Les Palestiniens assiégés de Gaza vont retourner marcher à la frontière israélienne
Des factions palestiniennes annoncent leurs intentions de reprendre leurs protestations et autres activités le long de la frontière orientale de la bande de Gaza en état de siège, exprimant ainsi leur indignation à propos des violations israéliennes en cours contre les Palestiniens.
Sally Ibrahim, Gaza, 14 mars 2022
Lundi, des organisations palestiniennes ont annoncé que, le 30 mars, elles allaient reprendre les marches et autres activités le long de la frontière orientale de la bande de Gaza en état de siège et ce, afin d’exprimer leur colère à propos des violations israéliennes en cours contre les Palestiniens.
Samedi, diverses factions installées à Gaza ont constitué une nouvelle « Commission nationale de défense et de soutien des Palestiniens des terres palestiniennes occupées en 1948 ». Comprenant des factions nationales et islamiques, ainsi que des institutions civiles et sociales, la nouvelle commission est une extension de la Commission de la Grande Marche du Retour de 18 mois lancée en 2018 et qui avait demandé à Israël de permettre aux Palestiniens de retourner dans leurs foyers originaux, dont ils avaient été exclus lors de la création d’Israël en 1948.
Au cours de ce que les Palestiniens appellent la Nakba ou la « catastrophe », 700 000 Palestiniens au moins avaient été chassés de leurs villages par les forces israéliennes lors de la guerre de 1948. Bien des Palestiniens s’étaient réfugiés dans les pays voisins ou dans d’autres territoires palestiniens, dont Gaza. Certains Palestiniens avaient pu rester et portent aujourd’hui la citoyenneté israélienne.
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Khalid al-Batsh, un haut responsable du Djihad islamique palestinien (DIP), a expliqué à The New Arab que la nouvelle commission avait été constituée « pour exprimer notre solidarité avec nos frères palestiniens dans les terres de 1948 ».
« Nous ne permettrons pas aux Israéliens de judaïser, d’annexer et de confisquer nos terres palestiniennes en déplaçant nos frères et sœurs une fois de plus »,
a-t-il ajouté.
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De son côté, Mohsen Abu Ramadan, le chef de la commission, a déclaré à The New Arab que,
« à un moment où tous les yeux du monde sont tournés vers le conflit russo-ukrainien, Israël poursuit ses violations contre notre peuple et met tout en œuvre pour nous diviser géographiquement ».
« Notre nouvelle commission a pour but d’insister sur l’unité du peuple palestinien dans tous ses lieux politiques, nationaux et géographiques (…) Dès aujourd’hui, tous les Palestiniens en Cisjordanie, à Jérusalem, dans les territoires de 1948 et dans la bande de Gaza participeront aux activités populaires afin d’empêcher Israël d’accomplir son projet colonial »,
a déclaré Abu Ramadan.
Alors que le planning final concernant les types d’activités doit encore être approuvé, un responsable de la commission, qui a émis le souhait de rester anonyme, a déclaré à The New Arab que, le 30 mars, on s’attend néanmoins à ce que les factions lancent des manifestations populaires le long de la frontière orientale qui sépare l’enclave côtière et les villes israéliennes.
« Cela signifie que nous pouvons permettre à la foule des jeunes de lancer des ballons incendiaires et explosifs comme par le passé »,
a déclaré le responsable, en ajoutant que
« nous avons le droit d’exprimer notre colère contre Israël à propos des violations qu’il commet à l’encontre de notre peuple ».
Selon ce même responsable, il est prévu que d’autres activités soient organisées dans les villes de l’enclave côtière ainsi qu’en face des quartiers généraux des organisations internationales dans la bande de Gaza.
Pour sa part, Mohammed al-Batniji, un résident de Gaza, est tout excité à l’idée de participer aux tout prochains événements. L’homme de 38 ans, père de quatre enfants, a expliqué à The New Arab qu’il avait précédemment rallié la Marche du Retour en 2018 et qu’il avait continué à manifester durant des mois.
« Depuis plus de dix ans, Israël nous isole en tant que Palestiniens et il recourt au principe du diviser-pour-régner afin d’appliquer tous ses plans coloniaux et de peuplement »
a déclaré al-Batniji, en ajoutant :
« Mais, au cours de la dernière guerre israélienne de mai 2021, nos frères des terres de 1948 nous ont soutenus en organisant des manifestations contre l’armée israélienne. »
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En mai dernier, Israël a lancé une campagne militaire de onze jours contre la bande de Gaza, suite à un tir de barrage de roquettes émanant de Gaza en réponse aux empiétements d’Israël sur la mosquée Al-Aqsa, le troisième lieu saint des musulmans.
Au cours de la vague de violents combats, les avions de guerre israéliens ont effectué des centaines de raids aériens contre la bande de Gaza, qui compte environ 2 millions d’habitants, en tuant plus de 250 personnes et en en blessant près de 2 000. Dans un même temps, les factions armées palestiniennes ont tiré des milliers de roquettes contre Israël, tuant plus de dix Israéliens. Depuis lors, un fragile cessez-le-feu est resté en vigueur, malgré les incessantes violations de la part d’Israël.
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Publié le 14 mars 2022 sur The New Arab
Traduction : Jean-Marie Flémal, Charleroi pour la Palestine