Les prisonniers grévistes de la faim Raed Rayan et Khalil Awawdeh sont dans un état critique
Raed Rayan et Khalil Awawdeh poursuivent tous deux leur grève de la faim en signe de protestation contre leur détention administrative, alors que leur état de santé à tous deux se détériore.
L’équipe de The New Arab, 17 juillet 2022
Deux prisonniers palestiniens restent dans un état critique dans les prisons israéliennes, alors qu’ils poursuivent leur grève de la faim de durée indéterminée en signe de protestation contre leurs conditions d’emprisonnement et contre le fait d’être détenus sans procès, a déclaré la Commission des affaires des détenus.
Raed Rayan et Khalil Awawdeh sont tous deux en grève de la faim depuis respectivement 102 et 16 jours et on rapporte qu’ils souffrent de graves complications de santé, explique l’agence palestinienne Wafa.
Rayan, 27 ans, du village de Beit Duqqu, au nord-ouest de Jérusalem, est emprisonné à l’infâme clinique de la prison de Ramla, en Israël, où il se trouve depuis novembre 2021. Il a fait l’objet d’une ordonnance de détention administrative pour une période de six mois à dater de son arrestation et, par la suite, sa détention a été renouvelée en avril pour six mois supplémentaires, ce qui l’a poussé à entamer une grève de la faim.Pendant ce temps, Awawdeh, 40 ans, d’Ida, dans le district de Hébron, est en grève de la faim depuis 26 jours. Le mois dernier, il avait interrompu une grève de la faim de 111 jours suite à la promesse verbale des autorités israéliennes de le décharger de sa détention administrative.
Toutefois, Awawdeh, père de quatre enfants, a repris sa grève de la faim du fait que les autorités israéliennes, dit-on, sont revenues sur leur décision, rapporte Wafa. Awawdeh séjourne pour l’instant à l’hôpital Shamir, connu précédemment sous le nom d’hôpital Assaf Harofeh, au sud-est de Tel-Aviv.
Précédemment, Awawdeh était détenu à la prison de Ramleh avant que son état ne se détériore rapidement, le mois dernier, ce qui avait provoqué une perte rapide de poids, de pénibles migraines et d’autres douleurs du même genre.
Il avait été arrêté à cinq reprises auparavant, dont trois fois sous le système de la détention administrative, qui garde le prisonnier en détention sans accusation et sans possibilité de libération imminente.
Israël continue d’appliquer sa politique de la détention administrative, qui permet la détention de Palestiniens sans accusation ni procès pendant des périodes pouvant aller jusqu’à six mois mais renouvelables à l’infini.
Les Israéliens emprisonnent souvent les Palestiniens en s’appuyant sur des « preuves non révélées », que même l’avocat du détenu peut être empêché de voir.
Israël détient actuellement quelque 680 Palestiniens en détention administrative, ce qui est considéré comme illégal selon les lois internationales et s’est attiré de sévères condamnations de la part des organisations en faveur des droits, comme Amnesty International, qui décrivent la politique de détention comme « une pratique cruelle et inique qui contribue à maintenir en place le système israélien d’apartheid contre les Palestiniens ».
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Publié le 17 juillet 2022 sur The New Arab
Traduction : Jean-Marie Flémal, Charleroi pour la Palestine