Vidéo : Le combat pour Masafer Yatta

Publié 23 avril 2023 · Mis à jour 23 avril 2023

La haute cour israélienne a donné à l’armée le feu vert pour démolir au moins huit villages, dont quatre écoles et à chasser de force près de 1 200 résidents de leurs terres

The Electronic Intifada, 19 avril 2023

Le gouvernement israélien va pouvoir démolir une école offerte en donation à une petite communauté palestinienne, et c’est ainsi qu’une bonne vingtaine d’enfants seront privés d’enseignement.

L’Administration civile israélienne – le bras bureaucratique de l’occupation militaire – a sorti une ordonnance de démolition de cette école en novembre dernier.

Avant la construction de l’école, l’an dernier, les enfants devaient se rendre dans les communautés les plus proches pour bénéficier d’un enseignement. Le trajet était long et dangereux, puisqu’il longeait plusieurs colonies israéliennes ainsi qu’une « zone de tir » de l’armée.

Les colons harcèlent constamment les enfants, le long de leur trajet vers l’école.

C’est pour cette raison qu’en 2004, le gouvernement israélien a ordonné que soient organisées des escortes militaires pour les écoliers palestiniens qui parcourent ce trajet deux fois par jour, c’est-à-dire pour se rendre à l’école et pour en revenir.

Cette mesure est toujours d’application de nos jours.

Mais, parfois, les soldats israéliens ne se montrent pas, à moins qu’ils n’arrivent en retard, ce qui fait que l’accès des enfants à l’école n’est pas du tout sécurisé.

Des résidents comme Ali Awwad se sont proposés comme volontaires afin d’assurer que les enfants puissent atteindre l’école en toute sécurité.

Ali et ces écoliers proviennent de Masafer Yatta, connu également comme les Collines du sud de Hébron.

C’est une région du sud de la Cisjordanie occupée, et elle est menacée d’être reprise entièrement par l’armée israélienne qui cherche à détruire plusieurs villages et à en chasser les résidents palestiniens.

Masafer Yatta est en Zone C, c’est-à-dire dans les 60 pour 100 de la Cisjordanie qui reste sous contrôle militaire intégral d’Israël et qui comprend les plus importantes colonies de peuplement israéliennes.

Dans les années 1980, Israël a déclaré que la zone devenait une zone de tir militaire. C’était un prétexte pour saisir les terres palestiniennes et les céder à des colons israéliens.

Depuis lors, Israël a tenté de forcer les Palestiniens à quitter leurs terres, en prétendant qu’ils vivaient « illégalement » dans une zone de tir.

Toutefois, les Palestiniens vivaient déjà dans la zone longtemps avant la création d’Israël et de son armée.

Depuis plus de vingt ans, les habitants de Masafer Yatta recourent aux tribunaux pour tenter de combattre les confiscations de terres par Israël.

En mai 2022, la haute cour israélienne a rejeté les appels palestiniens, donnant ainsi à l’armée le feu vert pour démolir au moins huit villages, dont quatre écoles.La haute cour israélienne a donné à l’armée le feu vert pour démolir au moins huit villages, dont quatre écoles et à chasser de force près de 1 200 résidents de leurs terres

En outre, le tribunal a autorisé l’armée à chasser de force près de 1 200 résidents de leurs terres, en une démarche dont les organisations de défense des droits disent qu’elle équivaut à un crime de guerre, aux yeux des lois internationales.

En janvier 2023, les autorités israéliennes ont informé les résidents qu’elles avaient l’intention de hâter leur déportation forcée. Et, même dans ce cas, les résidents expliquent qu’ils n’ont nullement l’intention de s’en aller.