestine

 

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