Action à Charleroi pour la libération de Georges Abdallah et de Walid Daqqah

Le 17 février 1942 naissait Huey P. Newton, co-fondateur du Black Panther Party (BPP), figure historique des Black Panthers. Pour la préface de son autobiographie, Le Suicide révolutionnaire, publiée aux éditions Premiers Matins de Novembre, Ahmad Sa’adat, secrétaire général du Front Populaire de Libération de la Palestine (FPLP), évoquait trois des plus vieux prisonniers politiques du monde.

« Qu’ils s’appellent Mumia Abu-Jamal , Walid Daqqah ou Georges Ibrahim Abdallah, les prisonniers politiques derrière les barreaux peuvent et doivent être une priorité pour nos mouvements


Mumia Abu-Jamal
est emprisonné depuis le 9 décembre 1981 aux Etats-Unis
Walid Daqqah est emprisonné depuis le 25 mars 1986 en Israël
Georges Ibrahim Abdallah, est emprisonné depuis le 24 octobre 1984 en France

 

Ce samedi 1er avril, la Plate-forme Charleroi-Palestine s’est mobilisée pour la libération de Georges Abdallah et Walid Daqqah et avait installé une tonnelle Place Verte.

Un flyer a été distribué et de nombreuses personnes, surtout des jeunes, ont accepté de montrer leur soutien en photos.

 

Soutien à Georges Abdallah et Walid Daqqah le 1er avril à Charleroi

 

 

Soutien à Georges Abdallah et Walid Daqqah le 1er avril à Charleroi

 

Soutien à Georges Abdallah et Walid Daqqah le 1er avril à Charleroi

Soutien à Georges Abdallah et Walid Daqqah le 1er avril à Charleroi

 

Georges Ibrahim Abdallah

Le 2 avril prochain marquera le 72e anniversaire de Georges Abdallah, communiste arabe et combattant de la résistance palestinienne emprisonné en France depuis 1984. A cette occasion, la Campagne unitaire pour la libération de Georges Abdallah initie une semaine internationale d’actions du 25 mars au 2 avril.

De nombreux passants ont répondu à notre invitation d’écrire à Georges et d’envoyer des cartes à Macron, pour qu’il signe l’arrêt d’expulsion de Georges vers le Liban. Libérable depuis 1999, c’est en fait le seul obstacle pour que Georges puisse enfin retrouver les siens au Liban.

 

Soutien à Georges Abdallah et Walid Daqqah le 1er avril à Charleroi

Soutien à Georges Abdallah et Walid Daqqah le 1er avril à Charleroi

 

Walid Daqqah

Sachant que la vie du prisonnier politique Walid Daqqah est en danger, nous avons aussi interpellé les personnes qui ont rejoint notre stand à son sujet. Beaucoup d’entre elles, ont souligné la cruauté de l’occupation et de la colonisation palestinienne et ont désiré rejoindre nos futures actions.

 

Trouvez ci-dessous deux textes de Walid Daqqah, postés sur la page FB, lancée par sa famille


Le temps parallèle

« Nous faisons partie d’une histoire et, manifestement, l’histoire est un état d’événements passés qui ont pris fin, sauf pour nous. Pour nous, il s’agit d’un passé dont la fin est sans cesse reportée. À partir de ce passé, nous communiquons avec vous comme s’il s’agissait d’un présent qui n’est pas censé être votre futur. Notre temps est différent du vôtre, car le temps ici ne se déplace pas sur l’axe du passé, du présent et du futur. Notre temps, qui s’écoule dans un endroit immuable, a abandonné les concepts conventionnels du temps et de l’espace selon notre langage, ou il les a confondus, si vous voulez. Ici, nous ne demandons pas où et quand nous allons nous rencontrer, car nous nous sommes rencontrés et continuons de le faire au même endroit. Ici, nous nous déplaçons à l’aise, vers l’arrière et vers l’avant, sur l’axe du passé et du présent, et chaque moment situé au-delà du présent est un futur inconnu que nous sommes incapables de gérer. Nous n’avons pas le moindre contrôle sur notre futur, et notre cas est absolument semblable à celui de tous les peuples arabes. N’empêche qu’il y a une différence substantielle : notre occupation est étrangère et la leur est arabe. Ici, nous sommes en captivité parce que nous cherchons un futur, alors que leur futur, lui, a été enterré vif. »

Walid Daqqah

 

 

Lettre d’un camarade (extrait)

« Pour dépeindre la vie en prison, je me sers toujours de l’image d’un wagon de chemin de fer, fermé et sans la moindre fenêtre. Pour savoir où ce wagon vous emmène et quelle distance il a parcourue, ou peut-être pour connaître sa vitesse, il vous faut forer un trou dans la paroi. Écrire ou peindre, c’est forer un trou. Les réponses que je reçois en feedback à ce que je produis […] sont les scènes de la nature perçues par cette ouverture, les montagnes et les arbres – lesquels me révèlent mon temps, l’espace que je parcours et ma vitesse. Il y a toujours eu, à l’intérieur du wagon, des ‘voyageurs’ bien au fait qui lisent votre texte et vous disent où nous en sommes et quelle est la vitesse du train. Toutefois, ces vétérans restent des voyageurs comme moi-même et pendant tout ce temps, ce n’est pas d’une appréciation, dont j’ai besoin, mais plutôt d’une certaine perception du temps parallèle venue de l’extérieur. »

Walid Daqqah

Liberté pour Georges Abdallah et Walid Daqqah !

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Traduction des textes de Walid Daqqah : Jean-Marie Flémal, Charleroi pour la Palestine

 

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