Pif, pouf, paf ! … trois claques dans la face de Macron

En France, le Conseil d’Etat s’est exprimé à trois reprises pour la liberté d’expression, contre l’administration Macron. Trois victoires, mais le combat continue.

Première victoire : la dissolution du Collectif Palestine Vaincra suspendue par le Conseil d’État !

Non à la dissolution du Collectif Palestine Vaincra

Le Conseil d’État annonce aujourd’hui la suspension du décret de dissolution du Collectif Palestine Vaincra publié le 9 mars dernier par le ministère de l’intérieur ! C’est une première victoire pour Collectif Palestine Vaincra et le Comité contre la dissolution du Collectif Palestine Vaincra en attendant le jugement du recours en annulation.

Dans son ordonnance du 29 avril, le Conseil d’État estime que le décret « n’est ni nécessaire, ni adapté et porte une atteinte disproportionnée à la liberté d’expression et à la liberté d’association », étant donné que le Collectif Palestine Vaincra

« ne provoque ni ne contribue à la discrimination, à la haine ou à la violence, que ses prises de position vis-à-vis d’Israël et du sionisme ne présentent pas un caractère antisémite, qu’il a toujours condamné l’antisémitisme, que la campagne de boycott des produits israéliens constitue une modalité légitime d’expression d’opinions protestataires (…) »,

balayant par la même les accusations mensongères faites au collectif. Ainsi, alors que le président de le République, Emmanuel Macron, affirmait éhontément il y a quelques temps à Toulouse que le CPV était un « collectif antisémite », cette décision est un véritable camouflet contre le pouvoir et bat en brèche la propagande de l’extrême droite sioniste et ses amalgames entre antisionisme et antisémitisme.

La décision du Conseil d’État réaffirme la légitimité du soutien au peuple palestinien et celle de l’existence du Collectif Palestine Vaincra et de ses diverses activités exercées depuis plus de trois ans à Toulouse et ailleurs. Le Collectif Palestine Vaincra se réjouit de pouvoir poursuivre ses luttes librement et tient particulièrement à saluer l’Union Juive Française pour la Paix, l’Association France-Palestine Solidarité ainsi que l’Union Syndicale Solidaires pour leur important soutien dans cette bataille judiciaire mais également la grande mobilisation du Comité contre la dissolution du Collectif Palestine Vaincra qui réunit plus d’une trentaine d’organisations et de nombreux soutiens à travers la monde. La mobilisation doit continuer pour une annulation totale du décret !

Palestine vivra, Palestine vaincra !

Le Collectif Palestine Vaincra, 29 avril 2022

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Victoire pour le Comité Action Palestine : le Conseil d’Etat annule la dissolution de l’association !

Le Conseil d’Etat, par une décision historique, a administré un camouflet au gouvernement français. Contrairement aux griefs du ministère de l’Intérieur assimilant l’antisionisme du Comité Action Palestine à de l’antisémitisme et à de l’incitation au terrorisme, le Conseil d’Etat a considéré que la dissolution de l’association relevait d’une atteinte grave à la liberté d’expression et d’association.

Cette victoire n’est pas seulement la nôtre. Elle est celle de tous les militants antisionistes sincères. Elle est celle de tous ceux qui se sacrifient pour la libération de la Palestine.

Lors de l’audience, le Comité Action Palestine ne s’est pas renié. Il a porté haut et fort les revendications du peuple palestinien et de ses principales organisations. Il a tenu à préciser, conformément à sa charte, que le Comité Action Palestine soutient la résistance du peuple palestinien sous toutes ses formes. Il a rappelé le principe non négociable de la souveraineté des peuples palestinien, libanais, afghan…

Ce fut un honneur pour le Comité Action Palestine d’exprimer devant les juges l’intolérable situation de notre camarade Georges Ibrahim Abdallah et de rappeler les massacres sionistes, en insistant sur ceux de Sabra et Chatila.

Nous tenons à remercier très sincèrement tous nos soutiens, notamment la Campagne Unitaire pour la Libération de Georges Ibrahim Abdallah et l’International Solidarity Movement.

Finalement nous souhaitons dédier cette victoire au peuple palestinien et à sa lutte. Cette lutte est notre boussole et nous n’en dévierons pas d’un iota.

Force et Victoire au Peuple palestinien !

Publié le 29 avril sur Comité Action Palestine

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Victoire aussi pour la mosquée de Pessac

Quelques jours après la victoire de sa réélection, le président Emmanuel Macron a subi une autre défaite majeure, cette fois-ci de la part de la communauté musulmane de Pessac, rapportait The Electronic Intifada le 26 avril.

« Mardi, la plus haute juridiction administrative du pays, le Conseil d’État, a annulé un décret gouvernemental ordonnant la fermeture de la mosquée Farouk de la banlieue de Bordeaux pendant six mois.

Le ministère de l’intérieur du président Macron avait sorti cet arrêté au début de l’année sous prétexte que la mosquée propageait la haine contre la France et Israël et qu’elle incitait au terrorisme. En réalité, il s’agissait d’une vengeance et d’une punition collective en raison des critiques du président de la mosquée à l’égard des crimes d’Israël contre les Palestiniens et des mesures antimusulmanes sévères de Macron. Il s’agissait également d’un effort transparent en vue d’accroître l’attrait de Macron auprès des électeurs racistes à l’approche de l’élection présidentielle dans laquelle il a affronté la dirigeante d’extrême droite Marine Le Pen. Le mois dernier, un tribunal de première instance de Bordeaux a annulé l’ordonnance, la qualifiant de disproportionnée et de « violation grave et manifestement illégale de la liberté de culte. »

Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur, a porté l’affaire devant le Conseil d’État pour tenter de rétablir l’ordonnance. Mais l’administration Macron a perdu.

Le tribunal de grande instance de Paris a confirmé qu’en ordonnant la fermeture de la mosquée, le préfet de la Gironde, responsable régional du ministre de l’Intérieur, avait « pris une mesure de police qui constitue une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté de culte ».
Dans sa décision, le Conseil d’État « rejette le recours du ministère de l’Intérieur et donne une nouvelle fois raison à la mosquée de Pessac », a déclaré mardi Sefen Guez Guez, l’avocat de la congrégation musulmane. Selon Me Guez Guez, le tribunal a estimé que « rien dans le dossier présenté par le ministère de l’Intérieur ne permet d’accuser la mosquée d’incitation au terrorisme.« 

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Avec les amis français, la Plate-forme Charleroi-Palestine continuera le combat en faveur de la liberté d’expression pour la Palestine, aussi en Belgique.

Un lobby sioniste avait tenté récemment d’annuler notre événement culturel “Cuiller et Sumud”, en exerçant des pressions sur les autorités provinciales et communales et sur la direction de la bibliothèque de Charleroi. Il a échoué. L’événement a bien eu lieu. Les ex-prisonniers et artistes, qu’ils qualifiaient de “terroristes”, ont pu s’exprimer librement.

Photo prise lors d'un atelier de Tatreez à Charleroi

Photo prise lors d’un atelier de Tatreez à Charleroi, organisé par la Plate-forme Charleroi-Palestine et Vie Féminine

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