Adalah réclame une protection pour les Palestiniennes de 48

En cette Journée internationale pour l’élimination de la violence envers les femmes, Adalah – Centre juridique pour les droits des minorités arabes en Israël – réclame une protection pour les femmes au vu de l’incapacité systémique permanente d’Israël à éradiquer la violence envers les femmes.

Dans environ 40 pour 100 des homicides commis sur des Palestiniennes citoyennes d’Israël, des plaintes concernant des faits de violence avaient déjà été introduites précédemment auprès de la police.

Des Palestiniennes défilent à Haïfa pour exiger que soit mis un terme à la violence domestique et aux homicides commis sur les femmes. (Photo : Mati Milstein)

Des Palestiniennes défilent à Haïfa pour exiger que soit mis un terme à la violence domestique et aux homicides commis sur les femmes. (Photo : Mati Milstein)

On a assisté à une augmentation de plus de 60 pour 100 des faits de violence domestique depuis l’apparition de l’épidémie de Covid-19 en printemps 2020, affirme Naila Awad, directrice générale de l’organisation « Femmes contre la violence », installée à Nazareth.

L’organisation a reçu quelque 700 rapports sur des faits de violence domestique au cours du premier semestre de 2020, une augmentation énorme en comparaison avec les 800 incidents rapportés durant la totalité de l’année 2019.

Un nouveau rapport publié ce 22 novembre 2020 par le Centre d’information et de recherche de la Knesset livre des données témoignant de l’incapacité des autorités de l’État d’Israël à combattre le phénomène de la violence envers les femmes :

« Environ la moitié des femmes tuées par un membre de leur famille étaient déjà connues des services sociaux (…) Environ un tiers des femmes tuées avaient précédemment introduit auprès de la police un dossier concernant la violence de leur conjoint (…) Six suspects dans des cas d’homicide perpétrés sur des femmes entre 2018 et 2020 avaient déjà été condamnés plus tôt pour des actes de violence. »

Dans environ 40 pour 100 des homicides commis sur des Palestiniennes citoyennes d’Israël, des plaintes concernant des faits de violence avaient déjà été introduites précédemment auprès de la police. Dans environ 70 pour 100 de tous les cas où une plainte pour faits de violence avait été préalablement introduite, la victime était une Palestinienne.

Tant que les existences des femmes resteront en danger, l’égalité et les droits humains ne pourront être vraiment garantis. Il ne suffit pas simplement de faire appliquer la loi et de traîner les coupables individuellement en justice. Afin de garantir vraiment la sécurité et le bien-être des femmes – et un avenir juste et sûr pour tous – nous devons lutter pour la pleine égalité des genres. Adalah est engagé dans cette lutte, menée en même temps sur les fronts de l’éducation, du bien-être et de la justice.

Nous croyons que notre bien-être collectif et notre sécurité dépendent de l’abolition de toute forme d’oppression ethnique, nationale et relative au genre. Adalah réclame justice pour toutes les femmes qui ont été soumises à la violence, tant physique que mentale. Que les coupables de tels actes soient des agresseurs sexuels, des agresseurs domestiques ou des membres des forces sécuritaires de l’État qui ont utilisé leurs armes pour tuer des innocents, tous sans exception doivent être traînés en justice.

Adalah soutient fermement notre revendication afin qu’Israël assume sa responsabilité dans la répression violente du peuple palestinien et dans la privation des femmes de l’opportunité de vivre en sécurité et dans la dignité.


Publié le 25 novembre 2020 sur Adalah, the Legal centre for arab minority rights in Israel
Traduction : Jean-Marie Flémal

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