La démystification de la propagande israélienne autour des « viols massifs »

Israël et ses amis ont lancé une nouvelle guerre éclair médiatique, en réactualisant les allégations non vérifiées selon lesquelles les combattants du Hamas auraient perpétré des viols massifs de femmes israéliennes lors de l’opération militaire du 7 octobre.

 

Israël et ses amis ont lancé une nouvelle guerre éclair médiatique, en réactualisant les allégations non vérifiées selon lesquelles les combattants du Hamas auraient perpétré des viols massifs de femmes israéliennes

Ali Abunimah, 4 décembre 2023

Malgré une couverture prétendue complète, Israël n’affirme pas avoir identifié la moindre victime spécifique de ces crimes, il n’a pas produit la moindre vidéo, ni les moindres preuves médicolégales susceptibles de confirmer que ces viols ont bien eu lieu.

Sur la diffusion continue en direct de The Electronic Intifada, nous avons disséqué cette campagne de propagande et montré à quel point elle était dirigée par des agents proches du cabinet du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou.

Visionnez la vidéo ci-dessous (en anglais)

Nous expliquons comment il s’agit ici d’une campagne trompeuse s’appuyant non pas sur des preuves mais sur une manipulation émotionnelle, des allégations on ne peut plus farfelues, des distorsions et un appel à des notions racistes disant que les Palestiniens sont intrinsèquement violents et cruels.

Cela s’inscrit dans une longue histoire de colonisateurs qui dépeignent les peuples colonisés ou asservis comme des brutes sauvages prédisposées à la violence sexuelle contre les femmes blanches ou les femmes de colons.

Comme le fait remarquer le Jim Crow Museum, la déjà très vieille

« caricature grossière dépeint les noirs comme des gens naturellement sauvages, bestiaux, destructeurs et criminels – méritant donc un châtiment, voire la mort ».

« Le ‘crime terrible’ le plus souvent mentionné en connexion avec la brute noire était le viol d’une femme blanche »,

ajoute le musée.

« Au début du 20e siècle, une bonne partie de la propagande virulente contre les noirs qui trouvait sa voie dans des publications scientifiques, des journaux locaux et des romans à succès se concentrait sur le stéréotype su violeur noir. »

Ces stéréotypes justifiaient une violence d’État (en même temps qu’un contrôle) contre les noirs et les

« consciences blanches apaisées ».

Il existe une dynamique similaire et tout aussi sinistre dans la propagande israélienne qui vise aujourd’hui les Palestiniens. Son but est de les diaboliser et de ramollir l’opinion publique en l’amenant à tolérer et même soutenir l’actuel génocide perpétré par Israël à Gaza.

Lundi, le Hamas a condamné les médias occidentaux parce qu’ils se joignaient aux

« campagnes sionistes trompeuses faisant la promotion de mensonges et d’allégations dénuées de fondement », y compris les allégations de viol et d’agression sexuelle par ses combattants ».

L’organisation de résistance a ajouté que la toute récente campagne faisait

« partie d’une série de mensonges propagés par la machine de propagande sioniste »

qui n’a jamais cessé d’émettre de fausses allégations comme

« la décapitation d’enfants, le ciblage des fêtards du concert à la colonie de Re’im ainsi que – et ce n’est pas la moindre – le mensonge accusant le Hamas d’utiliser l’hôpital al-Shifa à des fins militaires ».

 

 

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Ali Abunimah, cofondateur et directeur exécutif de The Electronic Intifada, est l’auteur de The Battle for Justice in Palestine, paru chez Haymarket Books.

Il a aussi écrit : One Country : A Bold Proposal to end the Israeli-Palestinian Impasse

 

 

Publié le 4 décembre 2023 sur The Electronic Intifada
Traduction : Jean-Marie Flémal, Charleroi pour la Palestine

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