Ce mercredi 19 mai 2011 , l’équipe Maccabi Tel-Aviv, récent vice-champion d’Europe (car comme tout le sait : Tel-Aviv se trouve en Europe) , avait été invité par le club carolo de basket-ball.
Aux environs de 18 h un autocar, escorté par deux voitures de police et deux motards, amène les joueurs sur le parking qui jouxte l’entrée principale du Spiroudôme. Parking inaccessible au public, une dizaine d’autres camionnettes de police y trouvent place. Policiers en civil, policiers accompagnés de chiens : il y en a de toutes sortes.
Mais cela ne dissuade pas la vingtaine de personnes mobilisées par la Plate-forme Charleroi-Palestine. Vêtues d’un T-shirt « Palestine vaincra », elles s’adressent au bon millier de spectateurs avec un tract intitulé : « Maccabi Electra Tel-Aviv » profite de l’occupation de la Palestine
En effet, le sponsor principal de l’équipe Maccabi Tel-Aviv est la société Electra.
Celle-ci a plusieurs filiales actives dans les colonies israéliennes en Palestine occupée.
Ainsi Katzenstein Adler (appareillages électriques) a un site dans le zoning industriel de la colonie de Barkan en Cisjordanie. Electra Construction, une autre filiale, a été impliquée dans des projets de logements dans la colonie Ma’aleh Edomim en Cisjordanie et dans la colonie Homat Shmuel (Har Homa) près de Jérusalem. Elle possède également Ariel Properties, dont la filiale Ariel Promol Malls Management gère un centre commercial à Ramot, une autre colonie également proche de Jérusalem.
Vitrine de prestige pour l’État d‘Israël, l’équipe de basket-ball est dirigée par un ancien responsable de la police militaire d’investigation, Shimon Mizrahi.
Dans le tract, la Plate-forme Charleroi-Palestine explique également que le blocus, l’occupation et l’apartheid rendent le développement du sport palestinien impossible.
Les Palestiniens vivant en Israël ne peuvent pas accéder aux mêmes ressources, matériels et fonds que les citoyens juifs. En Cisjordanie et à Gaza, l’occupation israélienne étouffe le fonctionnement des institutions et associations sportives et bombarde les structures de loisirs utilisées par les jeunes Palestiniens.
Israël contrôle toutes les frontières et mouvements, ce qui rend impossible aux équipes sportives palestiniennes de se retrouver et de voyager pour les matchs et compétitions nationales et internationales.
Israël a imposé une interdiction de fait sur les sports et les loisirs des Palestiniens.
Un public réceptif : un pas vers le boycott sportif ?
Les événements sportifs jouent un grand rôle pour forger l’image d’un pays dans le reste du monde et lui conférer une reconnaissance internationale. Un boycott sportif d’Israël enverrait un message fort : l’occupation, les expulsions et le racisme pratiqués envers les Palestiniens sont inacceptables.
En Afrique du Sud, le boycott sportif exercé par la communauté internationale était un facteur important pour mettre fin au régime d’apartheid. Il a contribué à l’isolement du régime.