La police israélienne tue un Palestinien près d’Al-Aqsa à Jérusalem

La police israélienne tue un Palestinien près d’Al-Aqsa à Jérusalem. L’homme tué ce samedi était Mohammad Khaled al-Osaibi, 26 ans, de Houra.

 

Le site de la mosquée Al-Aqsa pendant le Ramadan

Le site de la mosquée Al-Aqsa, dans la Vieille Ville de Jérusalem. (Photo : Mahmoud Illean / AP)

 

La police israélienne a abattu et tué un Palestinien à l’entrée du site de la mosquée Al-Aqsa, suscitant ainsi des craintes de voir la violence s’accroître.

L’homme tué ce samedi était Mohammad Khaled al-Osaibi, 26 ans, de Houra, un village arabe bédouin dans le sud d’Israël. L’incident a eu lieu vers minuit près de la porte de la Chaîne, un point d’accès au site de la mosquée Al-Aqsa à Jérsualem-Est occupée par Israël, a fait savoir la police.

Les fidèles palestiniens présents à l’entrée du site ce samedi ont dit que les policiers avaient tiré au moins à dix reprises sur l’homme, après que celui-ci avait tenté de les empêcher de harceler une femme qui marchait en direction du lieu saint.

De son côté, la police a prétendu qu’al-Osaibi avait tenté d’arracher son arme à un policier et qu’un coup de feu était parti au cours de l’empoignade.

Les policiers bloquent une voie d’accès au site de la mosquée Al-Aqsa

Les policiers bloquent une voie d’accès au site de la mosquée Al-Aqsa après que des coups de feu ont été tirés dans la Vieille Ville de Jérusalem. (Photo : Mahmoud Illean / AP)

 

Quelques heures après l’incident, le chemin de pierres boueuses qui mène au site était toujours entaché de sang.

La police israélienne avait accru sa présence sur les lieux du fait que des dizaines de milliers de fidèles musulmans de Jérusalem et de Cisjordanie occupée se rassemblent à la mosquée Al-Aqsa pour les prières du Ramadan.

Vendredi, plus de 200 000 Palestiniens étaient rassemblés sur le site pour les prières de midi, qui s’étaient déroulées dans le calme.

 

« De nombreux coups de feu »

Noureddine, un adolescent de 17 ans qui vit dans le quartier et qui a refusé de décliner son nom de famille par crainte des représailles, a déclaré qu’il avait vu al-Osaibi faire face à la police qui avait bloqué une fidèle en route vers la mosquée.

La relation entre al-Osaibi et la femme n’était pas claire. Noureddine a ajouté qu’une sorte de désaccord avait éclaté entre al-Osaibi et les policiers avant qu’il n’entende une douzaine de coups de feu.

« Rien ne pouvait justifier tous ces tirs », a-t-il dit, en exhibant une prise de vue plutôt chaotique qu’il a prise lui-même et qui montrait des vendeurs et des fidèles palestiniens crier suite au bruit des balles tirées en succession rapide. « Toutes ont été tirées à bout portant. »

Les médias palestiniens ont rapporté largement qu’al-Osaibi était un médecin qui, récemment, avait fait ses études en Roumanie.

Noureddine dit que les policiers ont essayé d’écarter les vendeurs et les fidèles de la zone après l’incident, qu’ils leur ont même donné des coups de bâton, à lui et à d’autres. La police israélienne a brièvement fermé le site avant de le rouvrir pour les prières de l’aube.

Les précédents mois de Ramadan ont vu la police israélienne s’en prendre aux Palestiniens rassemblés autour du site de la mosquée Al-Aqsa de Jérusalem, le troisième lieu saint de l’Islam. Cette année, le Ramadan coïncide avec la Pâque du judaïsme et les Pâques chrétiennes.

En 2021, l’expulsion de familles palestiniennes de leurs foyers à Jérusalem avait été le catalyseur de protestations palestiniennes répandues à travers Israël et les territoires palestiniens occupés.

Les raids lancés par les forces de sécurité israéliennes contre la mosquée Al-Aqsa en période de Ramadan avaient accru les tensions et, quatre jours plus tard, avait débuté une offensive israélienne de 11 jours contre Gaza, manifestement en réponse aux roquettes tirées par le Hamas en direction d’Israël.

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Publié le 1er avril 2023 sur Al Jazeera
Traduction : Jean-Marie Flémal, Charleroi pour la Palestine

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