Soutien à Mick Napier : Liberté d’expression pour la Palestine !

Quelques sympathisants de la Plate-forme Charleroi-Palestine se sont réunis ce samedi 6 janvier afin d’exprimer leur soutien à Mick Napier, membre fondateur de la Campagne écossaise de solidarité avec la Palestine, ou SPSC.

Des membres de la Plate-forme Charleroi-Palestine expriment leur soutien à Mick Napier

 

Mick Napier a été arrêté par la police antiterroriste de l’Écosse, en pleine manifestation, après une prise de parole dans laquelle il a dénoncé les crimes de guerre et le génocide dont Israël se rend coupable à Gaza, en Cisjordanie et à Jérusalem-est occupées. Dans son intervention, il avait également défendu le droit du peuple palestinien à résister à l’occupation, y compris par les armes, et il avait salué l’action de la résistance palestinienne du 7 octobre. (*)

Il a été libéré sous caution et sous des conditions particulières sévères : D’ici à son procès, qui aura lieu ce 9 janvier, il ne peut plus assister à la moindre manifestation pour la Palestine, ni fréquenter le centre de Glasgow où il a toute sa vie sociale.

La Plate-forme Charleroi-Palestine a tenu à exprimer sa solidarité avec Mick Napier avant le procès.

 

 

Soutien à Mick Napier à l'initiative de la Plate-forme Charleroi-Palestine

 

 

Un ami de longue date de la Plate-forme Charleroi-Palestine

La première fois que nous avons rencontré Mick Napier, c’était en 2010, lors de la « Gaza Freedom March », un an après la première guerre d’agression militaire contre Gaza. Nous étions 1.200 internationalistes au Caire à vouloir rejoindre la Marche qui était organisée à Gaza par les organisations palestiniennes. Comme le régime de Moubarak avait interdit notre passage à Gaza, nous avions manifesté pendant huit jours au Caire et sur la place Tahrir, aux cris de « We want to go to Gaza ! ». Mick Napier avait été un des animateurs sur place de cette magnifique expérience internationale.

Notre deuxième rencontre date de la mission « Bienvenue en Palestine », une autre action internationale avec plus de 600 participants, dont une cinquantaine de Belges. Le 8 juillet 2011, nous voulions nous rendre tou.te.s en Cisjordanie occupée. Nous avions décidé de le dire franchement à notre arrivée à l’aéroport de Tel-Aviv. Nous n’avons pas pu rejoindre la Palestine. Nous nous sommes trouvés pendant plusieurs jours dans la prison de Ramleh, en compagnie d’autres internationaux, dont Mick Napier, avant d’être expulsés vers la Belgique.

Mick NapierCi-contre, une photo de Mick Napier lors de son transfert à la prison. Au cours de sa récente arrestation, la police antiterroriste a utilisé des méthodes semblables à celle de la police israélienne, le poussant également dans une camionnette cellulaire. Notre camarade David Dupire, membre de la Plate-forme, s’était retrouvé dans la même section de la prison que Mick. (Bien évidemment, notre détention de quelques jours n’avait RIEN de comparable avec la détention des prisonniers palestiniens).

Avant une deuxième opération « Bienvenue en Palestine » en 2012 (où nous avons été bloqués à l’aéroport de Zaventem, vu que Bruxelles Airlines avait annulé notre vol, à la demande d’Israël et avec la complicité du gouvernement belge), nous avons fait une tournée de rencontres avec Mick Napier, Sébastien Rodriguez (Anarchistes contre le Mur) et Jacques Néno, animateur palestinien, dans les écoles et les organisations. Tournée qui s’était terminée avec une conférence dans une salle communale pleine à Fontaine-l’Evêque.

 

 

En 2018, la Plate-forme Charleroi-Palestine a co-organisé un événement avec Investig’Action à Bruxelles, « Comment soutenir le peuple palestinien ». Nous y avions invité Mick Napier et d’autres invités internationaux, comme Charlotte Kates de Samidoun et Olivia Zémor d’Europalestine, qui présentaient les meilleures exemples d’action de boycott d’Israël de l’époque.

 

Mesures d’intimidation à l’encontre de Samidoun Bruxelles

La répression à l’encontre de Mick Napier n’est évidemment pas un cas isolé. Elle se concentre en particulier sur Samidoun, réseau international de solidarité avec les prisonniers palestiniens, dont la Plate-forme Charleroi-Palestine est membre.

Le jeudi 2 novembre, la ministre de l’Intérieur allemande a annoncé l’interdiction et la dissolution de Samidoun en Allemagne. En France, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a entamé une procédure de dissolution à l’encontre du Collectif Palestine Vaincra (aujourd’hui suspendue) tandis qu’en Belgique, les autorités font planer une menace de dissolution sur Samidoun, sous la pression de l’extrême droite israélienne.

Vers la fin du mois de novembre, le ministre israélien Amichai Chikli (membre du parti politique « Likoud » classé à l’extrême droite et dont Benjamin Netanyahou est le président) a adressé deux lettres à la ministre de l’Intérieur belge Annelies Verlinden (CD&V) au sujet de Samidoun Brussel. Il y demande l’interdiction totale de cette organisation sur le territoire belge ainsi qu’une augmentation de la surveillance à l’égard de Mohammed Khatib qui en est le coordinateur européen. Celui-ci risque, dans le pire des cas, de voir son statut de réfugié être rompu et de devoir retourner au Liban.

Mohamed Khatib lors de la Manifestation du 16 décembre à Charleroi (capture d'écran d'une vidéo réalisée par l'asbl ARLAC)

Mohammed Khatib lors de la manifestation du 16 décembre à Charleroi (capture d’écran d’une vidéo réalisée par l’asbl ARLAC)

Ces différentes demandes adressées à la ministre de l’Intérieur n’ont pas manqué de faire réagir l’extrême droite belge. Ainsi, le député anversois de la NVA, Michael Freilich, tente de faire pression sur Annelies Verlinden, en lui demandant une réponse directe à la requête formulée par l’extrême droite israélienne. Pour le moment, la situation est en suspens et la ministre de l’Intérieur dit ne pas vouloir intervenir tant que ce n’est pas nécessaire. Toutefois, elle déclare maintenir la surveillance à l’encontre de Samidoun et spécifiquement de Mohammed Khatib, ce qui constitue une atteinte claire au mouvement de lutte pour les droits du peuple palestinien. (**)

Il est plus que temps de défendre la liberté d’expression et d’action pour la Palestine.

Les organisations de la résistance palestinienne doivent être retirées de la liste européenne des organisations terroristes. C’est rendre justice à la résistance et donner un espace démocratique pour exprimer notre soutien à la lutte du peuple palestinien.

 

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(*) Le soutien au génocide à l’étranger appelle la répression à l’intérieur du pays

(**)  Menaces de dissolution de Samidoun à Bruxelles

 

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